Les statistiques publiées par le comité des constructeurs automobiles français nous permettent de suivre l’évolution du marché de l’automobile dans l’hexagone, en particulier en ce qui concerne le niveau de gamme des voitures les plus vendues. Jetons un coup d’œil à quelques graphiques qui illustrent cette évolution.
Les chiffres des ventes par segment
Les chiffres des ventes par segment nous donnent une idée précise de la répartition des ventes de voitures selon quatre catégories : la gamme inférieure, la gamme moyenne inférieure, la gamme moyenne supérieure et la gamme supérieure luxe. Cependant, cette classification peut sembler perfectible, car certaines voitures se retrouvent dans des catégories qui peuvent prêter à confusion.
- Gamme inférieure : On trouve ici des véhicules de petite taille comme la C1, la Twingo, la Logan, la Panda ou encore la Micra. Cependant, on peut aussi y retrouver des modèles haut de gamme comme la BMW i3 ou l’Audi Q2, ce qui semble incohérent avec la catégorie inférieure qui est censée être axée sur les produits premiers prix.
- Gamme moyenne inférieure : Cette catégorie regroupe principalement des voitures compactes comme la Giulietta, la Golf, la Mégane ou la 308. Mais on y trouve également des modèles de la série 1 et 2 de BMW, ainsi que l’A3 et le CX-5. Mettre sur un même plan une Baleno et une M2 semble grotesque.
- Gamme moyenne supérieure : On retrouve dans cette catégorie des voitures comme la DS5, la 508, le Qashqai, la série 4 et la Mondeo. Cependant, on y trouve également la Peugeot 301, qui se trouve dans une catégorie inférieure, et la M2, qui se trouve dans la catégorie précédente. La classification est donc assez confuse.
- Gamme supérieure / luxe : Dans cette catégorie, on retrouve des modèles de voitures cohérents tels que la Stelvio, la Giulia, la Classe C, la Classe E, la série 3, la série 5, la série 7, la Mustang et bien d’autres. Cependant, on peut constater certaines incohérences, comme la présence de la série 4 dans la catégorie inférieure.
Analyse des chiffres
La catégorie des voitures dites “d’inférieures” correspond généralement aux petites voitures. Pendant un certain temps, ces voitures ont été fortement favorisées par les bonus écologiques introduits en 2008, avant que ceux-ci ne se transforment progressivement en malus. Ainsi, la forte hausse des ventes à la fin des années 2000 peut être attribuée à la fois à la crise économique et à l’apparition des bonus qui ont encouragé l’achat de petites citadines.
Avec la crise économique qui sévit actuellement, on assiste à un regain d’intérêt pour les voitures premiers prix, en raison de contraintes financières et de l’augmentation des prix des véhicules depuis les années 2010. En revanche, les voitures de gamme supérieure souffrent, car les modèles les mieux motorisés deviennent invendables, même pour les personnes aisées. Les gros malus écologiques imposés aux voitures haut de gamme sont difficilement acceptables, sauf pour les modèles très haut de gamme. Cependant, le segment des voitures électriques connaît un nouvel essor, avec des modèles comme l’EQC, l’E-Tron et la Model S.
Enfin, le succès des SUV a favorisé la catégorie des voitures de gamme moyenne supérieure, où l’on retrouve tous les SUV des marques généralistes. On constate donc que la catégorie des voitures de gamme moyenne inférieure se déverse un peu dans la catégorie supérieure.
Ces chiffres nous montrent que les voitures de gamme inférieure gagnent du terrain en France. Les contraintes écologiques et les contraintes financières favorisent les petits modèles, tandis que les malus écologiques élevés et le prix élevé des voitures électriques rendent plus difficile l’acquisition de voitures haut de gamme. Les gammes inférieures sont donc en expansion, tandis que les gammes supérieures connaissent des difficultés.
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