Paludisme : cinq points clés pour combattre la maladie

Paludisme : cinq points clés pour combattre la maladie

L’impact des conditions climatiques

Les saisons des pluies plus longues et plus intenses sont généralement associées à une augmentation des cas de paludisme. Cela peut expliquer les pics de la maladie, tels que ceux enregistrés en République démocratique du Congo et en Ouganda en 2014 et 2015, années marquées par le phénomène El Niño qui a joué un rôle majeur dans la propagation du paludisme en Afrique subsaharienne.

La résistance des moustiques aux insecticides

La lutte contre les moustiques vecteurs est l’une des principales stratégies pour contrôler le paludisme, notamment grâce à l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la moitié de la population africaine possède désormais une moustiquaire. Cependant, l’efficacité de ces mesures diminue car les moustiques développent une résistance aux insecticides. Il est donc essentiel de lutter également contre les larves et de contrôler la propagation des moustiques. Par exemple, Médecins Sans Frontières a lancé cette année une opération de pulvérisation d’insecticides dans la région de Moissala au Tchad, visant 22 000 maisons.

La chimioprévention

La chimioprévention consiste à distribuer des traitements antipaludéens à certains groupes de population de manière ponctuelle. Le traitement préventif intermittent permet de réduire jusqu’à 30% les cas de paludisme chez les femmes enceintes et les nourrissons. Pendant la saison de transmission élevée du paludisme, la chimioprévention chez les enfants âgés de 3 mois à 5 ans permet de diminuer de 80% les cas de paludisme simple et de 70% les cas graves.

Les traitements antipaludéens

Depuis leur généralisation au début des années 2000, les traitements à base d’artémisinine ont remplacé les molécules devenues inefficaces. Ils ont entraîné une baisse spectaculaire du nombre de cas de paludisme et ont amélioré l’observance du traitement complet. Cependant, des cas de résistance à cette molécule commencent à être documentés en Amérique latine et en Asie du Sud-Est. Malheureusement, aucun candidat n’est prêt à prendre la relève avant plusieurs années.

Le vaccin

Un vaccin efficace représente l’objectif ultime dans la lutte contre le paludisme. À ce jour, le seul vaccin disponible présente une efficacité limitée contre les formes graves de la maladie. De plus, il nécessite quatre doses administrées à des intervalles longs, ce qui rend son utilisation sur le terrain pratiquement impossible. Seul le développement d’un vaccin plus efficace, abordable et facile à utiliser pourrait constituer une avancée majeure dans le contrôle de l’une des principales causes de décès chez les enfants.

Pour lutter efficacement contre le paludisme, il est donc essentiel de prendre en compte ces différents éléments et de s’adapter aux différents contextes. En combinant une prise en charge appropriée des patients, la lutte contre les moustiques, la chimioprévention et l’amélioration des conditions de vie, le paludisme a déjà été éliminé de plusieurs pays en Europe et en Amérique.

Moustiquaire

Vaccin