L’Opel Ampera : un chef-d’œuvre oublié de l’industrie automobile

L’Opel Ampera : un chef-d’œuvre oublié de l’industrie automobile

L’Opel Ampera a été lancée sur le marché européen il y a déjà 10 ans. Étant la cousine proche de la Chevrolet Volt, cette voiture était à mi-chemin entre un véhicule électrique pur et une hybride, à l’instar de la fameuse Toyota Prius. Elle combinait un moteur électrique avec un moteur thermique.

Dotée d’un moteur électrique de 111 kW (150 ch) et 370 Nm de couple alimenté par une batterie de 16 kWh, l’Ampera était secondée par un générateur thermique. Ce dernier, un moteur quatre cylindres essence de 86 ch, alimentait la batterie sans jamais interagir directement avec les roues.

Avec une autonomie électrique d’environ 60 kilomètres, la voiture pouvait atteindre jusqu’à 500 kilomètres grâce à son générateur thermique. Cependant, avec un réservoir d’essence de seulement 35 litres, la consommation se révélait plus élevée que les 1,2 litres aux 100 km annoncés par Opel à l’époque.

Pourquoi cette technologie n’a-t-elle pas perduré ?

Malgré son caractère original et innovant, l’hybridation “inversée” de l’Opel Ampera n’a pas rencontré le succès escompté. En réalité, cette voiture n’était économique qu’en utilisation quotidienne, lorsque la batterie était chargée à partir d’une prise standard pendant environ 5 heures. Cela rappelle le fonctionnement des hybrides rechargeables actuellement présents sur le marché. Les témoignages trouvés sur différents sites spécialisés confirment que cette économie d’énergie est réelle pour des trajets ne dépassant pas les 50 à 60 km par jour. Cependant, ces chiffres dépendent également des conditions extérieures et peuvent chuter à 35 ou 40 km par grand froid avant que le moteur thermique ne démarre. Opel annonçait quant à lui une autonomie électrique comprise entre 40 et 80 km.

Dans le cas de trajets principalement domicile-travail, la consommation annoncée par le constructeur de 1,2 litre aux 100 km et 27 g/km de CO2 paraît donc tout à fait plausible. Cependant, pour de longs trajets une fois que la batterie est à plat, il faut compter entre 7 et 8 litres aux 100 km pour alimenter en permanence le moteur électrique grâce au moteur thermique. Cette consommation n’est malheureusement pas inférieure à celle d’un véhicule hybride rechargeable “classique”, qui dispose d’un moteur thermique capable de propulser les roues directement. Cette technologie est mieux maîtrisée, et utilisée depuis longtemps, par presque tous les constructeurs généralistes.

Pourquoi Opel aurait pu creuser le sujet ?

Malgré tout, l’Opel Ampera avait certains avantages grâce à sa technologie hybride. Son utilisation permanente du moteur électrique offrait une sensation de puissance au volant. Avec ses 150 ch, elle offrait des reprises plus vives que si le moteur thermique de 86 ch entraînait directement les roues avant. De plus, sa vitesse maximale était de 161 km/h et elle pouvait atteindre les 100 km/h en seulement 9 secondes. Comme c’est souvent le cas avec les voitures électriques, les éléments d’usure tels que les plaquettes et les disques de frein avaient une durée de vie plus longue sur l’Ampera par rapport à un véhicule thermique équivalent. En effet, elle bénéficiait déjà d’un système de freinage régénératif performant qui limitait l’usure de ces composants.

Lors de son lancement, cette voiture hybride avait été très bien accueillie par les professionnels du secteur et avait même été élue “voiture européenne de l’année” en 2012. Cependant, il y a dix ans, le marché des voitures électriques n’était pas aussi développé qu’il l’est actuellement. Malgré sa part de marché de 21% avec 6 631 véhicules vendus en 2012, l’Opel Ampera n’a pas réussi à maintenir son succès et, jusqu’à la fin de sa production en 2015, seulement un peu plus de 10 000 exemplaires ont été vendus en Europe. Son prix relativement abordable de 35 300 €, une fois déduite l’aide gouvernementale de 5 000 €, n’a pas suffi à la sauver.

Ainsi, l’Opel Ampera, avec sa technologie novatrice mais controversée, reste dans les mémoires comme un chef-d’œuvre oublié de l’industrie automobile.