La Renault Zoé de deuxième génération se veut plus polyvalente, grâce à son autonomie WLTP et à son chargeur rapide en option. Malheureusement, cela ne suffit pas pour effectuer de longs trajets.
Vidéo du test de la voiture électrique Renault Zoé
La Renault Zoé de deuxième génération, qui a été lancée en 2019, a corrigé de nombreux défauts de la première version. Sa plateforme, bien que datée, lui a permis de bénéficier d’une batterie de 52 kWh, ce qui lui confère une autonomie mixte pouvant atteindre 395 km selon la norme WLTP, ou 386 km avec la motorisation R135. Sur notre long trajet autoroutier entre Lyon et Paris, nous avons observé une consommation de 23 kWh/100 km, soit une autonomie de 226 km avant la panne sèche, ou de 80 à 10 % de charge, représentant 158 km. Cependant, le rapport entre l’autonomie et le temps de recharge n’est clairement pas en sa faveur.
Temps de recharge de la Renault Zoé : un plein utile en 53 minutes
Pour bénéficier de la charge rapide sur la Renault Zoé, il faut débourser 1 000 € de plus. À ce prix, la voiture est équipée d’une prise Combo-CCS permettant d’atteindre une puissance maximale de 50 kW en courant continu (DC). Lors de nos différentes mesures, nous n’avons toutefois jamais atteint cette puissance maximale, le maximum enregistré étant de 45 kW.
Malgré une puissance de recharge réelle légèrement inférieure aux promesses, la courbe de recharge se maintient correctement jusqu’à environ 45 à 50 %, avant de diminuer progressivement. À 80 % de charge, nous avons enregistré une puissance restante de 24 kW, soit une baisse de 46 % par rapport au pic de 45 kW observé. En termes relatifs, cette différence est en moyenne, mais en termes absolus, cette valeur est très faible.
Il ne faut donc pas s’attendre à des miracles en matière de vitesse de recharge, et il faudra patienter longtemps aux bornes de recharge. Il faudra exactement 53 minutes pour effectuer une recharge de 10 à 80 %. Il faudra ensuite attendre 25 minutes supplémentaires pour atteindre 100 % de charge (dont 12 minutes pour passer de 80 à 90 %). Au total, il faut prévoir 1 h 18 pour une recharge complète. C’est 15 minutes de plus que pour une e-208, qui souffre d’une fin de recharge trop lente.
| Temps de recharge (en min) | 10 à 80 % | 80 à 100 % | 10 à 100 % |
|---|---|---|---|
| Autonomie gagnée (en km) | 152 | 45 | 203 |
Autonomie récupérée : 99 km en 30 minutes
Sans surprise, la Renault Zoé se situe en bas de notre classement en termes d’autonomie récupérée par rapport au temps de recharge. Il lui faut 30 minutes pour gagner 99 km d’autonomie, tandis qu’une e-208 n’a besoin que de 15 minutes pour parcourir la même distance. Ce n’est qu’après une heure de recharge et une autonomie gagnée de 171 km qu’il sera envisageable de débrancher la voiture dans la plupart des cas, même s’il est possible d’aller encore plus loin. Comme nous l’avons déjà constaté lors du premier épisode de notre Supertest, la Zoé peut être très gourmande en énergie sur autoroute en fonction des conditions de conduite.
| Temps de recharge (en min) | 15 | 30 | 45 | 60 | 65 |
|---|---|---|---|---|---|
| Autonomie gagnée (en km) | 50 | 99 | 136 | 171 | 199 |
Coûts des recharges de la Renault Zoé R135
Les bornes sur lesquelles nous nous sommes branchés ont indiqué une moyenne de 54,24 kWh pour une recharge complète de la Renault Zoé. Le coût des recharges dépendra comme toujours de la tarification de l’opérateur. Chez Electra, qui promet de bloquer ses prix, la recharge est la plus intéressante, avec un plein complet coûtant près de 24 € (17 € pour une recharge de 10 à 80 %). Chez Ionity, les prix sont plus élevés, atteignant près de 37 € (26 € pour une recharge de 10 à 80 %). On peut donc estimer un coût d’utilisation directe de 11,50 €/100 km sur autoroute, avec l’opérateur le plus cher.
Lors de notre voyage, nous avons effectué trois arrêts de recharge pour un total de 59,27 €, hors frais liés au badge de recharge. Si nous avions effectué une recharge domestique à notre arrivée pour retrouver le niveau de charge initial, le coût total aurait été de 64,70 €, soit un coût final de 12,94 €/100 km pour ce trajet de 500 km.
Temps de trajet pour 500 km : 6 h 43
Tout comme la Peugeot e-208, la Renault Zoé n’est pas équipée d’un planificateur d’itinéraire embarqué. Elle se contente d’indiquer que la destination se situe en dehors de la portée de l’autonomie restante, symbolisée par une auréole sur la carte. Il faut donc rechercher manuellement les bornes de recharge à proximité. Pour ce trajet, les applications Chargemap et ABRP prévoient respectivement 5 et 4 arrêts. On notera également que les temps de recharge indiqués sont également pessimistes, avec 2 h 12 selon Chargemap et 2 h 30 selon ABRP.
La Renault Zoé a finalement nécessité trois arrêts de recharge, ce qui n’est pas surprenant avec une autonomie d’environ 230 km, ce qui permet seulement de passer d’une station à l’autre. De plus, en raison des temps de recharge, les conducteurs auront largement le temps de visiter les aires de repos. Nous avons passé au total 2 h 11 branchés, ce qui porte le temps de trajet total à 6 h 43. C’est le trajet le plus long de tous, avec 1 h 11 de plus que la Peugeot e-208 !
Il ne s’agit pas ici de porter un jugement de valeur, mais simplement de démontrer la réalité du rapport entre l’autonomie et la puissance de recharge de la Renault Zoé. Ce n’est probablement pas un hasard si cette citadine est souvent utilisée dans des reportages mettant en évidence les limites des voitures électriques sur de longs trajets. Pourtant, la Renault Zoé est une bonne citadine qui offre une certaine polyvalence, notamment en conduite urbaine douce et détendue. Cependant, son temps de recharge rapide annihile toute ambition de voyage au volant de cette voiture. C’est là l’une des missions de la prochaine Renault 5, qui remplacera bientôt la Zoé.
Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
