Mon chien est-il conscient d’avoir fait une bêtise ou est-ce notre interprétation ?

Mon chien sait de lui-même qu’il a fait une bêtise : vrai ou faux ?

Mon chien sait de lui-même qu’il a fait une bêtise : vrai ou faux ?

Lorsque vous rentrez chez vous après une longue journée ou une courte absence, vous découvrez avec horreur la situation : votre adorable toutou a mis sens dessus dessous la poubelle ou a commis un petit accident sur le tapis. Dès que vous arrivez, il affiche des signes évidents de culpabilité : oreilles baissées, queue basse, il semble se faire tout petit. Votre chien est-il conscient d’avoir fait une bêtise ? Ou est-ce notre attitude fermée et notre colère qui le poussent à adopter cette posture ? Peut-il réellement avoir conscience d’avoir commis une “bêtise” ?

Une attitude de “coupable” mal comprise

Qu’il soit pris en flagrant délit ou non, nos fidèles compagnons semblent se soumettre dès que nous affichons un visage sévère, les grondons ou nous énervons. Leur regard fuyant, leur queue entre les jambes et leur posture basse indiquent clairement que le coupable est devant nos yeux et qu’il en est conscient. Certains chiens iraient même jusqu’à “sourire” pour apaiser la colère de leur propriétaire. Cependant, si nous observons attentivement notre chien, nous réalisons que cette attitude de “coupable” n’apparaît pas seulement lorsqu’il est responsable de la destruction d’un canapé. Essayez de gronder votre enfant parce qu’il a laissé traîner ses affaires dans le salon en présence de votre chien. Observez attentivement votre compagnon canin. Vous remarquerez qu’il adopte la même posture alors qu’en réalité, il n’a rien à voir dans cette histoire. Imaginons une autre situation : vous avez passé une très mauvaise journée, vous franchissez la porte d’entrée et vous faites tomber les courses. Les œufs s’étalent sur le carrelage. Vous poussez un juron et votre chien, qui était sur le point de vous accueillir joyeusement, s’enfuit immédiatement vers son tapis. Pourtant, c’est vous qui venez de commettre une “bêtise”, pas lui ! Ces petits exemples mettent en lumière le comportement de nos compagnons canins et les signaux d’apaisement qu’ils utilisent dans différentes situations. Ils nous amènent à nous interroger sur le sentiment de culpabilité qu’ils peuvent ressentir.

Un signal d’apaisement confondu avec la culpabilité ?

Les chiens utilisent différents comportements pour communiquer avec leurs congénères, mais aussi avec nous. Certains signes traduisent la peur, le mal-être, le besoin d’interaction et parmi eux, nous interprétons certains comme une culpabilité ressentie et avérée de la part de notre compagnon à quatre pattes. Lorsque votre chien cherche à se calmer, il baille, renifle le sol ou se secoue. Parfois, lors d’une séance d’exercice intense, vous le verrez se secouer frénétiquement. Arrêtez l’exercice et jouez avec lui, vous pourrez reprendre plus tard.

D’autres comportements servent à apaiser les rencontres avec d’autres chiens. C’est le cas lorsque votre chien se couche ou s’assoit à l’approche d’un autre chien, lorsqu’il s’approche en courbe plutôt que directement, lorsqu’il tourne le dos, remue la queue joyeusement ou détourne la tête et le regard. Enfin, pour éviter une bagarre, il peut se coucher sur le dos et offrir son ventre, une partie vulnérable, à l’autre chien. Lorsqu’il veut jouer, il adopte une position basse avec les fesses relevées.

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Si votre chien se lèche compulsivement les babines, détourne la tête et le regard, grogne, attention ! Ce sont les signes avant-coureurs d’une morsure. Votre toutou se sent très mal à l’aise et souhaite que vous le laissiez tranquille. C’est par exemple le cas lorsque votre chien est tranquillement installé sur son tapis et que vous venez le déranger.

Dans le cas où votre chien a commis une bêtise, il montrera différents signes d’apaisement, car son objectif premier est d’éviter le conflit :

  • Remuer timidement la queue ou la positionner entre ses pattes ;
  • Baisser les oreilles ;
  • Éviter le regard ;
  • Se faire tout petit ;
  • “Sourire” ;
  • Prendre la fuite ;
  • Se coucher.

Cependant, ces signaux apparaissent parce que vous le grondez ou parce qu’il a déjà été réprimandé à votre retour ou lorsque vous l’avez surpris en train de commettre une bêtise. Mais est-ce que fouiller dans une poubelle est perçu comme une “bêtise” par votre compagnon canin ? Le chien peut-il réellement ressentir un sentiment de culpabilité ?

