Les médias parlent souvent des migrants en utilisant des chiffres… Mais il ne faut pas oublier que derrière ces chiffres se cachent avant tout des êtres humains, chacun avec son histoire personnelle.
Une décision difficile
Partir de son pays, c’est une décision qui engendre une grande douleur. Les personnes qui partent ne savent pas si elles pourront un jour revenir. Parfois, elles ne pourront jamais revoir leurs parents, leurs amis, le pays où elles ont grandi…
Jean, qui a 16 ans et est originaire du Cameroun, a partagé son expérience sur le site de Mediapart : “Je ne sais pas si les gens s’imaginent qu’un jour, un matin, tu te lèves, tu quittes le quartier où tu as grandi, tu laisses tes amis, tu laisses ta vie en fait ! Tu laisses tout ça pour partir dans une aventure où tu ne sais même pas si tu vas arriver. Ce que je me disais, c’est que peut-être, quand j’allais arriver, les choses allaient changer, c’est le seul espoir que j’avais. À un moment, tu arrives à penser : même si je meurs sur la route, ce n’est pas un problème. C’est vraiment une grande décision que les gens prennent.” Il ajoute : “Si les gens arrivent ici, ce n’est pas un choix, c’est la vie qui les oblige.”
Un voyage plein de dangers
Traverser les frontières sans autorisation, c’est prendre le risque de mourir en mer ou sur les routes, caché dans un camion… mais aussi d’être victime de vols, de violences, de viols. Selon les Nations Unies, plus de 5 000 migrants sont morts en mer Méditerranée en 2016. Cela équivaut à plus de 13 personnes par jour.
Mais pourquoi prennent-ils ces risques ? Tout simplement parce que la vie dans leur pays d’origine est trop difficile ou dangereuse. Ils aspirent à vivre en sécurité, à avoir des projets, à étudier, à travailler, à voir leurs enfants grandir sans craindre pour leur avenir. Chacun a ses raisons de fuir.
La guerre, les privations, la torture
Waad, par exemple, vivait en Syrie et rêvait de devenir enseignante. Elle avait commencé ses études à l’université de Damas, mais elle a dû les interrompre à cause de la guerre. En 2013, les bombes détruisaient son quartier, et la salle de bains était la seule pièce de la maison où sa famille et elle pouvaient se cacher. Ils y ont passé des journées entières, dans l’angoisse. Finalement, Waad a dû quitter son pays natal.
Dans certains pays, les libertés fondamentales n’existent pas. Les personnes peuvent être arrêtées, voire torturées, en raison de leurs opinions politiques, de leur religion, de leur sexualité ou de leur origine.
Le rêve d’une vie meilleure
D’autres vivent dans une grande pauvreté et n’ont aucun espoir de trouver du travail. Parfois, les enfants ne peuvent pas aller à l’école parce que les frais de scolarité sont trop élevés ou parce qu’ils sont handicapés. Certains migrants partent dans l’espoir d’un avenir meilleur pour eux-mêmes ou pour leurs enfants. Certains viennent en France pour travailler et envoyer de l’argent à leur famille afin qu’elle puisse vivre mieux et rester là-bas.
Bientôt des migrants climatiques ?
Avec les sécheresses, les inondations, la pollution, le manque d’eau et de nourriture, certaines personnes n’auront pas d’autre choix que de fuir pour survivre. Selon les Nations Unies, d’ici 2050, près de 250 millions de personnes pourraient être obligées de quitter leur habitat en raison du réchauffement climatique.
Les migrants sont donc des individus qui ont pris la décision de tout laisser derrière eux pour une vie meilleure. Il est essentiel de comprendre leurs défis et leurs luttes, afin de leur offrir le soutien dont ils ont besoin.