Le week-end prochain, les passionnés de voitures de collection vont parcourir les routes de Provence et du Gard à bord de leurs bijoux anciens. Pour ces propriétaires, la restauration de leur modèle a demandé des années de patience.
Chez Ventoux Moteurs Ingénierie, l’atelier Rondoni à Carpentras, l’histoire de l’automobile est figée dans les années 1920 et 1930. Cet atelier, classé Entreprise du Patrimoine Vivant, est un lieu où seuls les véhicules de collection retrouvent une seconde vie. Raphaël Rondoni, spécialiste des Bugatti, est connu dans toute la France par les collectionneurs, à l’instar de son père.
“Mon père passait son temps dans l’atelier, et pour partager du temps avec lui, je passais également tout mon temps dans cet atelier. Dès l’âge de 12 ans, je touchais les voitures et les moteurs”, raconte Raphaël Rondoni, le propriétaire du garage. Parmi les modèles en cours de restauration dans l’atelier, nous trouvons la Bugatti de Xavier Anglès. Sur la photo ci-dessus, elle ne ressemble pas encore à un véhicule, mais plutôt à un amas de pièces détachées. Xavier achète patiemment des pièces d’occasion Bugatti correspondant à son modèle Brescia. Il les confie ensuite à Raphaël Rondoni.
“Cela fait 11 ans que j’ai cette voiture, nous la restaurons petit à petit car acheter une Bugatti en état de marche a un certain prix. Ce n’est pas de la spéculation, c’est vraiment la passion qui parle”, confie Xavier Anglès, passionné de Bugatti. Pour Raphaël Rondoni, il est souvent nécessaire de refabriquer entièrement des pièces, car elles n’existent plus. Raphaël s’est fait un nom dans le domaine de la mécanique et a également été pilote automobile.
Le Trophée Jacques Potherat
Depuis la disparition de la Course de Côte du Mont Ventoux, de nouveaux événements sportifs ont vu le jour, comme le Trophée Jacques Potherat, une rencontre de collectionneurs qui perpétuent la tradition en Provence, une région qui reste un lieu privilégié pour les rallyes de voitures de collection.
“Le sport automobile débute à la fin du 19ème siècle, à une époque où Marseille et Salon-de-Provence étaient riches grâce à l’huile d’olive et au savon. Les personnes très aisées ont commencé à acheter des voitures. À cette époque, la voiture n’était qu’un plaisir, les utilitaires sont arrivés plus tard avec les premiers camions”, explique Maurice Louche, écrivain et historien spécialiste des voitures anciennes. Jean-Pierre Palun est un collectionneur comblé, il circule avec sa Bugatti Brescia après dix ans de restauration. Jean-Pierre est le président et fondateur du Trophée Jacques Potherat.
“J’ai créé le Trophée Potherat il y a 11 ans avec une ambition, celle de rassembler uniquement des voitures de sport et de course datant de 1920 à 1939. Aujourd’hui, nous devons refuser du monde”, confie-t-il. Une cinquantaine de ces voitures de collection circuleront le week-end prochain. Le 11ème Trophée Jacques Potherat aura lieu les 25, 26 et 27 mai prochains, avec un départ depuis Villeneuve-lès-Avignon.
Reportage : Frédérique Poret et Olivier Ducros-Renaudin
