Mon enfant est trans: comment l’accompagner avec bienveillance?

Mon enfant est trans: comment bien l’accompagner?

Lorsque Victor, âgé de deux ans et demi, a commencé à porter des robes et à jouer à des jeux “féminins”, ses parents, Véronique et Marc, l’ont encouragé en pensant qu’il s’agissait simplement d’une exploration créative. Cependant, lorsque le petit garçon a refusé de s’habiller en garçon pour aller au parc un an plus tard, le couple a réalisé que son attrait pour les choses traditionnellement féminines allait au-delà d’un simple jeu. Marc, un ingénieur de Boucherville, a expliqué: “C’était un sentiment profond et constant”.

Les parents de Victor ont été bouleversés par cette révélation. Ils ont dû faire face à de nombreuses questions et à un certain processus de deuil. Certains proches ont du mal à comprendre et ont suggéré que cela passerait avec le temps, voire ont demandé aux parents de ne pas céder aux caprices de leur enfant. Toutefois, selon la Dre Lyne Chiniara, pédiatre endocrinologue, il ne s’agit pas de caprices. L’identité de genre est un sentiment profondément personnel qui définit comment on se sent dans son corps. Chaque personne a le droit de s’identifier à un genre, voire à aucun genre.

Mon enfant est trans: comment bien l’accompagner?

L’ambivalence du genre

Certains individus se sentent à l’aise avec l’identité de genre traditionnelle, tandis que d’autres se situent en dehors de la dichotomie homme-femme. Sacha, par exemple, âgé de 15 ans, ne se sent ni tout à fait fille ni tout à fait garçon. Cette personne non binaire préfère que l’on utilise les pronoms “ille” ou “iel” pour la désigner. Sacha utilise les toilettes neutres à l’école pour se sentir en accord avec son identité.

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Selon une étude américaine, environ 2 % des jeunes fréquentant l’école secondaire s’identifieraient comme transgenres. Au Québec, ce pourcentage serait similaire. Cependant, tous les enfants ne consultent pas pour exprimer leur non-conformité de genre. La Dre Chiniara souligne une augmentation de la fréquence des consultations dans les cliniques médicales du monde occidental.

Enfant trans

L’évolution des mentalités

La famille joue un rôle crucial dans la protection des enfants transgenres. Les statistiques alarmantes montrent que les jeunes trans sont sept fois plus susceptibles de se suicider, et 36% des personnes trans ont des idées suicidaires dès l’âge de 15 ans. De plus, 15% des jeunes de moins de 18 ans décrochent de l’école et 35% subissent de l’intimidation.

Il est essentiel que les parents et la famille soutiennent et accompagnent leurs enfants transgenres. Pour certains parents, cela signifie célébrer la nouvelle identité de leur enfant et l’aimer inconditionnellement. Ils cherchent également à s’informer sur les questions LGBTQ+, à échanger avec d’autres parents concernés et à regarder des documentaires et des reportages sur le sujet.

Certains parents vivent ce processus d’acceptation de manière différente. Ils procrastinent ou ressentent du déni, mais souhaitent tout de même soutenir leur enfant. Lorsque les enfants trans sortent du cocon familial, ils doivent faire face aux réalités de la société. Les commissions scolaires et les écoles élaborent désormais des protocoles pour accueillir et soutenir les enfants en variance de genre.

Enfant trans

Faire tomber les préjugés

Les commissions scolaires mettent en place des mesures pour protéger les enfants transgenres et favoriser leur intégration. Les enseignants et les intervenants doivent être neutres, se renseigner et s’ouvrir pour mieux comprendre les besoins des enfants. Le problème ne réside pas dans leur non-conformité de genre, mais plutôt dans le manque d’acceptation de la société en général.

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Bien que des progrès aient été réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour faire tomber les stéréotypes de genre et promouvoir la diversité. Le bien-être et la sécurité des enfants doivent toujours être prioritaires.

Pour Véronique et Marc, il est indéniable que leur fille Victoria est beaucoup plus épanouie, sereine et heureuse depuis sa transition. Marc a compris l’importance de reconnaître sa fille lorsque celle-ci a découvert ses nouveaux vêtements et qu’elle rayonnait de bonheur.

Petit lexique

  • Cisgenre : personne dont l’identité de genre correspond à son sexe assigné à la naissance.
  • Dysphorie de genre : sentiment persistant d’inconfort ou de détresse causé par une discordance entre l’identité de genre et le sexe assigné à la naissance.
  • Identité de genre : sentiment intérieur et profond d’être homme, femme, les deux, aucun des deux, ou quelque part entre les deux, indépendamment de l’orientation sexuelle.
  • Non binaire : personne dont l’identité de genre ne se situe pas dans la dichotomie homme-femme.
  • Trans : personne dont l’identité de genre ne correspond pas à celle qui lui a été assignée à la naissance.

Source: Lexique sur la diversité sexuelle et de genre, Termium.

La parole aux enfants

  • Dilana, âgée de 9 ans, se sentait vraiment heureuse lorsqu’elle s’est fait percer les oreilles.
  • Sacha, âgé de 15 ans, se sent ni fille ni garçon pour le moment et souhaite être libre d’explorer son identité de genre.
  • Lucas, âgé de 16 ans, se sent enfin lui-même après avoir ressenti une différence dès son plus jeune âge.
  • Erica, âgée de 10 ans, se dessinait déjà en pompière et en policière dès l’âge de 4 ans.
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