Pas de pollution toxique dans le “cimetière” d’Autolib en Sologne

Un "cimetière" d'Autolib en Sologne à l'origine d'importants rejets de produits toxiques ?

Reconnaissables à leur silhouette grise et noire, de nombreuses Autolib apparaissent soigneusement alignées sur un cliché relayé sur les réseaux sociaux. Ces voitures électriques, qui parcouraient jusqu’en 2018 les rues de Paris, seraient désormais entreposées en Sologne. Ce site serait devenu une forme de “cimetière”. Problème, assure le compte qui relaie ce cliché, on observe “des centaines de batteries qui fuient et répandent leurs produits toxiques dans les sols”. Une affirmation mensongère.

Aucune batterie ne reste dans les voitures

Ce n’est pas la première fois qu’est dénoncé un tel “scandale”, puisque TF1info évoquait déjà il y a deux ans des dénonciations similaires. Comme nous l’expliquions à l’époque, il n’y a pas lieu de crier à la catastrophe environnementale : les batteries, dont nous lisons qu’elles seraient détériorées et fuiraient en contaminant les sols, ont en effet été enlevées avant d’être stockées. À Romorantin, dans le Loir-et-Cher, les véhicules sont entreposés par deux entreprises implantées dans la ville. Après avoir quitté Paris, plusieurs milliers d’Autolib ont ainsi rejoint la Sologne, conservées sur deux sites bien distincts.

Une partie des voitures électriques ont été remises en état et nettoyées, dans l’optique d’être revendues. L’AFP, qui a assisté à une vente en 2018, soulignait que ces modèles s’écoulaient “comme des petits pains”, grâce à un tarif attractif et aux économies qu’elles promettaient de réaliser en se passant d’un carburant comme l’essence ou le diesel. Affirmer que ces Autolib sont laissées à l’abandon et que “personne n’en veut” est donc trompeur. La presse locale, qui a suivi leur devenir, soulignait en 2021 qu’à Romorantin, “la majeure partie des voitures sont parties”. Et notamment celles qui stationnaient sur un grand parking en herbe (celui que l’on voit sur la photo aujourd’hui partagée sur les réseaux sociaux). Les quelques centaines de modèles qui restaient dans la ville se trouvaient sur le site goudronné d’une ancienne usine Matra.

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On comprend ici qu’évoquer d’importants rejets polluants est totalement trompeur. “Nos véhicules sont stockés dans les règles. Les pompiers sont au courant, le site est bien organisé. Toutes les batteries ont été retirées, les connecteurs sont isolés”, témoignait voilà deux ans Paul Aouizerate, auprès de Franceinfo. Le gérant d’Atis Production, l’une des deux entreprises de Romorantin qui a récupéré les Autolib, assurait que tout était fait pour prévenir les risques éventuels pour l’environnement.

Ajoutons enfin que la problématique des voitures électriques dans cette ville de Sologne a été suivie de près par les autorités. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Centre-Val de Loire (Dreal) expliquait en 2019 ne pas se soucier outre-mesure d’un impact environnemental. Nous nous trouvions en effet selon elle en présence d’un “parking de voitures d’occasion comme il en existe plein. Le risque de pollution, une fois que les batteries sont évacuées, est très limité”, glissait-elle.