Le scandale entourant Trevor Milton, le cofondateur et ancien patron de Nikola, a finalement connu son dénouement. Condamné à une peine de 4 ans de prison et à payer une amende d’un million de dollars, Milton a échappé à la peine maximale de 11 ans d’emprisonnement. Les procureurs avaient souligné son refus de prendre ses responsabilités et sa propension à rejeter la faute sur les autres. Malgré les efforts de ses avocats pour éviter la prison, leur demande a été rejetée.
Cette affaire marque la fin d’une fraude qui a secoué le monde de l’hydrogène en septembre 2020. Nikola, une start-up récemment cotée en bourse, avait annoncé un partenariat avec General Motors pour des commandes de camions et une entrée au capital. Cela avait fait grimper en flèche la valeur de l’entreprise, jusqu’à ce que Hindenburg Research, une société spécialisée dans les enquêtes et les investissements activistes, dénonce publiquement une fraude basée sur une série de mensonges, dont notamment un spot publicitaire truqué.
Dans cette vidéo, Nikola avait utilisé une pente pour faire avancer un camion à hydrogène, alors qu’il n’était pas encore équipé de la technologie promise. Hindenburg Research a également critiqué la société pour avoir trompé ses partenaires et avoir placé des membres de la famille de Trevor Milton à des postes clés, sans qu’ils aient les compétences requises. L’autorité de régulation des marchés financiers américains s’est rapidement saisie de l’affaire, tandis que Nikola rejetait les accusations, affirmant qu’il ne se laisserait pas influencer par un rapport utilisant des informations trompeuses pour manipuler les cours de son action.
Malgré cette crise, Nikola a réussi à traverser les difficultés causées par la pandémie et la pénurie de composants, grâce à des partenaires solides tels que Bosch et Iveco. L’entreprise a continué à produire des camions à hydrogène, utilisant les systèmes de piles à combustible fournis par Bosch, dans une usine en Allemagne. Deux modèles sont disponibles sur le marché : les TRE et Two FCEV. Iveco, qui détient une participation de 6,7 % dans Nikola depuis 2019, a également apporté un soutien important à l’entreprise.
Quant à Trevor Milton, il continue de clamer son innocence et se présente comme une victime de cette affaire. Lors de son procès, il a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de nuire et qu’il n’était pas coupable des crimes qui lui étaient reprochés. Cependant, le procureur fédéral Damian Williams a déclaré que l’ancien patron avait menti à plusieurs reprises aux investisseurs, par les réseaux sociaux, à la télévision, dans des podcasts et par écrit, dans le but de faire monter le cours de l’action de Nikola, qui atteignait alors des sommets avec une capitalisation de plus de 13 milliards de dollars.
La condamnation de Trevor Milton sert désormais d’avertissement aux fondateurs de start-ups et aux dirigeants d’entreprises. Faire semblant de réussir n’est pas une excuse pour commettre une fraude, et mentir aux investisseurs peut avoir de lourdes conséquences. Cette affaire rappelle également l’importance de la transparence et de l’intégrité dans le secteur de l’hydrogène, où de nombreuses entreprises cherchent à attirer des financements.