L’huile de palme, utilisée dans l’alimentation, les cosmétiques et les biocarburants, représente un enjeu majeur au niveau mondial. Cependant, la Commission européenne considère cette matière première comme présentant un risque élevé de changements indirects dans l’affectation des sols. Ainsi, l’Union européenne prévoit une trajectoire progressive de décroissance des biocarburants à base d’huile de palme, avec une élimination totale d’ici 2030. La France, quant à elle, a déjà anticipé cette tendance en appliquant cette mesure dès 2020.
Le marché mondial de l’huile de palme
Les principaux pays producteurs d’huile de palme sont l’Indonésie et la Malaisie, représentant respectivement 58 % et 31 % de la production mondiale en 2018. En dehors de l’Asie du Sud-Est, la Colombie, l’Équateur, le Brésil, le Honduras et le Guatemala sont également des producteurs d’huile de palme à une moindre échelle. La production annuelle mondiale est estimée à environ 73 millions de tonnes d’huile de palme et 9 millions de tonnes d’huile de palmiste.
L’huile de palme et la France
La France importe entre 347 000 et 970 000 tonnes d’huile de palme chaque année, principalement utilisée dans les biocarburants (70 %), l’alimentation (17 %) et l’oléochimie (13 % hors biocarburants). Cependant, les biocarburants à base d’huile de palme ne représentent que 18,5 % du total des volumes de biocarburants en France. De plus, depuis le 1er janvier 2020, l’huile de palme ne bénéficie plus d’avantages fiscaux liés à l’incorporation des biocarburants, ce qui tarit son débouché énergétique dans le pays.
L’huile de palme et la déforestation
Les plantations de palmier à huile sont directement responsables d’environ 15 % de la déforestation en Indonésie entre 1990 et 2015, et de 40 % en Malaisie. À l’échelle mondiale, le rôle du palmier à huile dans la déforestation est moins important, avec environ 2,3 % de la déforestation mondiale entre 1990 et 2008. Cependant, ces pourcentages restent significatifs et soulèvent des préoccupations environnementales.
L’huile de palme durable
Face à ces préoccupations, des initiatives privées et gouvernementales ont développé des standards de certification pour une huile de palme durable. La Table Ronde pour une Huile de Palme Durable (RSPO) a été créée en 2004, regroupant des acteurs de la filière engagés dans la construction et l’application de critères de durabilité. De plus, l’Indonésie (ISPO) et la Malaisie (MSPO) ont mis en place leurs propres certifications gouvernementales. Sur le plan international, l’ISCC-EU est l’un des principaux systèmes de certification pour la durabilité et la quantification des émissions de gaz à effet de serre des produits bio-sourcés.
En conclusion, la France a pris une décision précoce en éliminant progressivement les biocarburants à base d’huile de palme dès 2020, tout en encourageant le développement de standards de certification pour une huile de palme durable. Cette approche vise à préserver l’environnement et à répondre aux préoccupations croissantes liées à la déforestation.