L’excision est une pratique ancienne qui touche plus d’une trentaine de pays à travers le monde et des milliers de communautés aux traditions différentes. Mais comment mettre fin à cette pratique néfaste pour les femmes et les filles ? Examinons les actions nécessaires pour l’abandon de l’excision.
L’abandon de l’excision dans les pays concernés
Les actions visant à promouvoir l’abandon des mutilations sexuelles féminines doivent être adaptées aux contextes locaux et aux sensibilités culturelles. Certaines pratiques semblent décisives dans le processus d’abandon de l’excision :
- Des actions multisectorielles : La promotion de l’abandon de l’excision doit être réalisée à différents niveaux, du local à l’international.
- Des actions durables : Les comportements changent grâce à des actions à long terme qui garantissent des résultats pérennes.
- Une action dirigée par la communauté : Les communautés qui pratiquent l’excision doivent être actrices de son abandon. Les programmes doivent les aider à identifier les problèmes et les solutions par elles-mêmes, en favorisant le dialogue basé sur l’égalité des sexes et les droits humains.
Impliquer les communautés
Puisque l’excision est une norme sociale, son abandon dépend des attentes au sein d’une communauté donnée. Les programmes visant à mettre un terme à l’excision doivent amener les communautés à décider collectivement d’abandonner la pratique. L’éducation et l’autonomisation, en particulier des femmes, sont essentielles pour accompagner les communautés vers l’abandon de l’excision.
L’abandon de l’excision au niveau étatique
Pour que l’abandon de l’excision soit efficace, il doit être soutenu par un contexte national favorable. Cela implique :
Réformer la législation et les politiques
Les gouvernements doivent réprouver explicitement les mutilations sexuelles féminines. Des mesures juridiques doivent être mises en place pour soutenir ceux qui ont abandonné la pratique. Des campagnes d’information sont également nécessaires pour promouvoir l’abandon de l’excision.
Mettre en place des programmes et des services de santé pertinents
La prise en charge des mutilations sexuelles féminines doit faire partie de programmes de santé globaux, incluant la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles, ainsi que le soutien psychosocial.
Former le personnel soignant
Le personnel soignant doit être formé pour repérer et prendre en charge les complications liées aux mutilations sexuelles féminines. Cette formation doit être accompagnée de normes éthiques claires qui condamnent la pratique de l’excision.
Le rôle des médias
Les médias ont un rôle important à jouer en tant que vecteurs d’informations et espaces de débats sur les mutilations sexuelles féminines. Ils peuvent contribuer à l’élaboration de consensus locaux, régionaux ou nationaux.
S’organiser collectivement et impliquer les diasporas
La pratique de l’excision concerne l’ensemble des membres d’une communauté, y compris ceux de la diaspora. Il est essentiel d’établir des liens au-delà des frontières nationales et de poursuivre les efforts dans les pays d’origine au sein des populations installées dans de nouveaux pays.
Agir sur les territoires nationaux
Certains pays européens se mobilisent pour lutter contre l’excision. Les autorités françaises, par exemple, ont renforcé la législation et mènent des actions de prévention depuis les années 80. Des programmes similaires existent en Belgique et en Espagne.
Il est important de continuer à sensibiliser, d’agir collectivement et de coordonner les efforts à tous les niveaux pour mettre un terme à l’excision et garantir un avenir sans mutilations sexuelles féminines.