Les voitures hybrides rechargeables : un impact écologique réel sous les projecteurs

Les voitures hybrides rechargeables : un impact écologique réel sous les projecteurs

Selon une étude récente, l’impact écologique des voitures hybrides rechargeables est remis en question. Les chiffres annoncés par les constructeurs seraient largement en deçà de la réalité. En effet, les émissions de CO2 seraient beaucoup plus élevées que celles indiquées lors des homologations.

Des émissions plus élevées que prévu

Les résultats de l’étude révèlent que les émissions de CO2 des véhicules hybrides rechargeables sont bien supérieures à ce qui est annoncé. Par exemple, la Volvo XC60 T8, homologuée avec des émissions de 55 g/km, émet en réalité 87 g/km pour une utilisation personnelle et même 125 g/km pour une utilisation professionnelle où la recharge est moins fréquente. Les consommations réelles sont également plus élevées que les valeurs annoncées.

Cependant, malgré ces résultats, les voitures hybrides rechargeables restent plus écologiques que les modèles équivalents sans hybridation.

Des achats motivés par les avantages fiscaux

Alors, pourquoi tant de personnes optent-elles pour ces voitures si elles ne prévoient pas de les recharger régulièrement ? Selon l’étude, cela s’explique en grande partie par les incitations financières. En France, les voitures hybrides rechargeables bénéficient d’un bonus d’achat pouvant atteindre 2000 € (1000 € à partir de juillet 2021) et sont exemptées de TVS (taxe sur les véhicules de société) pour les entreprises émettant moins de 50 g de CO2 par kilomètre selon le cycle WLTP. Cependant, de nombreux conducteurs de ces voitures hybrides rechargeables ne rechargent pas fréquemment leur véhicule. Pour eux, le choix de l’hybride rechargeable est motivé par les avantages fiscaux, même s’ils ne disposent pas nécessairement d’un point de recharge à domicile ou sur leur lieu de travail. Dans certains cas, il peut même s’avérer plus économique de rouler à l’essence plutôt qu’à l’électricité, grâce aux cartes carburant fournies par les entreprises.

T&E, l’ONG à l’origine de l’étude, suggère que ces incitations soient réservées aux modèles capables de parcourir au moins 80 km en mode électrique, dotés d’une puissance électrique suffisante pour éviter d’utiliser le moteur thermique, et équipés d’un système de charge rapide. De plus, l’accès à une solution de recharge à domicile devrait être un critère d’éligibilité.

Des essais plus réalistes et des données transparentes

T&E recommande également des cycles d’essais plus réalistes et davantage de transparence quant aux données de consommation et d’émissions. Les valeurs de consommation et d’émissions annoncées actuellement sont très optimistes par rapport à l’usage réel des conducteurs de voitures hybrides rechargeables. Il est donc important que les constructeurs communiquent des informations plus détaillées, notamment sur la consommation lorsque la batterie est déchargée. De plus, selon T&E, le certificat de conformité européen (COC) devrait fournir des informations plus précises sur la consommation et les émissions des voitures hybrides rechargeables.

Enfin, T&E souligne le poids disproportionné que les voitures hybrides rechargeables ont dans les calculs des émissions de CO2 des constructeurs, en comparaison des objectifs fixés par l’Union européenne. L’ONG estime que le système actuel permet aux constructeurs d’utiliser des modèles non optimaux pour atteindre leurs objectifs, sans se concentrer sur les économies de CO2 réelles.

Il est donc essentiel de mettre en place des mesures pour garantir que les véhicules hybrides rechargeables répondent aux normes environnementales et offrent de réels bienfaits écologiques.

Voiture hybride rechargeable