Aujourd’hui plus que jamais en vogue, l’IPTV a du souci à se faire. La technologie OTT propose à l’utilisateur de s’émanciper des services de son fournisseur, sans renier la révolution de la télévision connectée. Propulsée par des acteurs comme Google et sa célèbre clé Chromecast ou plus récemment par un distributeur comme Canal+, la solution a de nombreux atouts pour elle.
L’OTT : de quoi s’agit-il ?
En 2002, un petit groupe de privilégiés parisiens faisaient l’apprentissage d’une nouvelle expérience télévisuelle, directement grâce à leur prise téléphonique, comme le rapportait alors une célèbre publicité du trublion Free.
La télévision par IP naissait et le nouveau protocole de diffusion allait bientôt connaître son heure de gloire, en s’inscrivant notamment dans les grilles commerciales des différents fournisseurs.
Via ce dispositif, l’opérateur alloue pour la première fois une partie du débit disponible et de la bande passante à un nouvel usage, celui du flux vidéo. Il acquiert par la même occasion la maîtrise d’un nouveau moyen multimédia autrefois dévolu à TDF (Télévision de France) et au satellite.
Avec l’OTT, le flux vidéo voisine avec tous les autres usages de l’Internet au sein du foyer et le degré de compression est en fonction du débit disponible à un instant T.
La télévision se désolidarise alors du modem de l’opérateur, et ce dernier devient juste un moyen et un simple vecteur pour permettre à la technologie de fonctionner, un peu à la manière du streaming.
Des acteurs nouveaux sur ce marché profitent de cette indépendance pour lancer leurs propres solutions télévisuelles. E. Leclerc lance Réglo TV quand Google développe sa nouvelle clé Chromecast et Netflix inonde petit à petit le téléspectateur de programmes en tous genres.
Il devient désormais possible de regarder la télévision par Internet, grâce à des appareils connectés, sans passer par les réseaux et les infrastructures de son opérateur.
Google et sa clé Chromecast
Un nouveau protocole bourré d’avantages…
La multiplication des outils connectés, des téléviseurs aux fameuses clés en passant par les divers appareils spécifiques comme l’Apple TV, fait que les décodeurs de nos fournisseurs d’accès à Internet risquent de devenir de plus en plus dispensables.
Rien n’empêche désormais, en théorie, un utilisateur de souscrire à une simple offre Double Play sans rien renier au progrès de la TV par Internet.
Certains acteurs, tels que la filiale low-cost d’Orange Sosh, ont même décidé d’en faire une option. Avec à la clé, pour l’abonné, un nouveau levier pour réaliser de futures économies.
Tout comme l’IPTV, l’OTT permet à la fois l’accès aux chaînes en direct, à la télévision et à la vidéo à la demande. Les droits d’accès deviennent indépendants du contrat d’abonnement souscrits auprès de l’opérateur et le service ne nécessite plus qu’une connexion à un réseau Wifi.
L’OTT présente un autre avantage : celui de fonctionner partout, d’être transportable aux quatre coins du territoire, chez des amis ou sur son lieu de vacances, à la seule condition de pouvoir se connecter à un point d’accès à Internet.
Le degré de compression du flux s’adaptant à la réalité de la connexion locale, il est en théorie possible de regarder une chaîne TV en SD dès 1 à 2 Mb/s et en HD dès 4 Mb/s, là où les valeurs minimales font état de 4 Mb/s et 7 Mb/s dans le cadre de l’IPTV.
Du côté des fournisseurs d’images, l’OTT est aussi l’occasion de couper le cordon avec les opérateurs télécoms. Grâce au Cube S, Canal+ donne ainsi accès à ses abonnés à l’ensemble de ses programmes sur un téléviseur au moyen d’une simple connexion à Internet.
Le procédé est nouveau et, avec lui, l’objectif est bien de réaliser des économies éventuelles sur les commissions à verser aux FAI (Fournisseurs d’accès à Internet).
En quoi l’IPTV n’a peut-être pas dit son dernier mot…
En réponse à la solution Chromecast conçue par Google, Orange a lancé sa propre Clé TV tandis que Bouygues Télécom a pour sa part choisi de développer le premier décodeur hybride.
A mi-chemin entre l’IPTV et l’OTT, la Bbox Miami propose à l’abonné de choisir, en fonction de son débit, entre les deux normes de réception. L’opérateur entend ainsi rallier pour la première fois, à la cause du Triple Play, certains abonnés qui en étaient jusque-là exclus.
Pour les autres, le FAI leur impose toujours par défaut l’IPTV. Si la norme nécessite souvent davantage de bande passante et s’appuie sur un degré de compression qui n’est pas auto-adaptatif, elle présente en retour plus de stabilité et une meilleure qualité de réception.
La bande passante est indistinctement partagée entre les différents usages qui peuvent être faits d’Internet de manière simultanée au sein du foyer avec l’OTT.
De fait, la technologie s’avère plus dépendante des écarts et des variations de débits qui peuvent être observées, tout en se montrant plus sensible aux diverses perturbations extérieures.
En phase d’utilisation intensive de la bande passante, des gels sur images peuvent être observés. Le temps de latence est par ailleurs sensiblement allongé, notamment en ce qui concerne la fluidité du zapping.
Il n’est en effet pas seulement nécessaire de mettre sur pied une nouvelle technologie, il faut encore que cette dernière présente un maximum de stabilité. Sur ce point, l’OTT a encore quelques progrès à faire.
Pour l’heure, l’OTT, tout en se révélant novateur, s’apparente avant tout à un bon décodeur d’appoint…