La voiture électrique, avec près de 200 ans d’existence, a une histoire passionnante, marquée par des innovations, des succès, mais aussi des échecs. Dans cet article, nous vous invitons à revivre les grands moments de cette histoire à travers une série d’articles et de vidéos.
Les débuts de la voiture électrique (1830-1910)
La voiture électrique est apparue aux alentours de 1830. Comme pour toutes les inventions, il est difficile de savoir qui l’a réellement inventée. Cependant, nous pouvons mentionner la carriole électrique de Robert Anderson, qui fonctionnait à l’époque grâce à huit électroaimants alimentés par des piles non rechargeables. À cette époque, les batteries équipant les voitures électriques étaient bien loin des énormes batteries que l’on trouve aujourd’hui.
Le premier moteur électrique utilisable industriellement aurait été inventé par Thomas Davenport en 1834. Par la suite, d’autres prototypes ont vu le jour jusqu’à l’apparition de la batterie rechargeable en 1859. Aujourd’hui, nous devons recharger nos batteries, mais à l’époque, il fallait les remplacer entièrement !
En effet, Gaston Planté invente une batterie à base de plomb et d’acide pouvant se recharger. C’est à ce moment-là que le premier moteur à explosion est inventé, avec un retard d’environ 30 ans. Malgré tout, à cette époque, les voitures en général étaient encore peu répandues et demeuraient au stade de prototypes.
L’ingénieur Werner Von Siemens invente le principe de la dynamo électrique en 1866, permettant ainsi la création d’un alternateur à courant alternatif en 1881.
La même année, Camille Alphonse Faure améliore la technologie des batteries et augmente leur capacité. C’est cette évolution qui permettra à la voiture électrique de véritablement émerger et de commencer à être commercialisée, avec la Tilbury, considérée comme l’une des premières voitures électriques.
À partir de ce moment-là, le développement des voitures électriques et thermiques se fait de manière parallèle. Pourtant, il n’y a pas réellement de compétition pour savoir quelle technologie est la meilleure. Les technologies des deux côtés avancent rapidement et les ingénieurs ne sont intéressés que par le progrès technique.
Et Axel Villareal nous explique pourquoi il n’y avait pas encore de concurrence à cette époque : “Au XIXᵉ siècle, il n’y a pas de concurrence au sens où on l’entend aujourd’hui entre l’électrique, la vapeur ou le thermique. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque. L’automobile est une technologie de pointe destinée à un marché de niche et qui a vocation à remplacer le carrosse de l’époque. Donc c’est un marché qui s’adresse principalement à une clientèle extrêmement aisée et qui est plutôt un marché vitrine. Les premiers constructeurs automobiles sont d’abord des carrossiers, puis des constructeurs de cycles, et enfin, avec Ford notamment, des motoristes. Donc, au XIXᵉ siècle, la voiture n’existe pas telle qu’on l’entend aujourd’hui : c’est un mode de traction alternative à l’hippomobilité, avec comme objectif de remplacer le cheval par un moteur. Que ce moteur soit à vapeur, électrique ou à essence, peu importe, l’important est simplement de faire avancer des véhicules différemment de la traction animale. Parler de concurrence à cette époque n’est donc pas forcément pertinent.”
Si les deux technologies cohabitent, l’électrique présente tout de même quelques avantages, notamment en termes d’utilité et de simplicité d’utilisation, notamment au démarrage par rapport aux véhicules thermiques qui nécessitaient une manivelle pour les mettre en marche. L’absence de vibrations, de bruit et d’odeurs était également un grand avantage à l’époque. L’autonomie n’était pas vraiment un enjeu puisque les déplacements étaient principalement urbains et ne couvraient pas de grandes distances.
Tout semble bien se présenter pour l’électrique, qui connaît un grand succès à la fin du XIXᵉ siècle. En 1896, la Riker électrique d’Andrew Riker remporte une course automobile. En 1897, les premiers taxis électriques font leur apparition dans les rues de New York. Dès 1900, plus d’un tiers des voitures en circulation sont électriques.
Pour vous donner une idée des performances d’une voiture électrique au début du XXᵉ siècle, en 1902, la Phaeton de Wood pouvait parcourir jusqu’à 29 kilomètres à une vitesse de 22,5 km/h et coûtait 2 000 dollars.
Cependant, une compétition s’est finalement installée entre les trois types de motorisation : moteur à essence, moteur à vapeur et moteur électrique. L’un des événements qui a généré cette rivalité est l’aventure de Charles Jeantaud lors de la course Bordeaux-Paris-Bordeaux. Il participait avec une voiture électrique et devait régulièrement remplacer sa batterie. Cependant, une fois arrivé à mi-parcours, il a abandonné, ayant utilisé toutes ses batteries. Cet abandon a été considéré comme un “échec technologique” de la voiture électrique, donnant ainsi naissance à l’idée qu’une technologie pouvait surpasser une autre. Et nous verrons dans le prochain épisode qu’une technologie s’est effectivement imposée au XXᵉ siècle.
Ceci n’est que le début de l’histoire de la voiture en général. Dans le prochain épisode, nous explorerons comment et pourquoi une technologie s’est imposée au XXᵉ siècle.
Pour en savoir plus sur l’histoire de la voiture électrique, lisez notre article sur les marques qui symbolisent la voiture électrique au 21ᵉ siècle.
La dernière goutte d’essence au plomb vient de disparaître.