Depuis quelque temps, les automobilistes sont encouragés à passer à l’électrique, tandis que les moteurs thermiques sont vivement critiqués par nos dirigeants, qui les tiennent pour responsables de tous les maux du monde. En plus des mesures visant à restreindre leur accès aux grandes villes et des pénalités écologiques de plus en plus sévères, le gouvernement a également mis en place des incitations fiscales généreuses pour encourager les Français à opter pour des véhicules électriques. Bien que la part de voitures électriques sur le marché soit en constante augmentation, cela ne suffit pas encore à l’État, qui souhaite aller encore plus loin pour réduire la pollution liée aux moteurs à combustion. Récemment, Barbara Pompili a proposé d’interdire toutes les publicités pour les produits polluants, comme les voitures. Cette idée revient souvent dans les débats, suscitant des craintes quant à ses conséquences sur l’industrie de la communication et de l’automobile.
Pour éviter que de telles mesures ne soient adoptées, les constructeurs français ont décidé de prendre les devants en s’engageant à augmenter la promotion des véhicules plus propres. Dès cette année, les marques devront consacrer au moins la moitié de leur budget publicitaire à la promotion des voitures hybrides ou électriques. C’est une avancée considérable, puisque la part consacrée à ces modes de transport n’était que de 19% en 2019 ! Cet engagement est pris au sérieux, car le gouvernement vérifiera régulièrement sa mise en œuvre, comme l’a souligné la ministre de la Transition écologique. De plus, la part du budget allouée à ces véhicules devra augmenter chaque année, passant à 60% en 2022 et à 70% en 2023. Barbara Pompili s’est finalement opposée à une interdiction totale de la publicité pour les véhicules “polluants”, tels que les SUV, soulignant qu’elle préférait “un engagement volontaire de la part des constructeurs plutôt qu’une interdiction ciblée”.
Pas pour tout le monde
Cependant, il y a un petit obstacle : seuls les constructeurs français sont concernés par cet engagement. Barbara Pompili a déclaré que “aucun constructeur étranger n’a souhaité s’engager dans cette démarche”. Selon une source proche du dossier, certains constructeurs étrangers, comme Toyota, sont tout de même ouverts à la discussion. Cependant, “il est difficile pour eux de s’aligner sur un engagement unique car ils n’ont pas forcément la même position sur le marché”. Il pourrait donc être envisagé d’établir des objectifs individuels en fonction des gammes, des parts de marché et des budgets de chaque constructeur. Quoi qu’il en soit, la source anonyme citée déplore que “c’est facile de critiquer les constructeurs pour qu’ils aillent toujours plus vite, mais il faut également que les infrastructures de recharge suivent. Or, sur ce point, l’État ne respecte pas complètement son engagement”.
En effet, plus de 50% des automobilistes sont encore réticents à passer à l’électrique, en raison notamment des problèmes de recharge et de l’absence d’infrastructures adéquates. Bien que le gouvernement se soit fixé pour objectif d’installer 100 000 bornes de recharge sur tout le territoire d’ici la fin de l’année, seules 30 000 étaient installées en 2020, et leur nombre stagne depuis plusieurs mois. De plus, il est essentiel que ces bornes fonctionnent correctement, alors qu’un récent sondage révèle que 85% des utilisateurs de voitures électriques sont déjà tombés sur une borne en panne. En somme, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que tout le monde adopte les véhicules électriques.
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