Liquidation de l’équipementier automobile Mécacentre : la fin d’une ère à Saint-Etienne

Liquidation de l’équipementier automobile Mécacentre : la fin d’une ère à Saint-Etienne

Les salariés de l’équipementier automobile ZF PWK Mécacentre à Saint-Etienne ont enfin obtenu une réponse à leurs attentes le mercredi 25 octobre. Après avoir été placée en redressement judiciaire en juillet dernier, l’entreprise a été déclarée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Saint-Etienne. Malheureusement, aucune offre de reprise de dernière minute n’a été proposée pour le site stéphanois de cet équipementier automobile allemand, ce qui était redouté par les 178 salariés.

Négociations de départ jusqu’au dernier moment

Depuis 22 jours, les négociations allaient bon train alors que la grève illimitée battait son plein sur le site industriel. A quelques heures près de la décision du tribunal de commerce de Saint-Etienne, des discussions étaient encore en cours entre les syndicats et la direction. Les représentants syndicaux disposaient d’une arme de négociation de taille : un stock de pièces encore présent dans l’usine. Finalement, ce mercredi matin, les salariés ont voté à l’unanimité pour accepter la proposition de ZF, se mettant d’accord sur une somme de 7 millions d’euros, soit deux fois moins que ce qui était initialement demandé.

Mobilisation de la dernière chance

ZF PWK Mécacentre est une entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces pour châssis et train avant de voitures et d’utilitaires. Les salariés de cet équipementier automobile, installé sur la zone industrielle de la Chauvetière, ont initié une grève illimitée et une occupation de l’entreprise depuis le 3 octobre. Cette mobilisation avait pour objectif de faire pression et de rappeler que la fermeture de cet équipementier pourrait également entraîner la disparition de nombreuses PME. Selon Nordine Ait Zouaoua, délégué syndical CGT, “178 salariés risquent d’être à la rue demain. Et c’est sans compter les sous-traitants. C’est au moins le double. Au moins 300 salariés. Il y a plein de petites boîtes qui vont fermer avec nous.” Malheureusement, aucun repreneur ne s’est manifesté depuis le mois de juillet, ce qui a conduit les salariés à réclamer une prime supra légale de 40 000 euros par personne et 2000 euros par année d’ancienneté, pour un total de 14 millions d’euros à débourser par l’entreprise. De son côté, la direction proposait 4 millions.

La situation de l’entreprise

En juillet 2023, le fabricant a déclaré être en état de cessation de paiement. Les hausses du prix de l’énergie et des matières premières, ainsi que la stagnation des ventes de véhicules neufs, ont eu des conséquences dramatiques sur les coûts de production de l’entreprise. Cela a entraîné une baisse constante du chiffre d’affaires et des pertes cumulées s’élevant à plus de 40 millions. Pour le syndicat CGT, qui dénonce “une situation critique” et un groupe “déterminé à sacrifier” le site stéphanois, l’argument des pertes financières n’est pas recevable. Selon le syndicat, “ZF Mécacentre fait partie des sites sacrifiés par le groupe” alors même que ce dernier réalise des bénéfices de 2 milliards d’euros pour l’année 2022.

La liquidation de Mécacentre marque la fin d’une ère à Saint-Etienne, avec des conséquences dramatiques pour les salariés et les sous-traitants. Espérons que des solutions pourront être trouvées pour soutenir ces travailleurs et éviter la fermeture de nombreuses petites entreprises.