Les voitures hybrides : un avenir prometteur

Voitures hybrides : pourquoi elles vont durer ?

Imaginez-vous en 2000, lorsque la Prius est arrivée tout droit du Japon après avoir circulé depuis 1997. À l’époque, beaucoup ont été sceptiques. Quelle laideur ! Et quel système compliqué que celui de récupérer l’énergie de la décélération pour en faire de l’électricité. Tout cela pour consommer autant qu’un… diesel.

Prudemment, Toyota France prévoyait d’en vendre 250… et seulement 79 ont été écoulées.

Mais lorsque la Prius 2 est sortie en 2004, son allure a fait taire les moqueurs qui la jugeaient auparavant. Sa consommation très faible a suscité de l’intérêt, son agrément de conduite en ville a impressionné. Mais finalement, qu’avait-elle de plus qu’une voiture diesel ?

Si la Californie en est tombée amoureuse, notamment les célébrités “éclairées” d’Hollywood et de la Silicon Valley (ceux qui n’ont pas la lumière roulent en Hummer ou en Ferrari), cette passion ne s’est pas vraiment propagée chez nous. Acheter une Prius – ou sa première rivale, la rare Honda Insight – c’est pire qu’acheter une voiture japonaise, c’est se démarquer de la grande communauté de passionnés de voitures, c’est signifier sa prise de conscience écologique, un peu comme les tout premiers acheteurs de Renault Zoé, dix ans plus tard.

Est-ce une invention géniale ? Ceux qui sont prêts à l’admettre rappellent que Ferdinand Porsche avait déjà conçu et construit une voiture hybride un siècle plus tôt… Ou affirment que Toyota vend ses voitures hybrides à perte.

Et surtout, à l’époque, on lisait tout et n’importe quoi sur les problèmes que cette Prius causait à la planète avec sa batterie NiMH qui ne pouvait pas être recyclée. Une étude américaine affirmait même que son bilan CO2 était moins bon que celui d’un Jeep Cherokee car ce dernier était plus facile à fabriquer et plus durable que ce gadget jetable nippon…

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Voitures hybrides : pourquoi elles vont durer ?

La bonne hybride rechargeable ? Elle a toujours une version non rechargeable…

Depuis, beaucoup de voitures ont défilé sur les autoroutes, et nous savons désormais ce qu’il en est : les Toyota hybrides sont infiniment plus fiables et durables que n’importe quelle voiture thermique, elles nécessitent également moins d’entretien et le recyclage de leur petite batterie est une plaisanterie comparé à celui d’une voiture électrique pure. En termes de consommation et d’émissions de CO2, l’écart est énorme en conduite urbaine.

Nous savons tout cela depuis une bonne douzaine d’années, et c’est ainsi que Toyota est devenu le leader mondial.

Et que fait la concurrence ?

D’abord, elle a inventé le Stop & Start. Puis, pour l’essentiel, elle a ajouté tardivement des moteurs électriques derrière les boîtes automatiques de ses voitures thermiques conventionnelles et leur a greffé une grosse batterie capable de relier Paris à Pontoise, le tout appelé “hybride rechargeable” et tarifé au prix d’une belle Mercedes. Et cela se vend miraculeusement bien car les organismes de régulation et les législateurs font semblant de croire que ces voitures consomment et émettent peu…

Je ne vais pas refaire le procès de l’hybride rechargeable, je vais simplement rappeler qu’il y a un moyen infaillible de distinguer les rares bonnes hybrides rechargeables des nombreuses médiocres : les premières sont toujours proposées avec une version hybride conventionnelle. Les secondes, jamais, car l’absence de grosse batterie mettrait en évidence leur faible efficacité énergétique. Sur autoroute, l’hybride rechargeable la plus vendue en France consomme 9 à 10 litres aux 100 km une fois sa batterie vide (après seulement 35 km !)…

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Voitures hybrides : pourquoi elles vont durer ?

Moins de 4 litres aux 100 km…

Parmi les premières voitures hybrides, on trouve Renault, Toyota, Kia-Hyundai et Ford, qui ajoute même la compatibilité avec l’E-85. Sans oublier Honda, qui ne propose même pas de version rechargeable.

Avec une Renault Clio, une Honda Jazz ou une Toyota Yaris hybride, vous pouvez consommer moins de 4 litres aux 100 km sur les routes départementales, guère plus sur les voies rapides et difficilement plus de 5 litres aux 100 km en ville. Vous pouvez même soustraire encore un bon demi-litre en respectant strictement les limitations de vitesse et en adoptant une conduite “anticipatrice”. J’ai choisi délibérément ces trois modèles car ils présentent les trois systèmes les plus intelligents, pour ne pas dire génialement simples. Ils sont vendus entre 20 000 et 25 000 €. Ce n’est pas bon marché, mais ce n’est pas plus cher que le diesel et surtout, c’est beaucoup plus propre et fiable.

Voitures hybrides : pourquoi elles vont durer ?

Alors, pourquoi l’hybride, un quart de siècle après son apparition, ne représentait-il que 15,4 % des ventes en France l’année dernière ? Pourquoi PSA a-t-il abandonné son génial système à base d’azote comprimé ? Pourquoi, lorsque Toyota a libéré sa licence pour son système hybride, seuls des constructeurs japonais – et récemment chinois – l’ont adoptée, et aucun constructeur occidental ? Pourquoi Volkswagen, ainsi que PSA et bien d’autres, se sont-ils contentés d’électrifier des voitures thermiques conventionnelles au mépris de toute notion d’efficacité énergétique, puis ont-ils camouflé cette médiocrité en ajoutant une grosse batterie et une prise coûteuses ?

Calmer le jeu autour des voitures électriques

Je ne prétends pas avoir toutes les réponses à ces questions, mais il semble urgent de corriger le tir. Les constructeurs qui n’ont pas de motorisations hybrides performantes dans leur gamme vont sûrement le regretter. Car il va bientôt falloir apaiser l’engouement autour des voitures électriques et prévoir une transition en douceur vers des voitures thermiques à faible consommation, c’est-à-dire hybrides.

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Ce n’est pas mon petit doigt qui me le dit, mais les dernières nouvelles du monde. Si vous avez des doutes, tapez sur votre moteur de recherche préféré “Europe, production d’électricité”, “enjeux du nucléaire français”, “part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen”, “polémique éoliennes”… Et ensuite, même si vous pensez qu’il n’y aura pas de pénurie de gigawatts, cherchez des informations sur les “mines de lithium en Europe”, le “raffinage du lithium pour les batteries” et les “terres rares en Chine”. Vous comprendrez alors pourquoi en 2030, les showrooms ne seront pas remplis uniquement de voitures électriques. Et en 2035 non plus.

Voitures hybrides : pourquoi elles vont durer ?