Par quoi remplacer ma chaudière au gaz si elle est interdite ?

Par quoi remplacer ma chaudière au gaz si elle est interdite ?

Depuis début juin, les élus et les professionnels en France discutent de l’interdiction des chaudières au gaz. Cette décision pourrait affecter pas moins de 12 millions de foyers. Alors, quelles sont les alternatives pour chauffer nos logements ?

Les pompes à chaleur

Les pompes à chaleur sont de plus en plus présentes dans les nouvelles constructions et séduisent de nombreux clients qui rénovent leur logement, malgré leur coût élevé pouvant atteindre les 20 000 euros. Sont-elles la solution idéale ? Pour commencer, depuis janvier 2022, l’interdiction des chaudières au gaz concerne les maisons individuelles neuves. En 2025, elle sera étendue aux bâtiments collectifs neufs, notamment aux immeubles en copropriété.

Cependant, selon QueChoisir, le remplacement de 12 millions de chaudières par des pompes à chaleur au fil des années risque d’entraîner une multiplication des démarchages agressifs et des arnaques à grande échelle. De plus, cela pourrait coûter une fortune aux ménages et les contraindre à changer de matériel plus fréquemment, car les pompes à chaleur sont moins durables que les chaudières à gaz.

Selon Effy, une société proposant des solutions pour réduire la facture énergétique, 83% des familles ayant opté pour une pompe à chaleur en remplacement d’une chaudière fioul ont économisé environ 500 euros par an. Les coûts d’installation varient selon les revenus annuels, allant de 2 800 euros à 6 300 euros. Les ménages les plus modestes peuvent bénéficier de 5 000 euros de MaPrimeRenov’ et de 4 000 euros de certificats d’énergie (CEE).

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Passer au chauffage électrique

Les pompes à chaleur entraînent un passage au tout électrique, mais il existe d’autres options, comme le chauffage électrique classique, avec des radiateurs ou au sol. Est-ce la solution idéale ? Selon Stéphane Chatelin de l’association NegaWatt, « tout électrifier peut sembler séduisant sur le papier », mais cela peut ne pas convenir à tous les logements.

De plus, une adoption généralisée du tout électrique pourrait entraîner des tensions importantes sur le réseau de production et de distribution d’électricité, compromettant ainsi sa fiabilité et son efficacité, selon l’entreprise HelloWatt. L’hiver dernier, nous avons d’ailleurs pu constater la fragilité de ce système.

Engie estime tout de même que les petites et moyennes surfaces, ainsi que les habitations relativement bien isolées, permettent une bonne gestion du chauffage électrique. L’électrification présente plusieurs avantages, comme un coût d’installation modéré, un coût d’entretien réduit, des appareils de chauffage de plus en plus performants, et un impact écologique moindre par rapport au gaz, puisqu’il n’y a pas de combustion.

Un autre argument en faveur de l’électricité est que le tarif réglementé du gaz sera supprimé à partir du 1er juillet 2023, tandis que le tarif réglementé de l’électricité continuera d’exister.

Verdir le gaz… ou le remplacer

Cependant, certains défenseurs du gaz estiment qu’il faudrait plutôt verdir cette énergie que la bannir complètement. Pour eux, l’interdiction des nouvelles installations de chaudières au gaz serait une erreur historique, alors que celles-ci peuvent être compatibles avec le gaz vert, une énergie stockable, renouvelable et produite en France, selon l’association Coénove.

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Cependant, il ne faut pas compter sur les primes de l’État, car les aides pour le changement de chaudières à haute performance énergétique et écologiques sont en baisse, passant de 916 euros en moyenne en 2021 à 263 euros en 2022, selon PrimeEnergie.fr.

Certains travaillent également sur le chauffage à l’hydrogène, qui pourrait être déployé d’ici 2030. L’avantage de cette solution est qu’il s’agit d’un mode de combustion totalement décarboné, 100% renouvelable et produit en France.

« Comment réussir à produire une flamme propre pour franchir une nouvelle étape vers la décarbonation de la combustion ? Nous avons réussi avec l’hydrogène vert et la chaudière Vaillant », explique Benoît Garrigues, directeur de l’entreprise, dans un communiqué. La combustion de l’hydrogène moléculaire par leurs chaudières n’émet plus de CO2, et les émissions de NOx sont également plus faibles par rapport aux chaudières THPE actuelles, tout en garantissant une efficacité et une sécurité maximales.