Le marché de l’occasion connaît une période difficile. Après une forte chute en 2022, les ventes de voitures d’occasion en France ont encore reculé de 2,5 % au cours des neuf premiers mois de cette année, pour atteindre 3,88 millions d’unités. Les véhicules de moins d’un an ont subi une baisse particulièrement importante, avec une diminution de 16,7 %. En revanche, les véhicules de 15 ans et plus ont connu une progression de 8,1 %, ce qui prouve que la demande pour des voitures bon marché est toujours présente. Cette réticence à acheter des voitures d’occasion récentes peut s’expliquer en partie par l’augmentation de leur prix. Au troisième trimestre, l’observatoire de La Centrale a enregistré une hausse de 3 % du prix des voitures d’occasion de moins de deux ans par rapport aux trois mois précédents, avec un prix moyen de 30 900 €.
Selon les analystes, le marché de l’occasion devrait connaître une baisse de 2 % par rapport à 2022, avant de se stabiliser l’année prochaine. Bien que l’avenir soit difficile à prévoir, plusieurs indices laissent penser que cette période de déclin ne durera pas longtemps.
De moins en moins de commandes pour les voitures neuves
Lorsque l’on examine le marché des voitures neuves et que l’on observe le nombre de commandes passées depuis le début de l’année, on constate une baisse de 13,3 % par rapport aux trois premiers trimestres de 2022. Selon les chiffres du CCFA pour la période de janvier à fin septembre 2023, seul le mois de juillet a enregistré une légère augmentation de 3 % par rapport à 2022. En mai, les commandes ont même chuté de 24 % ! Cette situation pourrait profiter au marché de l’occasion dans les prochains semestres.
De plus en plus de centres de reconditionnement pour les voitures d’occasion
Les professionnels du secteur de l’occasion ne baissent pas les bras malgré cette période difficile. Nos confrères d’Autoactu rapportent en effet une hausse du nombre de centres de reconditionnement pour les voitures d’occasion, avec plusieurs nouveaux sites prévus prochainement. Ces centres sont destinés à remettre en état les voitures d’occasion sur le plan esthétique et mécanique avant leur mise en vente. Ils jouent un rôle essentiel dans le secteur, de nombreux distributeurs ayant recours à des prestataires ou disposant de leur propre centre. Des entreprises telles qu’Aramis, Emil Frey, Chopard, Bernard et d’autres ont suivi le groupe Gémy, qui a lancé il y a 20 ans la tendance de l’industrialisation de la préparation des voitures d’occasion. Selon Autoactu, cinq nouveaux centres de reconditionnement seront ouverts d’ici la fin de l’année prochaine, sachant que chaque centre a une capacité de traitement allant de quelques milliers à environ 50 000 véhicules par an.
En tenant compte de l’augmentation incessante des prix des voitures neuves, de la raréfaction progressive des moteurs thermiques et du malus écologique français qui devrait être associé à un barème exorbitant l’année prochaine, le marché de l’occasion a donc toutes les raisons de rebondir et de se redresser à moyen terme.
