Les médias nous inondent de publicités affirmant que les voitures électriques sont des véhicules “propres”. Cependant, de nombreuses études ont été menées sur ce sujet au cours des dix dernières années par des équipes de recherche du monde entier. Ces analyses de cycle de vie évaluent les conséquences environnementales d’un objet depuis l’extraction des matériaux nécessaires à sa fabrication jusqu’à son élimination. Plus de 85 études de ce type ont été réalisées entre 2010 et 2019 sur les véhicules électriques par différents instituts de recherche.
Un point fait consensus parmi ces études : la production d’un véhicule électrique nécessite beaucoup plus d’énergie et émet deux fois plus de gaz à effet de serre qu’un véhicule thermique, principalement en raison de la fabrication de sa batterie et de sa motorisation. En 2017, une étude de Carbon a conclu qu’il fallait parcourir 250 000 kilomètres pour compenser les émissions liées à la fabrication d’une batterie de véhicule, soit plus que la durée de vie de cette dernière. Cependant, l’Institut suédois de recherche environnementale (IVL), dont la dernière étude date de 2019, confirme les avantages des petites voitures électriques en termes d’émissions de CO2. Ainsi, un véhicule électrique doit parcourir un grand nombre de kilomètres pour compenser les émissions générées lors de sa production, ce qui est le cas des utilitaires en milieu urbain.
Quant à la réduction des émissions de CO2, il n’est pas aussi évident que les véhicules électriques y parviennent, et cela peut même être contre-productif si la voiture électrique est simplement considérée comme un substitut de la voiture thermique. Maxime Pasquier, de l’Agence de la maîtrise de l’énergie (Ademe), explique que l’impact de la production constitue un handicap initial à surmonter. Ainsi, une utilisation intelligente est nécessaire pour compenser cet impact. Selon lui, la voiture électrique ne peut pas être considérée comme une solution miracle pour lutter contre la pollution et le changement climatique. Il est essentiel de privilégier la sobriété en limitant les déplacements, en raccourcissant les chaînes logistiques, en utilisant les transports en commun, en faisant du vélo et en partageant les véhicules. L’amélioration de l’efficacité technique des véhicules ne doit être envisagée qu’en dernier recours.
Il est important de prendre en compte les informations précédentes lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact environnemental des véhicules électriques. Les études scientifiques et les données issues de recherches sérieuses permettent d’apporter une vision plus nuancée sur ce sujet. Pour plus de précisions, vous pouvez consulter l’article suivant : Non, la voiture électrique n’est pas écologique.
Sources :
- [Sensitivity Analysis in the Life-Cycle Assessment of Electric vs. Combustion Engine Cars under Approximate Real-World Conditions, Eckard Helmers, Johannes Dietz and Martin Weiss, Sustainability, février 2020, p. 2.]
- [Lithium-Ion Vehicle Battery Production, IVL, 2019, p. 5.]