Une interprétation typiquement humaine de la culpabilité et de la bêtise

La culpabilité

La culpabilité, par définition, implique que la personne se juge coupable, qu’elle soit responsable ou non des reproches qu’elle se fait. La culpabilité repose sur le concept du bien et du mal et se construit dès l’enfance sur les principes moraux de notre culture. À ce jour, aucune étude ne démontre que les chiens peuvent avoir conscience du mal qu’ils causent en détruisant votre canapé ou en vidant soigneusement la poubelle. La seule certitude que nous ayons est que les animaux sont capables de percevoir notre mécontentement grâce à notre langage corporel et à notre intonation. Une étude menée en 2009 par Alexandra Horowitz sur 14 chiens a montré que les chiens réagissent à l’attitude de leur maître en adoptant certains comportements. Cependant, cela ne permet pas de déterminer s’ils ont conscience d’avoir mal agi ou non. Une autre étude portant sur 64 chiens laissés seuls avec de la nourriture a montré que les chiens grondés après avoir mangé présentaient plus de signaux d’apaisement que ceux qui n’étaient pas réprimandés. Pour nos compagnons qui vivent principalement dans l’instant présent, il semblerait qu’ils adoptent une attitude de culpabilité uniquement lorsque nous la soulignons.

Un comportement normal pour le chien, une bêtise aux yeux de l’humain

Pour que nos chiens comprennent que ce que nous considérons comme une “bêtise”, il faudrait qu’ils partagent les mêmes concepts que les êtres humains. Cependant, quoi de plus naturel pour nos compagnons à quatre pattes que de creuser le sol à la recherche d’une petite souris ou d’une source de nourriture ? Si notre mode de vie nous oblige à mettre temporairement de côté nos besoins physiologiques, comme aller aux toilettes, le chien qui n’a pas appris à se soulager à l’extérieur le fera sans se poser de questions à l’intérieur de la maison. Pour lui, rien de plus normal que de fouiller dans la poubelle lorsque les odeurs sont plus attirantes que celles de sa gamelle. Quant à nos canapés, c’est plus souvent l’ennui que le désir de trouver une proie qui pousse nos chiens à les détruire. Détruire, fouiller, chercher de la nourriture sont des comportements canins tout à fait naturels que nous oublions trop souvent. Il est donc difficile pour notre ami à quatre pattes de comprendre que la destruction d’un canapé entraîne des frais ou que le nettoyage de pipi sur le tapis est une contrainte mentale dont nous préférerions nous passer. Finalement, ce que nous interprétons comme des “bêtises” ne le sont pas dans le monde du chien. En revanche, ils savent que nous ne sommes vraiment pas satisfaits de leur créativité lorsqu’ils redécorent notre maison.

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Comment réduire les comportements problématiques du chien s’il n’est pas conscient d’avoir fait une bêtise ?

Vous l’aurez compris, si notre toutou n’a pas conscience qu’il a commis une bêtise, comment l’éduquer et l’aider sans le réprimander ?

Selon de nombreux scientifiques, la mémoire du chien ne durerait pas plus de 2 minutes. Il serait donc incapable de faire le lien entre le fait de dévorer le canapé tentant quelques minutes après notre départ et notre retour furieux quelques heures plus tard. Gronder l’animal serait donc contre-productif, car il associerait la réprimande qui intervient trop tard à notre retour, générant ainsi un sentiment négatif plutôt que la joie de nous retrouver. Pour de nombreux éducateurs canins, punir quelques minutes ou plusieurs heures après un incident dans la maison ou un désordre joyeusement étalé dans la cuisine crée une instabilité et une incohérence qui nuisent à la relation homme/chien.

Respecter les besoins de votre compagnon canin

Nous devons répondre aux besoins physiologiques, physiques et mentaux de notre animal. Selon sa race et son âge, votre toutou ne pourra pas attendre patiemment votre retour pendant 8 heures. Il ne suffit donc pas de lui apprendre la propreté, il faut également prendre en compte le fait qu’un chiot ou un chien de petite taille ne peut pas se retenir aussi longtemps. Si vous avez un chien très actif, proposez-lui plusieurs sorties par jour pour qu’il puisse se dépenser. Les activités sportives, les jeux de pistage et les longues promenades lui permettront de se détendre. Si votre chien est attiré par la poubelle, vous pouvez fractionner ses repas en deux ou lui proposer un tapis de fouille qui l’occupera pendant votre absence. Si votre toutou souffre de solitude, travaillez ce point de la relation ou offrez-lui un compagnon de jeu. Dans tous les cas, le respect de la nature et du tempérament de votre chien ainsi que son éducation sont primordiaux.

