L’ulcère de jambe est une affection qui touche environ 1,5 million de personnes en Allemagne. Dans environ 70% des cas, la cause unique de l’ulcère (ulcus cruris venosum) est une insuffisance veineuse chronique (IVC), communément appelée maladie veineuse. Les femmes sont souvent plus touchées que les hommes, avec un ratio de 1,5 à 10 fois plus de cas chez les femmes.
Dans seulement environ 10% des cas, les ulcères de jambe sont causés par des problèmes de circulation artérielle (ulcus cruris arteriosum).
Les causes
Les facteurs de risque, en plus de l’âge avancé, comprennent des facteurs génétiques, la grossesse et des activités professionnelles qui nécessitent de rester debout. Les varices non traitées sont de loin la cause la plus fréquente (environ 90%) des “jambes ouvertes”.
L’insuffisance veineuse chronique (IVC), comme mentionné précédemment, joue un rôle majeur dans le développement de l’ulcère de jambe. Dans le système vasculaire, les veines sont responsables du transport du sang de la périphérie du corps vers le cœur, et elles sont équipées de valves veineuses pour empêcher le reflux sanguin. Lorsque ces valves veineuses ne fonctionnent plus correctement, des stagnations se forment, entraînant des accumulations d’eau (œdèmes) dans les jambes.
En raison de la pression accrue dans les tissus, les veines se dilatent davantage, les valves veineuses se ferment de moins en moins efficacement, et les œdèmes s’intensifient. Le sang usé et pauvre en oxygène (sang veineux) n’est plus transporté des jambes vers le cœur, et le bas de la jambe ne reçoit plus suffisamment de sang riche en oxygène.
Symptômes et évolution
Les patients souffrent de jambes enflées, qui développent des œdèmes (“jambes gonflées”). En raison de l’œdème des jambes, une dermatite (inflammation cutanée) se forme. Si une petite blessure survient maintenant, elle se transforme souvent en une plaie humide, appelée “ulcère de jambe”.
Fig. 1: Ulcère de jambe suite à un léger traumatisme (Source : Barbara Temme Wundpraxis Berlin)
Diagnostic
Le diagnostic est basé sur une anamnèse détaillée, qui inclut la collecte des facteurs de risque, des antécédents de thromboses, des antécédents familiaux, des maladies concomitantes (telles que le diabète, l’insuffisance cardiaque, la polyneuropathie, l’arthrose).
Lors de l’examen clinique, le médecin expérimenté dans le traitement des plaies chroniques évalue la situation de la plaie, examine la jambe à la recherche d’hyperpigmentation, de changements cutanés, d’eczéma et d’œdèmes, palpe les pouls du pied, et évalue l’emplacement et la taille de l’ulcère.
Il est également important de déterminer s’il y a une limitation de la capacité de marche due à des problèmes articulaires ou à une maladie vasculaire périphérique (claudication intermittente).
Des examens complémentaires tels que la dopplérosonographie (échographie) permettent de clarifier les conditions de circulation artérielle et veineuse. La radiographie, l’IRM, le scanner ou la scintigraphie peuvent également être nécessaires. Parfois, un échantillon est prélevé en laboratoire pour analyser les inflammations.
Fig. 2: Hyperpigmentation : accumulation de pigment sanguin brun en raison de la stagnation du sang dans la jambe (Source : Barbara Temme Wundpraxis Berlin)
Traitement
Le traitement de base pour un ulcère veineux de jambe vise à améliorer le flux sanguin grâce à une compression thérapeutique et une thérapie par le mouvement.
La compression thérapeutique réduit les œdèmes, diminue le volume sanguin veineux et augmente la vitesse du flux sanguin. Elle empêche le reflux sanguin indésirable et améliore la fonction de pompage périphérique. La compression est une condition préalable indispensable à la cicatrisation d’un ulcère veineux de jambe.
La compression thérapeutique est la méthode la plus éprouvée pour le traitement des maladies veineuses et lymphatiques. Les indications et contre-indications sont définies dans les lignes directrices.
Après un diagnostic adéquat, y compris la clarification des diagnostics différentiels, la mise en œuvre d’une compression thérapeutique combinée à des soins de plaie humides modernes est primordiale. Il n’y a pas de plaies qui ne peuvent pas être correctement traitées avec une compression thérapeutique. Il est essentiel d’analyser les phases de guérison de la plaie.
Fig. 3: Chaussettes compressives confectionnées (Source : Barbara Temme Wundpraxis Berlin)
Le bas de compression prêt à l’emploi dans le traitement primaire des ulcères veineux de jambe n’est plus seulement une alternative à la bandage de compression traditionnel, mais peut être considéré comme une thérapie de compression indépendante.
La thérapie de drainage lymphatique manuel (MLD) peut effectivement contrer l’œdème et soutenir considérablement la guérison d’un “ulcère de jambe”. Le MLD est généralement utilisé en combinaison avec une compression thérapeutique indispensable.
En prévention, il est judicieux d’évaluer si les varices, qui représentent un risque d’ulcères de jambe, peuvent être enlevées ou sclérosées par une intervention (thérapie de sclérothérapie).
Que peut faire le patient lui-même ?
Les “ulcères de jambe” ne sont pas un destin inéluctable. Le patient peut faire beaucoup pour prévenir leur apparition ou favoriser leur cicatrisation :
- Il est important de porter les bas de compression disponibles.
- Suivez la règle des “3 S et 3 L” : S’asseoir et rester debout est mauvais, il vaut mieux être allongé ou marcher.
- Faites de l’exercice physique pour activer la pompe musculaire dans les jambes et améliorer la circulation sanguine.
- Surélevez les jambes au-dessus du niveau du cœur en position allongée pour éviter les stagnations.
- En cas de peau sèche, qui démange et desquamante, utilisez des soins de la peau adaptés, par exemple à base d’urée.
- Réduisez le surpoids.
