Noël : Les couturières de Nounours relèvent le défi incroyable de produire des peluches en France

Noël : Les couturières de Nounours relèvent le défi incroyable de produire des peluches en France

Qui aurait pu imaginer que la tradition de la peluche française perdurerait ? Après trente ans à confectionner des oursons, des couturières talentueuses de l’usine Nounours ont été laissées dans l’ombre lorsque l’entreprise a fermé ses portes en 2008. La mondialisation avait rendu la production de peluches en France trop coûteuse. Mais quelques-unes ont trouvé refuge dans l’atelier de Maïlou Tradition à Châteaubourg. Cependant, cette petite boutique artisanale a également connu des difficultés financières. Aujourd’hui, elle est pourtant debout et fait partie des rares fabricants de peluches 100 % françaises, ayant même été sélectionnée pour fabriquer la mascotte des JO 2024.

Une renaissance inattendue

Les couturières de Doudou et Compagnie, autrement dit les créatrices des peluches Maïlou, ont été témoins d’un moment chargé d’émotion et de fierté lors de la visite de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris. Les locaux fraîchement rénovés de La Guerche-de-Bretagne renfermaient désormais le savoir-faire qu’elles avaient cru voir disparaître. Chaque jour, des exemplaires de “Phryge”, la mascotte des JO, sortaient de cet ancien jardin abandonné. “Ça prouve que l’on sait encore le faire en France”, chuchote Mélanie, l’une des couturières recrutées par Doudou et Compagnie.

Un savoir-faire unique préservé

Doudou et Compagnie, société parisienne ayant racheté Maïlou Tradition en 2019, ne s’attendait pas à remporter cet appel d’offres. Mais elle sentait qu’elle devait préserver ce savoir-faire unique en France, menacé de disparition. Le marché était complexe, le modèle économique précaire et la production artisanale. Il était évident qu’il fallait industrialiser le processus de fabrication. En France, seulement 5 % des 15 millions de peluches vendues chaque année sont fabriquées dans l’Hexagone.

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Une vision ambitieuse pour l’avenir

Depuis l’arrivée des peluches des JO, l’atelier voit moins de peluches Maïlou passer entre les mains des couturières. Cependant, elles constituent toujours un élément essentiel de la stratégie commerciale de l’entreprise. Alain Joly, PDG de Doudou et Compagnie, a un objectif clair : produire plus de 500 peluches JO chaque jour, tout en continuant à satisfaire la demande des autres doudous. Un défi de taille, mais qui enthousiasme Annick Brault, fondatrice de Maïlou Tradition en 2008. Après avoir travaillé pour de grandes marques, elle connaît les sacrifices que cela implique. Pourtant, elle est revenue avec plaisir pour former de nouvelles couturières et répondre à la demande des JO. “J’adore ce que je fais. Les peluches, c’est toute ma vie”, affirme-t-elle.

Ouvrir la voie à d’autres entrepreneurs

Annick Brault, qui a traversé de nombreux obstacles depuis son licenciement chez Nounours, met en garde ses nouveaux patrons contre les difficultés de la fabrication française. Malgré la concurrence asiatique féroce, Alain Joly reste optimiste. Il souhaite ouvrir la voie à d’autres entrepreneurs et prouver qu’il est encore possible de fabriquer des peluches en France. Dans cet univers où la mondialisation semble tout écraser, ce petit village gaulois résiste vaillamment à l’envahisseur.

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