À l’heure actuelle, il est crucial de se poser les bonnes questions et d’anticiper les défis qui nous attendent. Ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir ? À cet égard, le cas de l’Allemagne, première puissance économique d’Europe, est un exemple frappant. Alors que son industrie automobile, le pilier de son économie, entame une transition massive vers l’électrification, le pays s’apprête à fermer ses dernières centrales nucléaires. Dans le même temps, l’approvisionnement en gaz russe via le gazoduc Nord Stream 2 s’est également tarie. Conséquence ? L’Allemagne est contrainte de relancer ses anciennes centrales au charbon pour garantir un approvisionnement stable que les énergies renouvelables ne peuvent pas encore assurer.
Le dilemme énergétique allemand
Le gouvernement allemand a annoncé la construction d’une quinzaine de nouvelles centrales au gaz pour compenser cette situation. Ces centrales ne fonctionneront qu’en cas de forte demande en électricité. Toutefois, cela implique la création de terminaux méthaniers pour recevoir le gaz naturel liquéfié, en remplacement du gaz russe. De plus, ces nouvelles centrales devront à terme être capables de fonctionner à l’hydrogène afin de pallier l’intermittence des énergies éolienne et solaire. Cependant, l’hydrogène, présenté comme une solution miracle par les politiques, pose des problèmes sur le plan scientifique. En effet, la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau nécessite elle-même de l’électricité, ce qui réduit considérablement son rendement. En résumé, il s’agit de produire de l’électricité pour fabriquer un gaz qui servira ensuite à produire… de l’électricité.
Les limites des énergies fossiles et renouvelables
Si notre objectif est réellement de décarboner nos moyens de transport, nos habitations, nos industries, il est contre-productif de s’appuyer sur des centrales électriques alimentées au charbon ou au gaz, même si elles passent à l’hydrogène. En plus de générer 70 % de pertes énergétiques, cela entraîne des coûts importants pour les infrastructures nécessaires à la fabrication et au stockage de ce gaz prétendument “miraculeux”. Je tiens à préciser que je ne suis en aucun cas un représentant de l’industrie nucléaire. Néanmoins, une réflexion rationnelle et un examen approfondi des faits nous amènent à la conclusion que, pour l’instant, les énergies renouvelables, en raison de leur caractère aléatoire, ne peuvent être qu’un complément à notre approvisionnement énergétique, dont l’importance ne cesse de croître. Elles ne peuvent en aucun cas constituer une source d’approvisionnement primaire stable capable de répondre à une demande en constante augmentation, voire explosive. Par élimination, que nous reste-t-il alors ? Aujourd’hui, même les écologistes (y compris en Belgique) sont partiellement revenus sur le dogme “Nucléaire non merci” qui était si populaire il y a quelques décennies. Serait-ce le pragmatisme qui prime désormais ?
En conclusion, il est impératif d’examiner toutes les options à notre disposition pour relever les défis énergétiques et environnementaux qui nous attendent. Les décisions prises aujourd’hui auront un impact majeur sur les générations futures. Il est temps d’ouvrir un débat sérieux et éclairé sur le nucléaire et d’envisager les solutions les plus viables pour un avenir énergétique durable.