La publication récente du livre “Le Consentement” de Vanessa Springora, dans lequel elle raconte sa relation traumatisante avec l’écrivain Gabriel Matzneff, a suscité une réflexion sur la tolérance du milieu littéraire et intellectuel envers les pédophiles notoires. Libération a consacré plusieurs pages à cette affaire, mais a également fait face à son propre passé lié à la pédophilie dans les années 70 et 80. Cependant, il est important de mentionner une zone d’ombre qui n’a jamais été abordée dans ces colonnes : la présence d’un pédocriminel au sein même du journal pendant de nombreuses années. Cette question a été posée à plusieurs reprises sur la plateforme de Checknews : Libération a-t-il employé et protégé un journaliste pédophile dans les années 70 et 80 ? La réponse est oui, et cette information est connue du public depuis dix ans.
En effet, en 2009, un livre intitulé “Un petit tour en enfer” a été publié aux Editions du moment. Franck Demules, par la suite devenu l’assistant de Carla Bruni, y raconte comment il a été abusé par Christian Hennion, journaliste à Libération, de 1977 à 1986, de l’âge de 10 à 18 ans. Cette histoire a également été mentionnée dans un documentaire sur la pédocriminalité diffusé en 2019 sur LCP. Christian Hennion était proche de la mère de Franck Demules, qui a fini par le considérer comme un père de substitution. Les abus continueront pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que Franck atteigne l’âge de 18 ans. Christian Hennion est même devenu son “tuteur” officiel et a obtenu la garde partagée de l’enfant.
Il est important de souligner que Christian Hennion était un journaliste important de Libération dans les années 70 et 80. Il a introduit la célèbre chronique des “flagrants délits” qui mettait en lumière les affaires de petite délinquance jugées à Paris. Il entretenait des liens étroits avec le milieu judiciaire, ce qui aurait facilité l’obtention de la garde de Franck Demules. Cependant, au fil des années, Christian Hennion a été marginalisé au sein de la rédaction et a quitté Libération en 1995.
Il est regrettable de constater que cette sombre partie de l’histoire de Libération a été connue du journal et de ses journalistes. Certains étaient même conscients de la situation sans agir. Cela s’explique en partie par l’esprit libertaire qui régnait à l’époque, reflétant les opinions de certains intellectuels de gauche. Libération a même publié des textes et des courriers de lecteurs justifiant la pédophilie.
La prise de conscience de cette situation a été tardive. En 2001, après la polémique impliquant Daniel Cohn-Bendit, Libération a publié un article sur son traitement passé du sujet de la pédophilie. Cependant, cet article n’a pas mentionné Christian Hennion ni Franck Demules.
La victime, Franck Demules, a depuis exprimé sa tristesse face au silence de Libération et de ses anciens collègues. Il considérait le journal comme une famille et aurait aimé partager son histoire avec eux. Cependant, il estime que les dégâts causés par ces dix années d’abus sont irréparables.
Il est important de comprendre que la pédophilie est un sujet sensible et que les victimes ont souvent du mal à parler de leur expérience. Franck Demules souligne également que les victimes de pédophilie sont souvent culpabilisées et reçoivent peu de soutien lorsqu’elles décident de parler. Il est nécessaire de briser ce silence et de rendre justice aux victimes de tels actes.
Disclaimer: This article is a summary of the original French article “«Libération» a-t-il employé un journaliste pédophile entre 1975 et 1995 ?” published by Checknews.