L’Europe vient d’adopter une nouvelle législation qui pourrait mettre fin prématurément aux voitures hybrides rechargeables. Dans cet article, nous allons analyser pourquoi cette décision est une bonne nouvelle pour l’environnement et l’avenir des véhicules électriques.
Les hybrides rechargeables : une source de pollution déguisée
Les hybrides rechargeables jouissent d’une popularité grandissante. Cependant, malgré leurs avantages fiscaux pour les particuliers et les entreprises, ces véhicules polluent bien plus que ce que les constructeurs veulent bien nous laisser croire.
Lors de l’homologation des voitures électriques rechargeables, les émissions de CO2 sont calculées en utilisant le cycle WLTP, qui mesure la consommation du véhicule. Cependant, le “facteur d’utilité” utilisé pour estimer la durée de conduite en mode 100% électrique est bien loin de la réalité. Les études révèlent que les hybrides rechargeables consomment en moyenne 4,5 litres / 100 km pour les particuliers et environ 8,5 litres / 100 km pour les PHEV des flottes d’entreprises, alors que les chiffres d’homologation se situent autour de 2 litres / 100 km.
Cette différence s’explique par deux raisons principales. Tout d’abord, les particuliers propriétaires de voitures hybrides rechargeables ont tendance à recharger leur véhicule bien plus souvent que les professionnels, qui n’ont pas toujours accès à des points de recharge à domicile ou sur leur lieu de travail. De plus, le poids des batteries (entre 200 et 400 kg) rend les versions hybrides rechargeables plus consommatrices sur autoroute par rapport aux versions thermiques similaires.
Un calcul plus réaliste dès 2025
Heureusement, l’Europe a décidé d’agir. À partir de 2025, l’homologation WLTP sera modifiée pour prendre en compte une utilisation plus réaliste des hybrides rechargeables. Selon l’ONG Transport & Environment, le “facteur d’utilité” sera revu à la baisse, passant de 90 % à 65 % en 2025, puis à 45 % en 2027.
Cette décision sera rendue possible grâce aux capteurs de consommation intégrés aux véhicules neufs depuis janvier 2021, qui envoient de manière anonyme les informations de consommation à l’Europe. Ainsi, les chiffres réels de consommation des hybrides rechargeables pourront être utilisés lors de l’homologation.
Quels seront les effets concrets ?
À partir de 2025, les hybrides rechargeables devront annoncer des chiffres de consommation bien supérieurs à ceux actuellement mentionnés, remontant ainsi radicalement leurs émissions de CO2. En 2027, nous pourrons enfin disposer de chiffres de consommation et d’émissions de CO2 se rapprochant de la réalité, bien qu’inférieurs aux véhicules thermiques, mais avec moins de différence qu’auparavant.
Cela signifie que les hybrides rechargeables perdront leurs avantages fiscaux. Les bonus écologiques pourraient disparaître, le malus pourrait être rétabli pour les véhicules puissants, et les entreprises devront de nouveau payer la TVS, réduisant ainsi l’intérêt fiscal des PHEV.
Le virage vers le tout électrique
Pour les constructeurs automobiles, cette décision signifie que la fin des hybrides rechargeables pourrait arriver plus rapidement que prévu, au profit des voitures entièrement électriques. En raison des faibles émissions de CO2 (mais trompeuses) des hybrides rechargeables, les constructeurs ont poussé la vente de ce type de véhicule pour atteindre leurs objectifs d’émissions de CO2. Avec un calcul plus réaliste des émissions, les constructeurs seront davantage incités à se tourner vers les voitures électriques pour respecter les objectifs européens en matière de CO2, ne recommandant les PHEV que pour certains cas spécifiques.
En conclusion, la décision de l’Europe de mettre fin aux hybrides rechargeables est une excellente nouvelle pour l’environnement et pour la promotion des véhicules électriques.