L’homophobie n’a pas sa place à l’école
Au cours de leur parcours scolaire, de nombreux élèves sont confrontés, de manière directe ou indirecte, à des paroles ou à des actes homophobes. Les jeunes gays, lesbiennes, bisexuels, ainsi que les enfants élevés dans des familles homoparentales sont les premières victimes de ces violences. Cependant, il est important de souligner que l’homophobie peut toucher tous les élèves qui s’écartent des normes traditionnelles de masculinité ou de féminité (un garçon jugé trop “efféminé”, une fille jugée trop “masculine”, etc.).
L’homophobie peut prendre différentes formes : violence physique, harcèlement, mais le plus souvent, elle se manifeste insidieusement à travers des moqueries et des insultes. Au collège et au lycée, les insultes homophobes sont malheureusement fréquentes dans les cours de récréation.
Il est primordial de ne pas banaliser ces comportements sous prétexte de jeu ou d’humour. En effet, l’homophobie a de graves conséquences, non seulement sur le plan psychologique, mais aussi sur le plan social et scolaire. Elle peut entraîner chez les jeunes des sentiments de honte, de culpabilité et d’angoisse, qui se traduisent souvent par une mauvaise estime de soi, un isolement social, une baisse des résultats scolaires ou une augmentation de l’absentéisme.
Assurer l’épanouissement scolaire des adolescents transgenres
Un adolescent transgenre est une personne dont l’identité de genre (se sentir homme ou femme) ne correspond pas à son sexe biologique de naissance. Durant leur scolarité au collège ou au lycée, ces jeunes peuvent entamer un processus de transition, afin de vivre en accord avec leur identité de genre. Ils souhaitent alors que leur prénom corresponde à leur identité de genre et que les pronoms utilisés (il/elle) reflètent leur identité. Cette étape, qui consiste à assumer son identité et à être accepté, est essentielle pour leur épanouissement personnel et leur réussite scolaire.
Malheureusement, ces jeunes sont souvent victimes de transphobie au sein des établissements scolaires. La transphobie se manifeste par du rejet, de la haine, voire par des attitudes niant ou remettant en question leur identité. Il est important de souligner que le non-respect de l’identité de genre, notamment du prénom et de la civilité que chacun ou chacune assume dans sa vie quotidienne, est considéré comme une discrimination selon la loi, et ne peut en aucun cas être justifié.
Le rôle de l’école : protéger les élèves et former des citoyens
La lutte contre l’homophobie et la transphobie fait partie des missions de l’école. L’équipe pédagogique veille à ce que chaque élève trouve sa place, poursuive sa scolarité dans les meilleures conditions d’apprentissage et soit pleinement respecté et accepté par tous.
La prévention des violences
Au sein de chaque établissement scolaire, certains membres du personnel sont formés pour identifier les situations de violence ou de harcèlement et pour être à l’écoute des élèves. Les conseillers principaux d’éducation (CPE), les infirmiers, les assistants sociaux, ainsi que l’équipe de direction, peuvent être des interlocuteurs privilégiés des élèves et de leurs familles. Ils disposent de ressources pour prévenir et gérer les comportements homophobes et transphobes.
Plusieurs associations agréées par l’Éducation nationale prolongent cet effort de prévention en intervenant dans les classes de collège et de lycée. Les intervenants sont spécialement formés et ces débats, organisés sous la responsabilité du chef d’établissement, ont pour but de sensibiliser les élèves aux mécanismes et aux conséquences de l’homophobie.
Enfin, des campagnes de prévention sont diffusées dans les établissements du secondaire. Les enseignants peuvent accompagner les élèves dans la compréhension de la signification et des enjeux de la lutte contre l’homophobie, dans une démarche pédagogique.
Le respect des différences, ça s’apprend !
Tout au long de leur scolarité, les élèves apprennent à respecter les autres. Le respect de l’autre, la diversité des familles, la remise en question des stéréotypes sexistes et la lutte contre les comportements homophobes sont des enjeux qui peuvent être abordés dès l’enseignement primaire.
La lutte contre l’homophobie fait partie intégrante de l’enseignement moral et civique (EMC), qui est un enseignement obligatoire pour tous les élèves, de l’école au lycée. Ce sujet est abordé sous différentes facettes : le respect des autres et l’acceptation des différences, l’analyse des préjugés et des stéréotypes, ainsi que l’apprentissage de l’égalité des droits.
Par ailleurs, la lutte contre l’homophobie et la transphobie peut également trouver sa place dans l’enseignement de plusieurs disciplines (histoire, langues vivantes, lettres, sciences de la vie et de la terre, éducation physique et sportive, etc.) à tous les niveaux de la scolarité.
Ces enseignements contribuent à la construction d’une culture commune de l’égalité et de valeurs partagées, qui sont celles de la République.