Mercedes a révélé une nouvelle partie de sa stratégie électrique en choisissant de garder le contrôle sur toute la chaîne de production, depuis la fabrication des batteries jusqu’à l’assemblage des véhicules. Cette décision marque une étape supplémentaire dans la volonté de la marque de ne plus dépendre du marché chinois pour ses composants et ses batteries.
La transition vers l’électrique d’ici 2030
Cette transition industrielle est en parfaite adéquation avec la transition énergétique que Mercedes souhaite réaliser d’ici la fin de la décennie. En effet, la marque s’est fixée comme objectif de proposer une gamme entièrement électrique d’ici 2030. Cela signifie que la demande en batteries et en moteurs électriques va augmenter dans les années à venir, ce qui oblige le constructeur à prendre des décisions dès maintenant.
Mercedes compte actuellement quatorze sites de production de moteurs et de composants dans le monde. La nouvelle phase de son plan consiste à transformer plus particulièrement ses usines européennes pour les adapter aux exigences des futures plateformes électriques. Pour cela, le groupe allemand a investi cinq milliards d’euros dans le processus de transition de ces usines sur le Vieux Continent.
Rapatrier la production en Europe
Ainsi, les usines de Kamenz et de Brühl en Allemagne se spécialiseront dans la production de batteries pour les véhicules électriques. Mercedes maintient tout de même une présence en Chine avec une usine spécialisée à Pékin. Ces trois sites se concentreront principalement sur les batteries des modèles d’entrée de gamme et de milieu de gamme. En plus de ces trois sites, Mercedes envisage également de faire évoluer son usine de Kölleda pour augmenter davantage la production de batteries.
Quant aux moteurs, ils seront principalement assemblés dans les usines en Allemagne et en Roumanie, ainsi que sur le site de Pékin à partir de 2024. Le site de Berlin se concentrera quant à lui sur les moteurs AMG, la marque sportive de Mercedes, qui bénéficiera d’une plateforme dédiée. Selon Jörg Burzer, membre du directoire de Mercedes-Benz en charge de la production, cette transition vers la production de moteurs électriques se fera de manière durable, numérique et flexible.
Les conséquences sociales prises en compte
Ce type de réorientation stratégique pose nécessairement la question des conséquences sociales et de l’emploi. En effet, l’assemblage d’une voiture électrique nécessite moins de pièces et moins de main-d’œuvre. Cependant, Mercedes semble avoir anticipé cette problématique en annonçant des mesures visant à accroître la flexibilité et l’efficacité sur ses sites de production, en accord avec les salariés.
En résumé, Mercedes souhaite être moins dépendant de la Chine en rapatriant une partie de la production de batteries et de moteurs en Europe. Cette décision s’inscrit dans la transition énergétique de la marque et répond à la demande croissante de voitures électriques. Tout en prenant en compte les enjeux sociaux, Mercedes se positionne en tant qu’acteur majeur de l’industrie automobile électrique en Europe.