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Simone Jacob, née à Nice le 13 juillet 1927, dans une famille juive originaire de la région de Lorraine, a eu une vie marquée par des moments difficiles. Son père, André (né à Paris en 1890, décédé en 1944 ?), a obtenu un diplôme d’architecture de l’École des Beaux-Arts de Paris en 1920. En 1922, il épouse Yvonne Steinmetz (née à Paris en 1900, décédée à Bergen-Belsen en 1945), qui avait obtenu son baccalauréat scientifique et prévoyait d’étudier la chimie à l’université, mais qui a finalement choisi de renoncer à une carrière à l’extérieur du foyer. Le couple a eu quatre enfants : Madeleine (surnommée Milou ; 1923-1952), Denise (1924-2013), Jean (1925-1944 ?) et Simone. En 1924, ils déménagent à Nice pour profiter des projets de construction de la Côte d’Azur. Simone fait ses études dans un lycée de la ville et réussit brillamment son examen de sortie en 1944, deux jours seulement avant d’être arrêtée par les Allemands. Elle a toujours craint que passer l’examen et donner son vrai nom ait conduit à l’arrestation de sa famille. Simone a donné des descriptions de la séquence d’événements qui ont conduit à leur arrestation dans plusieurs interviews poignantes sur www.franceculture.org et dans le livre “L’aube à Birkenau” (Les Arènes, 2018).

Yvonne, Milou et Simone ont été déportées à Auschwitz-Birkenau puis à Bergen-Belsen. Seules les filles ont survécu aux camps de concentration et ont été libérées le 27 janvier 1945. Denise, qui avait rejoint la Résistance française au début de la guerre, a été arrêtée et déportée à Ravensbruck en tant que résistante, pas en tant que Juive. Elle a été l’une des premières à être libérée et est arrivée à Paris le 1er mai 1945.

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André a été déporté avec Jean le 15 mai 1944, dans le convoi 73, composé de 878 hommes juifs emmenés de Paris-Bobigny à Reval, en Estonie (aujourd’hui Tallinn), avec une escale à Kovno, en Lituanie. Parmi ces 878 personnes, seules dix-sept ont survécu. Aucun chercheur n’a pu déterminer ce qui est arrivé à André et Jean. Un des détails les plus tristes du destin d’André est qu’il a combattu pendant la Première Guerre mondiale et était un fervent défenseur de la République française, convaincu que le patriotisme et la laïcité étaient les facteurs les plus essentiels pour le progrès de la France. Simone a déclaré qu’il avait élevé ses enfants dans la fierté de leur nationalité avant tout ; il croyait que ses compatriotes ne se soumettraient jamais aux demandes des nazis de déporter les Juifs et que le maréchal Pétain, héros de la Première Guerre mondiale, protégerait les Français des nazis.

Simone Jacob