Cause
Le paludisme est une affection infectieuse potentiellement mortelle causée par divers parasites appartenant au genre Plasmodium. Ces parasites sont transmis à l’homme par des piqûres de moustiques infectés. Ces moustiques, appelés “vecteurs” du paludisme, appartiennent tous au genre Anopheles.
Symptômes
Les symptômes du paludisme varient grandement. Cette maladie débute par une fièvre qui survient 8 à 30 jours après l’infection, accompagnée ou non de maux de tête, de douleurs musculaires, d’un sentiment de faiblesse, de vomissements, de diarrhées et de toux. Les cycles typiques de fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense, connus sous le nom d’”accès palustre”, peuvent se produire. La périodicité de ces cycles dépend de l’espèce de parasite en cause et coïncide avec leur multiplication et l’éclatement des globules rouges, ce qui entraîne également une anémie. Le paludisme causé par le Plasmodium falciparum peut être fatal s’il n’est pas traité. Dans certains cas, les globules rouges infectés peuvent obstruer les vaisseaux sanguins irriguant le cerveau, entraînant ainsi le neuropaludisme, qui est souvent mortel. Dans les régions où le paludisme est courant, une partie de la population peut être porteuse asymptomatique. Après de nombreuses années d’infection chronique, certains individus développent une immunité naturelle.
Épidémiologie
Le paludisme touche près d’une centaine de pays à travers le monde, en particulier les régions tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. L’Afrique est de loin la région la plus touchée, représentant 94% des cas recensés. Des épidémies peuvent survenir lorsque des populations peu exposées au paludisme se déplacent vers des zones fortement endémiques. L’Europe connaît également des cas de paludisme d’importation, dont environ 5500 cas en France chaque année.
Transmission
Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d’une femelle moustique du genre Anopheles, elle-même infectée après avoir piqué une personne atteinte de paludisme. Les moustiques mâles ne piquent pas. La transmission de Plasmodium d’une personne à une autre se fait donc par l’intermédiaire du moustique, principalement Anopheles gambiae en Afrique. Une contamination interhumaine est également possible, notamment de la femme enceinte à son enfant ou par transfusion sanguine.
Cycle du parasite
Le cycle du parasite Plasmodium est complexe et se compose de deux principales phases : une phase asexuée chez l’homme et une phase sexuée chez le moustique. Lorsqu’une femelle Anophèle pique un individu, elle injecte les sporozoïtes du parasite. Ceux-ci migrent rapidement vers le foie via la circulation sanguine. Ils envahissent ensuite les cellules hépatiques, où ils se multiplient rapidement pour donner naissance à des milliers de nouveaux parasites appelés mérozoïtes. Les cellules hépatiques éclatent, libérant les mérozoïtes dans le sang, où ils envahissent à leur tour les globules rouges et se multiplient. Lorsque ces derniers éclatent à leur tour, de nouveaux mérozoïtes sont libérés dans la circulation sanguine, infectant ainsi de nouveaux globules rouges. Après plusieurs cycles de réplication, des parasites sexués appelés gamétocytes sont formés à l’intérieur des globules rouges. Lorsqu’un moustique pique une personne infectée, il ingère ces gamétocytes, qui se transforment en gamètes. La fécondation des gamètes donne naissance à un zygote, qui se différencie en oocyste dans l’intestin du moustique. Les oocystes produisent ensuite des sporozoïtes, qui migrent vers les glandes salivaires du moustique, prêts à infecter une nouvelle personne. Les rechutes tardives observées avec certaines espèces de Plasmodium, comme P. vivax et P. ovale, sont dues à la capacité de ces parasites à persister sous forme latente (hypnozoïte) dans les cellules hépatiques de l’homme.
Prévention et Traitements
Plusieurs molécules antipaludiques peuvent être utilisées à la fois en prophylaxie (prévention lors d’un voyage dans une zone endémique) et en traitement. La prévention repose également sur la lutte contre les moustiques vecteurs et l’utilisation de traitements préventifs. Il est fortement recommandé de prendre un traitement préventif avant de se rendre dans une zone de transmission intense de paludisme, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes qui sont plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie. Ce traitement préventif doit être prescrit par un médecin et adapté en fonction de divers facteurs tels que la zone visitée, la durée du voyage et les caractéristiques de la personne concernée. Il est également important de se protéger des piqûres de moustiques en utilisant des moustiquaires et des produits répulsifs. Il est cependant important de noter que même avec une prophylaxie adéquate, il est toujours possible de contracter le paludisme. En cas de fièvre, de nausées, de maux de tête, de courbatures ou de fatigue pendant ou après le séjour dans une zone à risque, il est crucial de consulter un médecin en urgence pour un diagnostic précis. Aucun moyen préventif ne garantit une protection totale contre l’infection.
Recherche d’un Vaccin
À ce jour, le seul vaccin disponible contre le paludisme est le vaccin RTS,S. Bien qu’il ne soit efficace qu’à un certain degré et qu’il cible uniquement le Plasmodium falciparum, il a montré des résultats prometteurs lors des essais de phase III. Son utilisation est désormais recommandée par l’OMS en complément des autres mesures de prévention pour réduire significativement le risque de formes graves de paludisme. Cependant, la recherche d’un vaccin contre le paludisme reste complexe en raison des différents stades de développement du parasite chez l’homme et chez le moustique, ce qui nécessite des réponses immunitaires spécifiques à chaque stade.
Travaux à l’Institut Pasteur
L’Institut Pasteur consacre des efforts considérables à la recherche sur le paludisme. Outre la recherche vaccinale, plusieurs équipes mènent des études fondamentales sur l’homme, le parasite Plasmodium et son vecteur, le moustique Anophèle. Ces recherches sont indispensables pour trouver de nouveaux moyens de lutte permettant d’éliminer le paludisme à long terme.