Nissan se lance à fond dans l’électrification. L’objectif de la marque japonaise, en partenariat avec Renault, est de sortir 15 nouveaux modèles en Europe d’ici 2030, tous avec une option hybride ou électrique.
Du tout électrique, de l’hybride…
L’offensive démarre cette année en France avec le lancement du crossover Ariya. Ce modèle très attendu, dont la sortie a été perturbée par la pandémie de COVID, repose sur la même plateforme que la Mégane e-Tech, mais avec un design extérieur et une ambiance intérieure bien différents.
Trois nouveautés dans l’offre électrifiée de Nissan en 2022: le Juke hybride non-rechargeable (“hybrid”), le Qashqai électrique à générateur thermique (“e-power) et le SUV 100% électrique Ariya. © Nissan
Concernant le Juke, dont la deuxième génération est sortie fin 2019, une nouvelle motorisation hybride non-rechargeable sera proposée. Cette technologie est déjà bien connue en France car elle équipe les versions “e-tech” des Renault Clio, Captur et bientôt l’Austral, un nouveau SUV qui succèdera au Kadjar.
… et une nouvelle solution : l’électrique sans recharge
Nissan propose également une motorisation inédite en Europe : 100% électrique (seul le moteur électrique entraîne les roues), mais avec un moteur thermique qui agit comme un générateur. Cette technologie s’appelle l’e-Power et a été proposée pour la première fois en 2017 sur la Nissan Note, mais uniquement au Japon.
Nous avons pu tester cette nouvelle version du Qashqai, qui sera commercialisée à partir de cet été. Vous pouvez retrouver notre reportage dans l’épisode 36 de notre émission “En Route pour Demain”, diffusée le 2 avril dernier.
La technologie e-power associe un moteur électrique, le seul à alimenter les roues avant, à un moteur thermique qui va permettre de l’alimenter et de recharger une petite batterie qu’il n’est pas possible de recharger. Une voiture “100% électrique” (pour la traction)… mais avec un réservoir dont il faut faire le plein et pas de prise de recharge. © Nissan
Comme pour une voiture 100% électrique, le véhicule peut démarrer et circuler à basse vitesse en mode “zéro émission” uniquement. Cependant, si vous accélérez brusquement ou si l’électricité vient à manquer, un moteur thermique se met en marche : un moteur essence 3 cylindres turbo de 1,5 litre à compression variable. Ce moteur, relié à un générateur, produit l’électricité nécessaire pour la traction électrique. Son fonctionnement est assez différent des modèles hybrides, où le moteur thermique assure également la propulsion, en complément ou en alternative à la partie électrique.
Cette motorisation rappelle le fonctionnement de la BMW i3. Il s’agit d’un modèle 100% électrique, équipé d’un port de recharge, mais qui a été commercialisé pendant un certain temps avec un prolongateur d’autonomie, un petit moteur bicylindre capable de recharger la batterie. Un réservoir de 9 litres permettait d’ajouter environ 150 km d’autonomie.
Cependant, sur la Nissan e-Power, il n’y a qu’un orifice de carburant, pas de prise de recharge. Seul le moteur thermique peut recharger la batterie. Cette batterie a une capacité très limitée (2,1 kWh) et sert de tampon pour stocker l’électricité produite en excès, au cas où le moteur électrique en aurait besoin, par exemple lors d’une accélération ponctuelle.
L’électrique avec un générateur, une solution intelligente ?
L’intérêt de cette technologie réside justement dans cette petite batterie, qui devrait limiter les coûts par rapport aux systèmes hybrides rechargeables ou aux véhicules entièrement électriques. Nissan n’a pas encore dévoilé le prix de son Qashqai e-Power, mais il ne devrait pas être très éloigné du modèle essence mild-hybrid, actuellement proposé avec des puissances de 140 et 158 chevaux, à partir de 30 190 euros.
De son côté, la version e-Power offre une puissance de 140 kW (190 chevaux) et les caractéristiques d’une conduite électrique, comme un couple de 330 Nm disponible dès le démarrage. De plus, le surpoids par rapport au modèle mild-hybrid reste limité à environ 200 kg.
Résultat : une consommation réduite de 20%, soit 5,3 litres aux 100 km contre 6,3 litres, ainsi que des émissions de CO2 passant de 142 à 119 g/km. Nissan estime que cette motorisation peut atteindre une autonomie de 900 km, bien supérieure à celle des modèles entièrement électriques.
Le lancement de cette motorisation tombe à un mauvais moment pour Nissan, alors que les prix des carburants restent très élevés depuis le début de l’année. Cependant, cela pourrait séduire certains automobilistes avec sa promesse de consommation réduite et la facilité de “recharge”, puisqu’il suffit simplement de faire le plein d’essence.
