16 000 kilomètres pour relier la Ville Lumière à Pékin la Mystérieuse ! Tel est le pari “insensé” lancé par le quotidien Le Matin en 1907. L’idée était de prouver que les voitures étaient capables de tout et pouvaient aller partout. À cette époque, le secteur automobile était en plein essor et les constructeurs rivalisaient d’idées pour améliorer leurs équipements. C’est dans ce contexte que le Paris-Pékin en voiture est né.
Un défi audacieux
Le journal Le Matin a lancé un appel aux constructeurs français et étrangers pour réaliser cet exploit. Très vite, deux constructeurs ont répondu à l’appel : le marquis de Dion et M.C. Contal. Puis, le prince Scipion Borghèse s’est également inscrit en s’exclamant : “Moi, sur Itala !” L’engouement était tel que le nombre de concurrents est passé de dix à quarante en quelques semaines. Cependant, face aux difficultés du défi, de nombreux participants ont abandonné. Par ailleurs, le parcours a été inversé en raison des moussons, et le défi est devenu le Pékin-Paris.
Un voyage semé d’embûches
Le 10 juin 1907, cinq voitures, dont trois françaises, se sont élancées de Pékin pour tenter de rejoindre Paris par la route. Le voyage a été dangereux et difficile, les participants traversant des contrées reculées de la Chine, parfois à la merci de tribus locales. Fin juin, ils ont franchi le redoutable désert de Gobi.
Le Figaro relate les péripéties du prince Borghèse, qui a dû traverser un vieux pont de bois dangereux autour du lac Baïkal. Malgré les obstacles, les cinq équipages ont réussi à franchir des passages réputés infranchissables, comme le désert de Gobi et les steppes de Sibérie.
Une victoire triomphale
Le 10 août, le prince Borghèse est arrivé à Paris, accueilli en héros. Les piétons, les cyclistes et les automobilistes se sont pressés pour le voir. Après près de 16 000 kilomètres parcourus en 60 jours, le défi incroyable a été relevé. Les participants ont été acclamés et ont reçu une réception officielle dans les locaux du journal Le Matin.
Cet exploit exceptionnel a marqué une étape prodigieuse dans l’histoire de l’automobile. Le Pékin-Paris a démontré que les voitures étaient des instruments puissants et fiables. La révolution automobile était en marche.
Crédit photo: Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier