La généralisation de la facture électronique à partir du 1er juillet 2024 représente un véritable défi pour les directions financières des entreprises et les cabinets d’expertise-comptable. Cette réforme comporte des risques de désorganisation réelle, mais également de véritables opportunités pour l’avenir.
Les vrais enjeux de la facture électronique
La facture électronique, un risque de désorganisation dans les entreprises
La réforme sur la généralisation de la facture électronique, qui entrera en vigueur le 1er Juillet 2024, fait peser sur les directions financières des entreprises et sur les cabinets d’expertise-comptable un risque réel de désorganisation. Par exemple :
- Une collecte fastidieuse des factures d’achats disséminées sur différentes plateformes digitales, ou la nécessité de revoir les processus d’intégration des factures dans les systèmes de comptabilité ;
- Des factures de ventes non conformes aux formats attendus par l’administration, créant des rejets qui augmentent les délais de paiement ;
- Une gestion confuse des droits d’accès aux données des factures, voire une augmentation du risque cybernétique ;
- Deux nouvelles obligations de déclaration en temps réel à l’administration fiscale concernant le cycle de vie des factures et les informations de reporting pour les paiements B2C et les factures B2B internationales.
Il est important de noter que cette réforme permettra à l’administration fiscale de contrôler la TVA en temps réel, ce qui peut entraîner un risque fiscal accru.
De vrais gains pour l’avenir
Pour les entreprises qui sauront négocier efficacement le virage de la généralisation de la facturation électronique, les bénéfices seront considérables.
La réforme promet en effet de réelles améliorations pour toutes les entreprises et les cabinets d’expertise comptable gérant la comptabilité des TPE-PME. Ces avantages sont les suivants :
- Une meilleure productivité dans la gestion administrative, grâce à la dématérialisation complète des factures et leur transmission à l’administration fiscale. Il sera enfin possible d’imaginer un monde où les données des factures arrivent automatiquement dans les systèmes d’information, transformant ainsi les données comptables en données financières exploitables par les décideurs de l’entreprise.
- Une réduction des coûts liés à la facturation. Le Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique estime que le coût de traitement d’une facture entrante se situe entre 14 et 20€, alors qu’il serait réduit à seulement 4€ pour une facture électronique.
- Un meilleur suivi des échéances grâce à la disponibilité de toutes les données des factures. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour une gestion optimale, avec une comptabilisation automatique en temps réel, des relances automatisées, des alertes et des notifications sur les échéances, et des prévisions de trésorerie toujours à jour. Associée à l’émergence de l’open banking et de la DSP2, la synchronisation automatique des flux bancaires et des flux d’achats/ventes permet de transformer la donnée comptable en donnée financière par une réconciliation instantanée.
- De meilleures relations clients-fournisseurs grâce à la transparence des statuts du cycle de vie de la facture pour les deux parties. Toute facture refusée pourra être rapidement réémise, évitant ainsi tout retard de règlement. Chaque fournisseur sera notifié de la bonne réception de sa facture par son client, qui ne pourra plus prétendre ne pas l’avoir reçue.
Le calendrier de mise en œuvre laisse peu de temps aux entreprises et à leurs experts-comptables pour se préparer. Il est donc essentiel de se doter dès maintenant de solutions intégrant les exigences de la réforme afin d’acquérir les compétences nécessaires pour être pleinement opérationnel au moment venu.
La période qui s’ouvre jusqu’au 1er janvier 2026 promet donc d’être riche en opportunités. Nous sommes là pour accompagner toutes les entreprises, ainsi que leurs experts-comptables, dans cette transition incontournable. La facture électronique n’est pas simplement une obligation supplémentaire, mais bien une chance pour tous qu’il faut savoir saisir !