Le candidat Emmanuel Macron a été critiqué pour avoir négligé les enjeux écologiques dans son programme. Cependant, afin de convaincre les électeurs déçus du premier tour, le président et candidat a remis en lumière cette thématique lors de son discours du 10 avril.
Une mesure pour accompagner les foyers modestes
La proposition d’Emmanuel Macron consiste à accompagner les foyers modestes dans la transition vers la voiture électrique. Cette aide se présenterait sous la forme d’une offre de location longue durée à moins de 100 € par mois. Cette mesure a un double objectif : favoriser l’écologie en remplaçant les véhicules polluants par des véhicules décarbonés, et améliorer le pouvoir d’achat en réduisant l’impact des prix des carburants sur le budget de ces foyers.
Il est important de noter que cette mesure ne vise pas à subventionner l’ensemble des achats de voitures électriques, comme le font le bonus écologique ou la prime à la conversion. Il s’agit plutôt d’une action ciblée pour permettre à 100 000 foyers modestes par an d’accéder à une voiture électrique en payant un loyer de location avec des mensualités encadrées.
Les défis à relever
Néanmoins, il reste à voir quels partenaires et/ou constructeurs pourront offrir cette opportunité, ainsi que les modèles de véhicules électriques disponibles, pour évaluer l’attrait de cette proposition. Il est également nécessaire d’examiner attentivement les conditions des contrats, afin que cette mesure ne pose pas plus de problèmes qu’elle n’en résout pour les automobilistes.
Les résistances des utilisateurs
La proposition va dans le sens des recommandations du GIEC en soutenant la transition écologique vers des véhicules neutres en émissions de gaz à effet de serre. Cependant, de nombreux automobilistes ne sont pas encore prêts à passer à la voiture électrique.
Même si le principal obstacle lié au prix des véhicules pourrait être surmonté avec un contrat de location à moins de 100 € par mois, les contraintes liées à la recharge demeurent. Il faudrait un plan d’investissement considérable pour installer de nombreuses bornes de recharge, en particulier dans les banlieues défavorisées proches des villes, afin d’accompagner cette transition.
Une transition qui prendra du temps
La transition vers la mobilité électrique, tant redoutée par certains, nécessite du temps, malgré les pressions de l’Europe pour accélérer le processus. Dans le contexte actuel de difficultés d’approvisionnement et de hausse des prix des matières premières, il est difficile d’imaginer que cette révolution dans l’industrie automobile puisse se faire à l’échelle nationale et européenne aussi rapidement que souhaité.
Même si l’offre de véhicules électriques s’étend, elle ne répond pas encore aux attentes des clients. Ces derniers privilégient toujours les motorisations thermiques électrifiées, même si la part des véhicules entièrement électriques augmente. Les infrastructures progressent, mais ne sont toujours pas suffisantes pour accueillir un parc automobile entièrement électrique.
Convaincre les plus sceptiques
L’actuel président de la République souhaite encourager les automobilistes à adopter massivement la voiture électrique. Cependant, avec la disparition progressive du bonus écologique, qui ne couvre qu’une infime partie de l’offre commerciale disponible pour les clients, on peut se demander quels atouts Emmanuel Macron pourrait utiliser pour convaincre les réticents. Surtout si l’option électrique s’avère onéreuse.
En conclusion, la promesse de Macron de rendre la voiture électrique accessible à tous a des limites bien réelles. Les défis liés à l’infrastructure de recharge, à l’offre de véhicules et à la production électrique doivent être pris en compte pour garantir le succès de cette transition écologique.
