L’euthanasie est un sujet délicat qui soulève de nombreuses questions dans les pays développés. Les avancées médicales modernes permettent aujourd’hui de maintenir artificiellement en vie des personnes plongées dans un coma profond et irréversible pendant de longues années. Cependant, l’évolution des mentalités et la valorisation de l’autonomie individuelle conduisent certains à revendiquer le droit de décider eux-mêmes de leur mort. Cela a donné lieu à une multiplication des initiatives en faveur de l’euthanasie.
Différentes formes d’euthanasie
L’euthanasie prend diverses formes, allant de l’euthanasie active à l’euthanasie indirecte en passant par l’aide au suicide et l’euthanasie passive. L’euthanasie active consiste en l’administration délibérée de substances létales dans le but de provoquer la mort, soit à la demande du malade, soit sans son consentement mais sur décision d’un proche ou du corps médical. L’aide au suicide, quant à elle, consiste à fournir au patient les moyens nécessaires pour se donner la mort, après lui avoir préalablement fourni les informations nécessaires. L’euthanasie indirecte, elle, est l’administration d’antalgiques qui, bien que recherchés pour soulager les douleurs, peuvent entraîner la mort. Enfin, l’euthanasie passive consiste à refuser ou à arrêter un traitement nécessaire au maintien de la vie.
Cadre législatif de l’euthanasie
Dans certains pays, comme le Danemark, plusieurs cantons suisses, la moitié des États ou territoires australiens et tous les États américains, le droit de refuser tout acharnement thérapeutique est reconnu et encadré par la loi. Les testaments de vie, qui permettent d’exprimer par avance son refus d’un traitement médical ne servant qu’à prolonger la survie sans perspective de guérison, sont notamment autorisés. En Suisse, certains cantons ont également légiféré pour reconnaître la force juridique de ces testaments de vie. Aux États-Unis, tous les États ont également légiféré pour permettre à chacun de refuser tout acharnement thérapeutique.
L’euthanasie passive et indirecte au Danemark
Le Danemark est le seul pays étudié ici à avoir explicitement légalisé l’euthanasie passive et indirecte pour les malades en phase terminale. La loi sur l’exercice de la profession médicale permet au médecin, en l’absence de testament de vie, de ne pas commencer ou poursuivre des soins qui ne feraient que retarder le décès d’un patient en phase terminale. De plus, le médecin peut administrer des antalgiques, des calmants ou des produits similaires pour soulager le patient, même si cela peut accélérer le moment du décès.
Le suicide médicalement assisté dans l’État de l’Oregon
L’État de l’Oregon, aux États-Unis, a légalisé le suicide médicalement assisté. La loi permet à un adulte capable, souffrant d’une maladie en phase terminale et dont le médecin traitant et un médecin consultant ont établi que la mort surviendrait dans les six mois, d’obtenir une médication pour mettre fin à sa vie de manière humaine et digne.
Le contrôle de l’interruption de vie aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, l’euthanasie et l’aide au suicide sont condamnés par le code pénal, mais la jurisprudence permet aux médecins de les pratiquer dans des situations de force majeure. Afin d’encadrer ces pratiques, un contrôle des interruptions de vie réalisées par des médecins a été mis en place en 1993. Depuis novembre 1998, seules les interruptions de vie réalisées à la demande du patient sont contrôlées par des commissions régionales, composées d’un médecin, d’un juriste et d’un spécialiste des questions éthiques. Si les critères stricts sont respectés, le ministère public classe l’affaire sans suite.
L’euthanasie reste un sujet très controversé, et si les Pays-Bas sont le seul pays à disposer d’un dispositif juridique complet, les débats et les questions éthiques autour de cette pratique perdurent dans de nombreux pays. Il est essentiel de considérer les aspects légaux, éthiques et humains lors de toute réflexion sur l’euthanasie.