L’hybride rechargeable face à ses ambiguïtés : la fin d’une équivoque

Automobile : l’hybride rechargeable victime de ses ambiguïtés

Un modèle hybride rechargeable Mitsubishi, au salon de l’automobile de Genève (Suisse), en 2019.
Un modèle hybride rechargeable Mitsubishi, au salon de l’automobile de Genève (Suisse), en 2019. FABRICE COFFRINI / AFP

L’hybride rechargeable avait tout pour séduire : une voiture de transition vers tout-électrique, capable de rouler une cinquantaine de kilomètres en mode “zéro émission” grâce à sa batterie rechargeable sur une borne. Mais aujourd’hui, cette technologie qui prétendait rassembler le meilleur des deux mondes est critiquée par les organisations environnementales et délaissée par les entreprises et les particuliers. L’hybride rechargeable subit un net coup d’arrêt.

Un zeste de bonne conscience

À la fin de la décennie précédente, ce sont les constructeurs chinois qui ont été les principaux promoteurs du véhicule hybride rechargeable, encouragés par les quotas imposés par Pékin. Les marques européennes ont rapidement compris l’intérêt qu’elles pouvaient en tirer sur leur marché. Face aux conséquences du scandale du diesel sur leurs ventes et leur réputation, l’arrivée d’une technologie vantée pour ses vertus environnementales (utilisation d’un moteur électrique pour les trajets urbains) et ses avantages pratiques (parcourir de longues distances grâce au moteur essence) était une aubaine. De quoi assurer la pérennité des gros SUV, menacés par la stigmatisation du diesel, tout en apportant un soupçon de bonne conscience.

Pour les marques généralistes, notamment françaises, l’hybride rechargeable était également un moyen de combler le déficit de performance de leurs modèles par rapport aux stars du “premium” allemand. La nouvelle DS7 est proposée en version PHEV avec une puissance de 360 chevaux, ce qui était impensable il y a peu pour une voiture française.

Il est apparu que les utilisateurs de ces automobiles, dont 72 % sont des véhicules de société, ne rechargeaient que rarement, voire jamais, leur hybride rechargeable de fonction.

L’accélération des ventes de véhicules électriques et les critiques grandissantes à l’égard des motorisations thermiques ont modifié la donne et révélé les ambiguïtés du PHEV. On s’est aperçu que les utilisateurs de ces voitures, dont 72% sont des flottes d’entreprise, ne rechargeaient que rarement, voire jamais, leur hybride rechargeable. Or, conduire un modèle doté de plusieurs centaines de kilos de batteries en ne comptant que sur le moteur thermique entraîne une surconsommation évidente. Une réalité qui se fait sentir dans le budget carburant des gestionnaires de flottes, de plus en plus salé.

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