La toiture représente environ 20 % des déperditions de chaleur d’un logement. L’isolation des combles perdus est donc une mesure prioritaire pour réduire sa consommation d’énergie en hiver, d’autant que son coût reste raisonnable. Elle constitue également un très bon moyen de limiter les surchauffes estivales à condition de choisir un isolant adapté. Mais encore faut-il que la mise en œuvre soit de qualité pour atteindre les performances escomptées. Voici un guide pratique pour faire les bons choix.
Diagnostic : Quand faut-il (re)faire l’isolation des combles perdus ?
Si vous avez accès à vos combles, il y a plusieurs signaux qui peuvent vous alerter sur l’état général de votre isolation.
- Isolant mouillé : Si votre isolant est de type “laine minérale” (laine de verre ou laine de roche), vérifiez qu’il est bien sec car ses performances se dégradent de manière irréversible en présence d’eau. La présence d’humidité doit être identifiée avant d’être traitée. Elle peut venir de l’extérieur (intempéries, fuite d’un tuyau…) ou de l’intérieur (risque de condensation en l’absence de pare-vapeur).
- Tassement : Les laines minérales peuvent se tasser sous leur propre poids, ce qui diminue leur épaisseur et leurs performances, surtout si l’épaisseur posée initialement était faible. Une isolation des combles de moins de 15 cm doit vous alerter. Pour rappel, la durée de vie d’une isolation de combles est de 25-30 ans environ.
- Phénomène de vagues : Si votre isolation a été mal posée, elle peut présenter des vagues. Les rouleaux de laine minérale ont été déposés directement sur les lambourdes sans aucune découpe. Il se crée alors un effet de circulation d’air en sous-face, ce qui diminue considérablement l’efficacité de l’isolation.
Si vous n’avez pas accès à vos combles, il existe des dispositifs à distance comme la caméra thermique par exemple. Attention cependant si vous louez vous-même ce matériel, car son utilisation et l’interprétation des résultats sont délicates. Pour des mesures optimales, il est préférable de faire appel à un bureau d’études thermiques qualifié.
Les différentes techniques pour l’isolation des combles perdus
Il est toujours préférable d’isoler au plus près du volume chauffé, c’est-à-dire au niveau du sol dans le cas des combles perdus. Si les combles sont habités, il faudra isoler au niveau des rampants de toiture.
- L’isolation des combles perdus en vrac : Cette technique est adaptée si vos combles sont difficiles d’accès. L’isolant projeté avec une machine se niche dans tous les coins, ce qui assure une bonne continuité de l’isolation et réduit les ponts thermiques. Cette technique est rapide à mettre en œuvre et peu coûteuse.
- L’isolation des combles perdus en rouleaux : Cette technique consiste à poser des rouleaux entre les solives, créant ainsi un pont thermique à cet endroit. Une deuxième couche vient recouvrir les solives pour assurer la continuité de l’isolation. Cette technique est plus accessible aux particuliers car elle ne nécessite pas de machine spécifique.
Il est important de noter que le choix de l’isolant dépendra de plusieurs facteurs, tels que le confort d’été recherché, le type de plancher, et le budget disponible.
Epaisseur d’isolation pour les combles perdus
Le législateur recommande une résistance thermique d’au moins 7 m2.K/W pour pouvoir prétendre aux aides financières. Cela correspond à environ 30 cm d’un isolant traditionnel. Cependant, il est conseillé de privilégier une résistance thermique supérieure, jusqu’à 10 m2.K/W soit 40 cm d’isolants environ. En plus d’améliorer les performances thermiques, une épaisseur plus importante retardera l’arrivée du pic de chaleur en été.
Il est également important de prendre en compte la capacité du plancher à supporter le poids de l’isolant, ainsi que le tassement éventuel de certains isolants, comme la ouate de cellulose.
Les isolants disponibles pour les combles perdus
Il existe plusieurs isolants couramment utilisés pour l’isolation des combles perdus. Le choix de l’isolant dépendra du confort d’été recherché, du coût, de la facilité de mise en œuvre, et de la région.
- La laine de verre : isolant le moins coûteux et le plus utilisé. Cependant, sa faible densité limite son efficacité en termes de confort d’été.
- La laine de roche : performances proches de la laine de verre en hiver, avec un léger avantage sur le confort d’été grâce à sa meilleure densité.
- La ouate de cellulose : forte capacité thermique et densité, apporte une vraie plus-value en termes de confort d’été. Son coût est légèrement supérieur aux isolants traditionnels mais reste raisonnable.
Il est important de choisir un isolant en fonction de ses préférences et de ses besoins, en gardant à l’esprit que chaque isolant présente des avantages et des inconvénients.
Pré-requis pour l’isolation des combles perdus
Pour une isolation des combles réussie et pérenne, il est primordial de respecter les règles de l’art. Une visite technique préalable est nécessaire pour évaluer l’état des combles et s’assurer de la faisabilité des travaux. Il est également important de vérifier l’étanchéité à l’eau de la toiture, l’état de la charpente et la capacité du sol à supporter le poids de l’isolant.
Préparation d’un chantier d’isolation de combles
Avant de commencer les travaux, il est nécessaire de vider les combles et de retirer l’ancien isolant. Cette étape est essentielle pour vérifier l’état de l’existant et mettre en place une membrane d’étanchéité à l’air. Il est également important de délimiter la zone à isoler et de prévoir des chemins d’accès pour circuler dans les combles sans endommager l’isolant.
Isolation des combles et sécurité incendie
Lors de l’isolation des combles, il faut prendre en compte la sécurité incendie. Les boîtiers électriques doivent être sortis de l’isolation ou rendre étanches, les spots électriques doivent être protégés, et un coffrage doit être mis en place pour le conduit de cheminée.
Pérennité des travaux d’isolation des combles
Pour assurer la pérennité des travaux d’isolation des combles, il est important de veiller à l’étanchéité à l’air en plaçant un pare-vapeur du côté chaud. Il est également recommandé d’assurer une continuité de l’isolation avec les murs pour éviter les ponts thermiques.
Prix d’une isolation des combles perdus
Le prix d’une isolation des combles perdus dépend de plusieurs facteurs tels que la surface à isoler, l’épaisseur mise en œuvre, le choix de l’isolant, et la région. En général, le budget tourne autour de 35€ par m². Il est important de faire jouer la concurrence entre les entreprises et d’étudier les possibilités d’aides financières pour obtenir le prix le plus juste.
Check List pour une isolation des combles perdus réussie
Pour s’assurer d’une isolation des combles réussie, il est important de vérifier certains points avec votre professionnel :
- Anticipation et visite technique préalable
- Vérification de l’état des combles
- Débarras et dépose de l’ancien isolant
- Délimitation de la zone à isoler
- Protection des entrées d’air et de la trappe d’accès
- Contrôle de l’épaisseur de l’isolant
- Prise en compte des éléments électriques et conduits de cheminée
- Etanchéité à l’air et continuité de l’isolation
- Mise en place de chemins d’accès
- Réception du chantier
L’isolation des combles perdus est une priorité à prendre en compte pour améliorer les performances énergétiques de votre logement. Il est recommandé de faire appel à un professionnel qualifié pour réaliser ces travaux et bénéficier des aides financières disponibles.