Installer une borne de recharge pour voiture électrique représente un coût d’environ 25 000 euros. Malheureusement, seules une cinquantaine de personnes bénéficient actuellement des bornes publiques disponibles dans l’Eurométropole de Strasbourg.
Un refus d’investissement de la part de l’Eurométropole
L’Eurométropole a décidé de ne plus investir davantage dans les stations de recharge. Selon Céline Oppenhauser, cheffe de projet en innovation dans les mobilités, il revient aux acteurs privés de prendre leurs responsabilités. Elle fait remarquer que les pouvoirs publics ne distribuaient pas d’essence au début de l’ère des voitures thermiques.
À court terme, il n’est donc rentable pour personne d’investir dans les stations de recharge. Cependant, le nombre de voitures électriques dans le Bas-Rhin augmente, bien que sur un faible volume. En 2017, elles ne représentaient encore que 1,5% des nouvelles immatriculations dans le département.
Deux stratégies différentes pour Bouygues et ÉS
Pour pallier ce problème, les acteurs privés Bouygues et ÉS ont décidé d’installer de nombreuses stations de recharge. Bouygues se concentrera en priorité sur les quartiers de forte densité où les habitants ont peu de possibilités de recharger leur véhicule. ÉS, quant à elle, lancera une consultation sur son site afin de déterminer le nombre de stations nécessaires avant de les installer.
Les deux entreprises seront en concurrence, ce qui permettra à l’Eurométropole d’espérer une baisse des prix.
Un accès simplifié aux bornes
Les possesseurs de voitures électriques savent combien il est compliqué d’utiliser les bornes de recharge existantes dans l’agglomération. Les stations de recharge publiques gérées par Freshmile sont gratuites et accessibles avec un badge. Cependant, d’autres stations publiques payantes ont été mises en service par des acteurs différents tels que Sodetrel (Groupe EDF) ou le Néerlandais New Motion, nécessitant l’utilisation de badges différents.
Les bornes de recharges électriques sont également présentes dans les parkings privés, mais elles sont toutes payantes et la plupart nécessitent un badge Sodetrel, bien que certaines nécessitent également un badge Freshmile.
Les futures bornes de recharge
Avec l’arrivée des stations de recharge de Bouygues et ÉS, ce problème devrait disparaître. Toutefois, les bornes ne seront pas équipées de terminaux pour cartes bancaires, le paiement se fera via un système de badge à créditer sur internet. Il sera possible d’utiliser son badge ÉS dans une station Bouygues et vice versa. Les deux groupes proposeront des abonnements pour bénéficier de tarifs préférentiels sur leurs bornes, mais il sera plus cher de recharger avec un badge ÉS sur une borne Bouygues que sur une borne ÉS.
Pas d’incitations pour les voitures électriques à Strasbourg
Malgré ces avancées, les voitures électriques n’auront pas d’autres avantages à Strasbourg. En effet, il n’y aura pas de prime pour l’achat d’un tel véhicule et le stationnement à proximité des bornes de recharge devrait logiquement être gratuit. Céline Oppenhauser souligne que l’Eurométropole préfère soutenir les transports collectifs plutôt qu’individuels, car bien que la voiture électrique résolve le problème de la pollution, elle ne résout pas celui des embouteillages. De plus, à Strasbourg, les voitures électriques ne seront pas autorisées à circuler dans les couloirs de bus, contrairement à Oslo en Norvège.
Avec l’expansion prévue du nombre de bornes pour voitures électriques à Strasbourg en 2019, les propriétaires de véhicules électriques pourront bientôt profiter d’un accès simplifié à la recharge. Cette initiative des acteurs privés Bouygues et ÉS témoigne du potentiel croissant des voitures électriques dans la région. Il est espéré que ces nouvelles bornes encourageront davantage de personnes à choisir cette alternative écologique pour leurs déplacements.
