L’hybride rechargeable : une alternative prometteuse à la voiture électrique

L’hybride rechargeable : une alternative prometteuse à la voiture électrique

Depuis le début de l’année, les ventes de voitures hybrides rechargeables, également appelées “plug-in”, se rapprochent de plus en plus de celles des voitures électriques, malgré la croissance de ces dernières. Les voitures hybrides rechargeables combinent un moteur électrique et une batterie rechargeable avec un moteur essence ou diesel, tandis que les voitures électriques n’ont aucun système thermique. Selon les données provisoires du cabinet Jato Dynamics, environ 36 700 voitures “plug-in” ont été vendues en Europe au cours des six premiers mois de l’année, contre 40 600 voitures électriques, ce qui représente une part de marché de 48 % pour les technologies rechargeables. En 2014, cette part n’était que de 38,7 %, selon Jato. Le mouvement se répand également dans d’autres régions, comme aux États-Unis, où les ventes de voitures hybrides rechargeables ont égalé celles des voitures électriques au cours des quatre premiers mois de l’année.

Une alternative fiable

Les voitures hybrides rechargeables offrent de solides arguments. Alors que les voitures électriques ont été freinées par leur faible autonomie réelle de 130 kilomètres, les voitures hybrides rechargeables bénéficient de la sécurité d’un moteur thermique, qui prend le relais lorsque la batterie – d’une autonomie maximale de 50 km, mais plutôt 35-40 km en réalité – est déchargée ou pour les longs trajets. “La recharge n’est plus un problème, car la batterie peut se recharger pendant la conduite grâce au moteur thermique ou à domicile”, explique Arnaud Barral, directeur de la marque Volkswagen en France.

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Depuis son lancement en début d’année, la Golf GTE représente déjà de 7 à 8 % des ventes de Golf sur le marché français. Positionnée comme une voiture principale, tandis que l’électrique est souvent considérée comme la deuxième voiture du foyer, la voiture hybride rechargeable répond également aux éventuels changements de réglementation. “Les gens sont assurés de pouvoir entrer en ville même en cas d’interdiction de circulation des véhicules thermiques”, souligne Nicolas Meilhan, ingénieur-conseil chez Frost & Sullivan. “Alors que le diesel suscite des interrogations en France et que l’électrique reste freinée par les limites de la batterie, l’hybride rechargeable apparaît de plus en plus comme une alternative pertinente”, ajoute Jean-Pierre Vaillant, président de Mitsubishi France. À lui seul, le SUV Outlander en version “plug-in” représente déjà 20 % des ventes totales de Mitsubishi en France. “D’ici fin 2016, avec l’arrivée du crossover ASX, les ventes de voitures hybrides rechargeables devraient représenter plus de la moitié de nos ventes”, poursuit le dirigeant.

Des limites à prendre en compte

Ce succès a toutefois ses limites. Outre leur prix élevé – 35 000 euros pour la Golf GTE après déduction du bonus, plus de 40 000 euros pour le Mitsubishi Outlander -, l’aspect écologique de ces modèles dépend principalement du comportement des conducteurs. Même si la faible autonomie de la batterie est suffisante pour la plupart des trajets quotidiens en ville, rien ne garantit que le conducteur recharge son véhicule tous les jours et profite du mode électrique. Certains affirment donc que les voitures “plug-in” sont surtout une astuce des constructeurs pour réduire leurs émissions moyennes de CO2, qui sont fixées à 95 grammes par kilomètre d’ici 2021.

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Grâce à un mode de calcul théorique et non réel, les modèles “plug-in” affichent des consommations très attractives, comme 1,5 litre aux 100 km pour la Golf GTE, par exemple, ce qui influe réellement sur les objectifs européens. Il n’est donc pas surprenant que BMW, Audi, Volkswagen (qui prévoit de lancer une version hybride rechargeable de la Passat d’ici la fin de l’année) et Volvo aient l’intention de multiplier les lancements dans les années à venir. Même les constructeurs généralistes s’y mettent. Renault et PSA travaillent sur des modèles prévus pour 2018, et Toyota, le spécialiste des voitures hybrides non rechargeables, développe également sa gamme “plug-in”.