MBA : 5 interrogations cruciales avant de se lancer

MBA : 5 interrogations cruciales avant de se lancer

Le Master of Business Administration, mieux connu sous le nom de MBA, est un diplôme prestigieux qui ouvre de nombreuses opportunités professionnelles. Cependant, se lancer dans un MBA est une décision qui nécessite une réflexion approfondie. Voici cinq questions essentielles à se poser avant de prendre cette importante décision.

Quand est-il opportun d’envisager un MBA ?

En général, les étudiants en MBA ont entre 26 et 28 ans aux États-Unis et près de 30 ans en Europe. Selon Nadia Deacken, consultante à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) de Marseille, il est préférable d’avoir quelques années d’expérience avant de postuler. Un MBA peut permettre d’accéder plus rapidement à des postes de direction, d’améliorer ses revenus ou même de changer de carrière. En effet, plus de la moitié des étudiants à temps plein cherchent à réaliser un “triple saut” : changer de poste, de secteur et de lieu, comme l’explique Matt Symonds, directeur de Fortuna Admissions, qui accompagne les candidats dans leurs démarches. Pour ceux qui ont déjà acquis une expertise technique au cours de leurs premières années professionnelles, un MBA peut être l’occasion de se diriger vers des fonctions plus managériales. Quoi qu’il en soit, franchir cette étape nécessite une véritable maturité par rapport à son projet professionnel.

Est-ce réellement utile de faire un MBA ?

Selon Matt Symonds, pour la grande majorité des diplômés, le MBA leur a permis d’atteindre leurs objectifs professionnels. Faire une école de commerce n’est pas obligatoire pour réussir sa carrière, mais le MBA peut être un accélérateur incroyable en raison du réseau, des opportunités et des compétences acquises. Il montre également votre détermination à aller de l’avant, ce qui peut attirer les recruteurs. Comme le souligne Matt Symonds, ils reconnaissent que vous avez investi en vous. Par ailleurs, l’effet du MBA peut se traduire par une prise de responsabilités accrue au sein de votre entreprise ou ailleurs, ou même par le maintien d’un emploi dans un secteur en mutation pour un professionnel qui aurait autrement perdu ses compétences. Cependant, l’utilité d’un MBA dépend avant tout de la qualité et de la réputation de la formation choisie.

Comment choisir son MBA sans se tromper ?

Créé en 1908 à Harvard, le “Master of Business Administration” (MBA) est un diplôme international de haut niveau en gestion d’entreprise. Cependant, l’appellation “MBA” est libre de droits et ne correspond pas à un diplôme d’État en France. Cela ouvre donc la porte à de nombreuses écoles peu scrupuleuses qui utilisent cette étiquette pour justifier des frais de scolarité très élevés, pour des formations qui n’ont parfois aucun lien avec le management ou les affaires.

Heureusement, il existe plusieurs indices permettant de faire le bon choix. Des organisations telles que l’AACSB, l’AMBA et l’EFMD délivrent des accréditations internationales qui sont de bons indicateurs de qualité. Les classements des écoles sont également des sources d’information fiables. Toutefois, le meilleur complément à ces informations reste de parler aux anciens élèves des formations ciblées et de multiplier les avis.

Temps partiel ou temps complet ?

Plusieurs facteurs doivent être pris en compte dans le choix du format (temps partiel ou temps complet) : la flexibilité de votre entreprise, le mode de financement et votre état d’esprit. Si vous souhaitez “garder un pied dans la maison” et revenir dans votre structure après la formation pour y apporter une valeur ajoutée attendue, le temps partiel peut être une solution. Certaines écoles proposent des cursus avec une semaine de cours par mois, mais sur une période plus longue.

En revanche, si vous souhaitez faire une pause d’un an, la formule à temps complet est un choix compréhensible pour vous consacrer pleinement à la formation, sans être parasité par votre activité professionnelle, ajoute la consultante de l’Apec Marseille, Nadia Deacken.

Faut-il forcément choisir un MBA à l’étranger ?

Selon Matt Symonds, étudier au Canada, aux États-Unis, à Singapour ou encore à Hong Kong permet de mieux comprendre ces marchés si vous souhaitez poursuivre votre carrière à l’international. Cette expérience est renforcée par la rencontre d’étudiants et de professeurs originaires d’autres horizons. C’est un atout indéniable sur un CV, mais cela a un coût, avec des frais de scolarité souvent plus élevés. Il est donc essentiel de faire ce choix en cohérence avec votre projet. Si vous travaillez dans une entreprise française, sur un marché français, il peut être difficile de justifier un MBA à Harvard, souligne Drit Aït Youssef, directeur de l’Institut Léonard de Vinci.

Choisir son MBA implique une analyse minutieuse des spécialités des écoles ciblées : classements, accréditations internationales, réseau, profil des universitaires et des praticiens, insiste Nadia Deacken. Ce conseil est valable pour tous les MBA, que ce soit à l’étranger ou en France.