L’émotion qui m’avait manqué dans le premier tome de “L’été où je suis devenue jolie” est enfin là ! Un deuxième tome vibrant, plein de douceur et de nostalgie.
Des attentes comblées
Malgré une petite déception avec le premier tome, j’ai tout de même voulu enchaîner avec “L’été où je t’ai retrouvé”. J’avais de bons espoirs pour deux raisons. La première, les héros seraient un petit peu plus vieux, donc l’histoire gagnerait en maturité. La deuxième, maintenant que l’histoire était mise en place, les flashbacks de l’enfance de Belly devraient prendre moins de place et donc donner plus de place au présent. De quoi chasser, en quelque sorte, les points négatifs que j’avais trouvés à “L’été où je suis devenue jolie”. Mon instinct a été plutôt bon sur ce coup-là, car j’ai passé un excellent moment, lu en une journée (c’est toujours un bon signe) et j’ai même poursuivi avec “L’été devant nous.”
Une nouvelle profondeur
Dès les premières pages, j’ai ressenti quelque chose. Cela m’avait cruellement manqué lors de ma lecture du premier tome. Un événement tragique a chamboulé les deux familles, ce qui évidemment ne peut pas laisser le lecteur indifférent, mais il y avait plus. Belly s’ouvre davantage, de façon plus posée, moins fouillis. Il y a plus de maturité même si notre héroïne est encore jeune. Elle a changé, grandi plus vite aussi, le deuil l’ayant poussé à voir les choses différemment. Point aussi très important : la gestion des flashbacks. Ils sont ici mieux intégrés et apportent vraiment quelque chose à l’histoire. Donner aussi à Jeremiah la possibilité de s’exprimer permet de mieux cerner le garçon et donne plus de poids à ce qu’il se passe. J’ai toujours aimé avoir une vision d’ensemble. C’est aussi ce que je reprochais à “L’été où je suis devenue jolie”. Tout était trop centré sur Belly si bien que le reste était plus abstrait.
Des choix déconcertants
Je ne suis pas fan de certains choix de Jenny Han. Je les comprends, car ils sont en accord avec les personnages, mais j’ai eu l’impression d’être ballottée. Un coup oui, un coup non. J’arrivais parfois à me demander si l’auteure savait elle-même ce qu’elle voulait faire de ses personnages. Les sentiments de Jer sont plus clairs maintenant, et en même temps, est-ce vraiment de l’amour ? Belly veut Conrad, mais son attitude la pousse à s’éloigner. Elle ne jure pourtant que par lui, mais n’essaye pas vraiment. Alors, oui, ils sont jeunes, et je pense que les trois héros ne savent pas, au final, ce qu’ils veulent vraiment. La perte de Susannah a dû aussi exacerber leur envie de sécurité. Quel choix serait le moins douloureux ? Et de là, leurs sentiments sont floués donnant des décisions qui sur le coup paraissent abruptes et sorties de nulle part.
La force de l’amitié
L’idée de réunir Belly, Conrad et Jeremiah était excellente. Resserrer le cercle autour d’eux a tout de suite donné une autre dimension à “L’été où je t’ai retrouvé”. Les personnages secondaires me laissent assez de marbre, il faut dire, mis à part Laurel qui a plusieurs moments forts qui sont absolument parfaits et pleins d’émotions. Mais Taylor est toxique au possible (je ne comprends pas pourquoi Belly maintient les liens), Steven devrait clairement penser à être un grand frère plus centré sur sa soeur, le père des garçons est un salaud… Alors être plus ou moins “débarrassés” d’eux a été une bouffée d’air frais. Les choses ne sont pas idylliques, et loin d’être faciles, mais je ne sais pas, c’était comme retrouver vraiment cette maison d’été. Un endroit où l’on se sent bien. Et puis, j’ai aussi eu l’impression que les trois héros avançaient vraiment. Qu’ils avaient besoin de ce moment, de ces disputes, de ces sourires. L’histoire en devient vraiment super et plus prenante.
Conclusion
Le deuxième tome de “L’été où je suis devenue jolie” répond donc à toutes mes attentes. J’ai vraiment beaucoup aimé “L’été où je t’ai retrouvé”. Il y a une certaine douceur et nostalgie de voir Rad, Belly et Jer grandir et essayer de garder la tête hors de l’eau. Leur complicité et leur dynamique ont quelque chose de spécial et d’unique. La fin m’a laissé un peu perplexe, je l’avoue, mais avec le recul, j’y trouve un certain sens. J’espère ne pas être déçue par la fin, j’en serai très attristée.