Lorsqu’il s’agit de moderniser l’Etat, l’intelligence des données est une ressource précieuse qui ne peut être négligée. Ainsi, il est essentiel de mettre en place une gouvernance des données solide pour piloter les projets liés à la donnée, garantir la qualité, normaliser les processus et assurer la sécurité et la conformité.
La nécessité de la gouvernance des données
Sous la direction d’un nouveau chef d’orchestre, l’Etat doit se doter des outils et des méthodologies nécessaires pour gérer efficacement les projets liés à la donnée. La gouvernance des données est le fondement essentiel pour encadrer les échanges, contrôler la qualité, piloter les processus, identifier et normaliser les données, et garantir un niveau suffisant de sécurité et de conformité.
La sécurité et la conformité des échanges de données sont particulièrement importantes dans un contexte où les cyberattaques se multiplient, visant notamment à paralyser les infrastructures et les services de l’État. Le récent piratage des hôpitaux de l’AP-HP Paris et de l’hôpital de Dax pendant la pandémie en est un exemple. Dans cette perspective, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) et les organismes de lutte contre les cyberattaques joueront un rôle crucial.
En ce qui concerne l’exposition des données en open data, il est primordial de garantir la fiabilité des données exposées ainsi que la fréquence régulière de leur actualisation. L’objectif est de confier la valorisation de ces données à des organismes tiers ou à des particuliers.
Un exemple concret est la création en juillet 2019 du Health Data Hub, une plateforme regroupant des données de santé principalement émanant du secteur public. Cette plateforme permet à ceux qui le souhaitent d’accéder à des données spécifiques, comme les données médicales des patients, dans le cadre de projets d’intérêt public. Étant donné la confidentialité et la haute valeur de ces données, une gouvernance solide est nécessaire, en tenant compte notamment de la confidentialité des patients, de la conformité au RGPD (règlement général sur la protection des données) et des certifications HDS (hébergeurs de données de santé).
En conclusion
Pour accélérer la transformation numérique de l’Etat, il est essentiel de prévoir une organisation adéquate et une gouvernance des données adaptée aux besoins spécifiques. La nomination de Chief Data Officers au sein des ministères, placés sous l’égide d’un responsable transversal des données, en est une preuve concrète. Pour cela, tous les services publics doivent se réinventer et ne pas craindre d’affronter l’avenir. Une acculturation généralisée à ce type de changement est une nécessité absolue.