La conception du premier véhicule électrique remonte à 1834, soit bien avant l’apparition du moteur à explosion en 1861. Toutefois, ce n’est qu’en 1852 qu’a eu lieu la première commercialisation d’une voiture électrique. Cependant, ces premiers modèles n’utilisaient pas encore de batterie rechargeable. Il faudra attendre 1850 pour que Gaston Planté invente la batterie rechargeable au plomb-acide. Ensuite, les travaux de Camille Faure permettront à la voiture électrique de connaître un véritable succès.
En 1899, la célèbre “Jamais Contente” de Camille Jenatzy a battu le record de vitesse en dépassant les 100 km/h. De plus, en 1900, une flotte de taxis électriques circulait dans les rues de New York. À cette époque, les véhicules électriques représentaient 38 % du marché automobile américain. En effet, ces voitures étaient faciles à démarrer et ne dégageaient pas de fumée noire irrespirable, ce qui les rendait nettement supérieures aux voitures thermiques de l’époque.
Lorsque l’on parle de voitures électriques, il est important de mentionner les bornes de recharge, ou plutôt les colonnes de charge pour automobiles électriques, de l’époque. Ces bornes étaient déjà conçues de manière élégante pour s’intégrer harmonieusement dans l’environnement urbain, avec un design rappelant les boîtes aux lettres. Pour recharger les accumulateurs, il suffisait de mettre un jeton dans le compteur, de fermer les coupe-circuits intérieurs, d’actionner l’interrupteur bipolaire, puis de choisir l’intensité de charge à fournir à la batterie à l’aide du commutateur du rhéostat.
Cependant, l’arrivée de la Ford T en 1908 a tout changé. Malgré l’invention de la batterie Fer-Nickel par Edison en 1910, les voitures électriques ont cédé la place aux innovations de Ford, notamment grâce à la production en série qui a considérablement réduit les coûts de production, ainsi que grâce au démarreur électrique de Charles Kettering qui a grandement amélioré le confort des véhicules thermiques.
Dans les années 1920, les voitures thermiques, moins chères, offrant une meilleure autonomie et un poids réduit, ont finalement supplanté les voitures électriques.
Cependant, en 1973, suite au choc pétrolier, on a assisté à un regain d’intérêt pour les véhicules électriques. La nécessité de trouver une alternative au pétrole, combinée à une prise de conscience écologique, a donné un nouvel élan au développement des voitures électriques. Des prototypes ont été créés et commercialisés, notamment la CitiCar aux États-Unis en 1974, qui pouvait atteindre 48 km/h et avait une autonomie de 64 km. Malheureusement, le prix du pétrole a de nouveau chuté, entraînant des ventes décevantes pour les véhicules électriques.
Des actions politiques ont été mises en place à travers le monde pour encourager la recherche sur les nouvelles batteries et les nouveaux véhicules électriques. Par exemple, en 1976, le Congrès américain a adopté l’”Electric and Hybrid Vehicle Research, Development, and Demonstration Act”.
En 1990, une avancée majeure a été réalisée avec la mise en place de la réglementation californienne Zero Emission Vehicle (ZEV), qui imposait aux grands constructeurs américains de réaliser au moins 2 % de leurs ventes avec des véhicules zéro émission en 1998. Ce pourcentage est passé à 5 % en 2001, puis à 10 % en 2003. D’autres régions du monde ont suivi ce mouvement.
Ce n’est que dans les années 2010 que les véhicules électriques ont commencé à s’imposer dans les gammes des constructeurs automobiles, notamment en Europe. Aujourd’hui, les principales marques automobiles proposent plusieurs modèles de voitures électriques dans leur gamme. Les immatriculations augmentent et le nombre de points de recharge se multiplie. Le plan “Fit for 55” de la Commission européenne fixe comme objectif aux États membres la fin de la vente des véhicules thermiques d’ici 2035. Parallèlement, les deux-roues électriques, les utilitaires légers électriques, ainsi que les poids lourds et les bus électriques se développent également.
En résumé, l’histoire du véhicule électrique est riche en rebondissements et en évolutions technologiques. Avec l’objectif de réduire les émissions de CO2 et de protéger l’environnement, les voitures électriques sont destinées à jouer un rôle de plus en plus important dans le futur de la mobilité.