Montpellier : découvrez les changements liés à la Zone à Faibles Émissions !

Montpellier : découvrez les changements liés à la Zone à Faibles Émissions !

Ça y est, depuis ce vendredi 1er juillet, la Zone à Faibles Émissions (ZFE) est en vigueur à Montpellier et dans dix autres communes de la métropole. L’objectif est clair : réduire la pollution de 25%. Après la fermeture du tunnel de la Comédie et les changements apportés à la circulation, les automobilistes doivent désormais s’adapter aux enjeux environnementaux.

Une baisse de la pollution de 25%

Une ZFE est un périmètre dans lequel la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte ou interdite. Tous les types de véhicules sont concernés, et les restrictions de circulation sont effectives 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Cette décision a été imposée à dix métropoles par l’État en 2019, suite aux poursuites judiciaires intentées par des associations contre son inaction dans la lutte contre la pollution. La Ville de Montpellier met donc en place cette mesure dès ce vendredi 1er juillet.

Les ZFE visent à protéger les populations dans les zones urbaines densément peuplées et les plus polluées. Dans la métropole de Montpellier, 82% des émissions de dioxyde d’azote sont produites par la circulation automobile. Selon Santé Publique, plus de 40 000 décès en France sont attribués chaque année à la pollution de l’air. La ZFE vise à remédier à cette situation, et les autorités sanitaires estiment que cette mesure permettra de réduire la pollution des villes de 25%.

Ce qui change à partir du 1er juillet 2022

À partir du 1er juillet 2022, les véhicules autorisés à circuler dans le périmètre de la ZFE seront déterminés par les vignettes Crit’Air. Pour les particuliers, les voitures immatriculées avant le 31 décembre 1996 sont désormais interdites. Quant aux professionnels, les véhicules non classés et ceux qui ont une vignette Crit’Air 5, tels que les utilitaires légers diesel antérieurs à 2001, les utilitaires légers essence antérieurs à 1997, ainsi que les poids lourds diesel antérieurs au 1er octobre 2006, sont également exclus.

À lire aussi  Trouvez la Toyota Qui Vous Convient Chez BYmyCAR

Les exclusions seront progressivement mises en place chaque 1er janvier jusqu’en 2025, date à laquelle seuls les véhicules dotés des vignettes Crit’Air 1 et 2 seront autorisés. Ensuite, la phase 2 entrera en vigueur le 1er juillet 2026, avec l’extension de la ZFE à l’ensemble de la Métropole. Et au 1er janvier 2028, seuls les véhicules les plus respectueux de l’environnement pourront circuler.

Dérogations et amendes

Plusieurs dérogations sont prévues pour les particuliers dans le territoire de la Métropole de Montpellier. Il s’agit notamment des détenteurs de la carte “mobilité inclusion”, des propriétaires de véhicules de collection, des “petits rouleurs”, des véhicules essence Crit’Air 2 ou 3 équipés d’un boîtier E85, et des motards dont l’interdiction des véhicules non classés est repoussée au 1er janvier 2024 en raison du grand nombre de deux-roues non classés.

En cas de non-respect des restrictions de circulation, les conducteurs de véhicules légers ou de deux-roues motorisés encourent une amende forfaitaire de 68 euros. Pour les conducteurs de poids lourds, de bus ou d’autocars, cette amende peut atteindre 135 euros. Une période pédagogique est instaurée du 1er juillet au 31 décembre 2022, pendant laquelle aucune verbalisation ne sera effectuée.

Concertation et dérogations pour les professionnels

Chaque collectivité est responsable de définir les conditions de mise en œuvre de la ZFE en fonction des spécificités de son territoire. La Métropole de Montpellier a donc mené des concertations depuis le début de l’année avec les différents acteurs concernés. Les chambres consulaires et les fédérations ont été rencontrées individuellement entre février et mai afin d’adapter et de préciser le dispositif. La réunion du 22 juin a permis de conclure les discussions et de valider collectivement un ensemble de mesures destinées aux professionnels.

À lire aussi  Bonus écologique : Quel montant pour un véhicule électrique ou hybride rechargeable en 2023 pour les flottes ?

Des dérogations nationales sont également prévues, comme pour les engins agricoles ou de chantier, les véhicules d’intérêt général (police, ambulance, intervention sur le réseau électrique ou gaz, etc.), les titulaires de la carte “mobilité inclusion” pour le stationnement (personnes à mobilité réduite), les transports en commun assurant un service régulier en dehors des véhicules non classés Crit’Air, les véhicules de collection (avec une vignette spécifique en cours de définition par l’État), et les véhicules B100 Euro 6 classés Crit’Air 1 (selon le décret du 17 avril 2022).

Les propositions de dérogations de la Métropole de Montpellier reposent sur deux principes directeurs : des dérogations temporaires accordées pour une durée de 3 ans à partir de la date d’exclusion, conformément aux dispositions réglementaires, et attachées uniquement aux véhicules (et non aux propriétaires). Ainsi, la collectivité propose l’extension de la dérogation “petit rouleur” aux véhicules utilitaires légers et aux poids lourds, une dérogation en attendant la livraison d’un véhicule à faible émission sur présentation du bon de commande, une dérogation pour les commerçants des marchés de plein air, une dérogation pour tout type de véhicules spécifiques (atelier, chariot, dépannage, grue, pompe à béton, etc.), une dérogation pour les véhicules équipés B100/HVO (diesel à base de colza ou d’huiles usagées) classés Crit’Air 3 et 4 pour les entreprises de moins de 250 salariés s’engageant à verdir leur flotte de véhicules (plan pluriannuel de verdissement), une dérogation pour les véhicules essence Crit’Air 2 ou 3 équipés d’un boîtier E85, et le report de l’interdiction des deux-roues motorisés non classés au 1er janvier 2024 en raison du grand nombre de deux-roues non classés.

À lire aussi  Les nouveaux défis de la mobilité électrique

Contestation politique

Lors de la séance du conseil municipal de Montpellier qui s’est déroulée le mardi 28 juin, la ZFE a une nouvelle fois été débattue. Alenka Doulain (MUPES) a manifesté son opposition en déclarant : “Vous persistez dans la mauvaise direction. Il y a une écologie populaire et une écologie bourgeoise, celle des fausses solutions, celle qui ne tient pas compte des impacts sur les ménages les plus précaires. Lorsque l’État n’agit pas comme il se doit, des mesures compensatoires sont mises en place. Aujourd’hui, le compte n’y est pas. Cela envoie un signal extrêmement négatif selon lequel l’écologie politique serait punitive, allant à l’encontre de l’urgence écologique.” Elle a également souligné que lors de la consultation sur la ZFE, 90% des avis étaient défavorables et que tout le monde qui s’est exprimé lors des concertations était d’accord pour dire qu’il est nécessaire de lutter contre la pollution, mais pas au détriment des ménages les plus précaires.

Jean-Louis Roumégas, porte-parole du groupe local EELV de Montpellier, a salué la mise en place de la ZFE dans un communiqué de presse, mais a regretté le maintien des projets routiers tels que le LIEN et le COM dans les environs. Selon lui, ces projets sont incohérents à l’heure du réchauffement climatique et de la nécessité de changer nos comportements en matière de transport. De plus, l’autoroute n’est pas incluse dans le périmètre de la ZFE, alors qu’elle est responsable de la majeure partie de la pollution à Montpellier avec 15 000 poids lourds par jour ! Comme Alenka Doulain, il demande la mise en place immédiate d’aides financières à la conversion, sous conditions de ressources, pour les particuliers.

Suivez toute l’actualité de vos villes et de vos médias préférés en vous inscrivant à Mon Actu.