Nissan a récemment dévoilé son concept Hyper Urban, peu de temps après avoir présenté une version musclée de la Nissan Micra. Ces deux concepts seront suivis par d’autres modèles progressivement révélés en prévision du salon de Tokyo qui se tiendra à la fin du mois d’octobre. Derrière cette avalanche de voitures conceptuelles se cache pourtant un message important : à partir de 2030, Nissan ne vendra plus que des véhicules électriques en Europe.
Il est encourageant de voir que Nissan se prépare sérieusement à cette transition, particulièrement sur le continent européen. Cependant, avant d’imaginer des modèles futuristes pour 2030, il serait préférable que la marque accélère dès maintenant le mouvement pour éviter de perdre sa place dans les intentions d’achat des automobilistes.
Concept 20-23 : la future Micra en 2026
La marque a déjà dévoilé en début d’année sa future Nissan Micra 100% électrique. Parmi les éléments divulgués se trouvent des phares avant ronds très distinctifs et une silhouette générale. Il est difficile de ne pas faire le lien immédiat entre ce nouveau concept présenté le 25 septembre et la future Micra.
Le concept 20-23 semble avoir bénéficié d’un sérieux coup de boost. En enlevant les artifices qui rendent hommage aux modèles sportifs de la gamme, il est assez facile de deviner à quoi ressemblera ce futur modèle urbain de Nissan, qui est plutôt prometteur.
Cependant, il faudra attendre encore plus d’un an et demi avant de le voir sur les routes. C’est long, trop long par rapport à la cadence d’autres constructeurs étrangers. La Nissan Micra est prévue pour 2026, après le lancement de sa cousine Renault 5, avec laquelle elle partage 80% de ses éléments. Apparemment, Nissan arrivera après l’essentiel de la bataille.
Hyper Urban : un aperçu des futurs véhicules électriques de la marque
Si Nissan nous a habitués à des concepts offrant des visions très futuristes (et improbables) de l’automobile, ce concept se rapproche davantage de la réalité des prochains modèles. On y retrouve les caractéristiques d’un crossover assez réaliste.
Le communiqué présente d’ailleurs la voiture de cette manière : “La voiture présente le design et les caractéristiques technologiques des prochaines offres électriques de Nissan.” Ironiquement, on peut se demander si Nissan n’est pas allé débaucher des designers chez Toyota.
Les voitures aux lignes particulièrement angulaires sont devenues une spécialité très japonaise. Même Toyota, avec sa nouvelle Prius et son futur modèle CH-R, revient à des designs moins clivants. Apparemment, Nissan prend le relais, comme l’a confirmé Guillaume Cartier, président de la région Afrique, Moyen-Orient, Inde, Europe et Océanie (AMIEO) dans le communiqué : “Nissan continuera à proposer des crossovers au design spectaculaire et à la conduite enthousiasmante que nos clients adorent. Grâce aux avancées technologiques dans le domaine des batteries, les véhicules électriques seront encore plus accessibles.”
Ces concepts ne sont pas seulement là pour juger les lignes extérieures des modèles, ils servent également de démonstrateurs des évolutions intérieures et des technologies embarquées : conduite autonome, recharge intelligente, nouvelles batteries solides…
Se projeter vers l’avenir, c’est bien, mais assurer le présent, c’est mieux
Nissan a déjà annoncé que trois autres concepts seraient présentés avant le 25 octobre (date du salon de Tokyo). La marque montre ainsi une certaine confiance en l’avenir et ne manque pas de créativité. Cependant, les résultats actuels des ventes de voitures électriques ne sont pas encourageants.
En France, il faut se rendre à la 36e position du classement des immatriculations des voitures électriques pour trouver la Nissan Leaf avec 824 immatriculations à fin septembre. Le Nissan Ariya arrive quant à lui à la 57e place avec 276 exemplaires mis en circulation sur l’année.
Les résultats à l’échelle européenne (sur 28 pays) ne sont pas beaucoup plus impressionnants :
- Nissan Leaf : 10 661
- Nissan Ariya : 6 818
Il faut également mentionner les quelques exemplaires du NV300 et du Townstar, mais cela ne change pas réellement la donne. Les résultats peinent à décoller et avec la fin de vie de la Leaf, il sera difficile de rester compétitif sans nouveautés. En comparaison, l’Atto3 de BYD se rapproche déjà du nombre de Nissan Ariya, malgré son arrivée prévue plus tard dans l’année. Toyota fait mieux avec plus de 11 000 BZ4X et Ford, avec sa Mustang Mach-E, atteint presque le double de volume. Le Nissan Ariya a mis du temps à arriver en Europe, mais son véritable décollage tarde également à se concrétiser.
Malgré tout, Nissan est le constructeur japonais qui s’en sort le mieux en termes de véhicules électriques en Europe et en France.
La transition vers les véhicules électriques est inévitable, mais il est crucial que les constructeurs comme Nissan s’assurent de proposer des modèles compétitifs dès maintenant. C’est ce qui permettra de garder la confiance des consommateurs et de mener la transition vers un avenir électrique réussi.