Éduquer son chien

Si vous venez d’adopter un chiot, il ne comprendra pas immédiatement qu’il est interdit de faire ses besoins à l’intérieur dès qu’il en ressent le besoin. L’éducation consiste à lui apprendre à faire ses besoins à l’extérieur sans le punir. De nombreuses astuces permettent d’éduquer votre chien à la propreté sans recourir aux cris et à la coercition. En tant que guide, il est de notre devoir d’apprendre au chiot les ordres de base, non seulement pour le protéger, mais aussi pour l’aider à vivre dans notre monde d’humains.

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La compréhension de ses besoins et l’éducation créent un environnement propice à son épanouissement. Comprendre pourquoi votre chien mordille au lieu d’attendre patiemment est tout aussi important. Entre le chiot qui a des poussées dentaires, le chien qui manque d’activité physique ou celui qui souffre du syndrome de l’hyperattachement, les réponses à apporter pour mettre fin au comportement problématique ne seront pas les mêmes.

Punir son chien, comment faire ?

Pour punir votre chien, il est préférable de le prendre sur le fait. S’il peut associer le fait de jouer avec votre coussin à votre mécontentement lorsque vous le surprenez en train de le mâchouiller, il n’est pas certain qu’il fera le lien quelques minutes plus tard. Il percevra alors votre réprimande comme une injustice. Punir en criant ou en frappant l’animal a bien plus souvent des effets négatifs que positifs sur le comportement attendu. De plus, cela nuit durablement à la relation de confiance entre nous et notre compagnon à quatre pattes.

La punition positive (P+)

La punition positive consiste à provoquer une réponse négative face à un comportement que nous jugeons inapproprié chez l’animal. Cela inclut non seulement le fait de crier, mais aussi de recourir à des sanctions physiques, comme tirer sur la laisse lorsque le chien tire ou lorsqu’il tente de manger les excréments d’un autre chien. Les coups portés avec la main ou avec un objet sont évidemment des punitions positives et sont assimilés à de la maltraitance, comme le rappelle le certificat d’engagement et de connaissance que nous signons avant d’adopter un animal de compagnie. Par exemple, lorsque vous surprenez votre toutou en train de creuser avec application votre pot de fleurs, votre première réaction pourrait être de crier d’indignation. Toutefois, grâce à l’éducation positive, il est possible de l’encourager à lâcher votre belle plante contre autre chose.

La punition négative (P-)

Contrairement à ce que certains prétendent, l’éducation positive n’est pas une éducation permissive qui laisse le chien prendre le contrôle du monde ou de notre foyer. Elle repose sur le renforcement positif pour encourager les bons comportements et sur la punition négative pour inciter le chien à adopter le bon comportement. Lorsque votre chien attaque soudainement et sans raison apparente un coussin innocent sous vos yeux, divertissez-le : l’ignorer serait contre-productif, tout comme s’intéresser à son action pourrait l’inciter à recommencer. Pour sauver votre mobilier, faites tomber un objet bruyant qui détournera son attention. Vous pouvez également retirer ce qui lui semble agréable afin qu’il comprenne que son comportement n’est pas adapté. Si votre chiot mordille pendant le jeu, arrêtez de jouer avec lui pendant quelques minutes, puis reprenez le jeu. Il comprendra rapidement que jouer avec vos mains met fin à la session de jeu. Pour un chiot en apprentissage de la propreté, si vous le surprenez en train de faire ses besoins à l’intérieur, prenez-le dans vos bras sans le gronder et emmenez-le à l’extérieur. Il terminera ses besoins dehors. N’oubliez pas de le féliciter avec un ton enjoué ou une friandise s’il est gourmand, il comprendra rapidement que faire ses besoins dehors est préférable ! S’il a fait ses besoins à l’intérieur, mettez-le dans une pièce où il ne vous verra pas nettoyer. Utilisez du bicarbonate de soude ou des huiles essentielles pour éliminer les odeurs.

Enfin, lorsque la punition est nécessaire, rappelez-vous toujours des 7 erreurs à ne pas commettre. Si vous avez du mal à comprendre votre chien et à l’éduquer, n’hésitez pas à consulter un éducateur canin. Souvent, ce sont nos incohérences dans l’éducation qui font que notre toutou continue de faire des bêtises même après l’adolescence.