Après le succès d’”Undercover” et la révélation du personnage de Ferry Bouman, “Le Mauvais Camp” revient en force avec une série qui se concentre sur le trafiquant de drogues le plus charismatique du Brabant. Préparez-vous à être accro !
Il y a deux ans, “Le Mauvais Camp” nous a plongés dans la rencontre entre Ferry Bouman, le trafiquant de drogue le plus charismatique du Brabant, et des milliers de téléspectateurs à travers le monde, avec le premier épisode de la série “Undercover”. Aujourd’hui, nous sommes ravis de pouvoir enfin découvrir la série tant attendue, celle qui met Ferry au centre de l’intrigue et qui nous raconte comment il est passé du statut de petit malfrat insignifiant à celui de baron international de la fabrication et de la vente d’ecstasy.
Dans un genre potentiellement classique, rappelant les chefs-d’œuvre de Coppola ou de Leone, mais revisité avec la touche inimitable de “Breaking Bad”, “Le Mauvais Camp” commence avec l’installation de Danielle et Ferry dans leur modeste maison, située dans un camping miteux où nous les retrouverons des années plus tard, lorsque Bob Lemmens, l’inspecteur infiltré, s’intéressera à eux. Les problèmes judiciaires du caïd local de l’ecstasy offrent à Ferry l’opportunité tant désirée : trouver sa place dans le trafic de drogues en s’appuyant sur un gang de bikers (Sons of Anarchy, bonjour !) qui a les connexions nécessaires pour distribuer les fameuses petites pilules à travers le monde. Évidemment, tout ne se déroulera pas sans accroc, et le pire, c’est que Ferry impliquera son meilleur ami d’enfance, Marco, dans son organisation, ce qui entraînera une tragédie déchirante qui affectera profondément son histoire d’amour avec Danielle et leur couple.
Ce mélange réussi entre thriller classique et drame sentimental est encore plus abouti dans “Le Mauvais Camp” que dans “Undercover”. Peut-être est-ce dû au fait que nous nous sommes attachés aux personnages au fil des années et que nous ressentons profondément les dilemmes auxquels ils sont confrontés. De plus, l’humour belge omniprésent dans la série apporte une couleur unique à l’histoire : dérision, absurdité et personnages peu glorieux, mais sans mépris ni pitié pour cette galerie de gueules cassées, d’abrutis complets, d’innocents ternis par une vie sans concessions… “Le Mauvais Camp” est drôle et tragique, excitant et bouleversant, et enrichit les modèles dont il s’inspire grâce à sa “belgitude” et à son ancrage dans une culture reconnaissable entre toutes.
Elise Schaap est épatante de naturel et totalement crédible dans le rôle complexe d’une femme amoureuse et sensible qui découvre peu à peu la monstruosité de l’homme qu’elle aime. Quant à Frank Lammers, il confirme qu’il a trouvé là le rôle de sa vie, livrant une performance remarquable, oscillant entre effrayant et pathétique. Tellement humain, tellement “vrai” que, sans craindre d’en choquer certains, on peut dire qu’il aurait pu être un meilleur Walter White que Bryan Cranston lui-même !
Croisons les doigts pour que l’équipe de “Ferry” puisse continuer l’aventure avec d’autres saisons. Même si ce n’était pas le cas, nous avons déjà sous les yeux une autre brillante réussite de la télévision européenne, qui n’a rien à envier aux productions américaines.
Eric Debarnot
“Le Mauvais Camp – la série” (Ferry – De Serie)
Film belgo-néerlandais de Nico Moolenaar
Avec : Frank Lammers, Elise Schaap, Raymond Thiry
Genre : Policier
8 épisodes de 45 minutes mis en ligne sur Netflix le 3 novembre 2023
