La pénurie de pièces d’auto à Québec est devenue une situation insoutenable pour de nombreux concessionnaires. Les semaines d’attente se sont transformées en mois, allant de quelques semaines à six mois dans certains cas, causant des maux de tête sérieux aux concessionnaires de la région.
Livraisons incomplètes et attente prolongée
Il arrive souvent que les véhicules soient livrés avec des pièces manquantes, ce qui ne satisfait évidemment personne. Cependant, c’est la seule solution pour s’en sortir, selon Pierre Collet, propriétaire du Fix Auto de Charny. Depuis septembre 2021, la situation est devenue très complexe à gérer, une situation sans précédent selon M. Collet qui compte entre 20 et 30 véhicules en attente d’une pièce.
Le Groupe Saillant, propriétaire de quatre concessions dans la région de Québec, fait également face à une pénurie de plus d’une centaine de pièces, rendant leur obtention presque impossible dans des délais raisonnables. Selon la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec et son président-directeur général, Robert Poëti, il s’agit d’un phénomène difficile à gérer qui affecte même les finances des entreprises. Certains concessionnaires ont des livraisons de pièces d’une valeur de 400 000 à 500 000 $ en attente, retardant ainsi les réparations des véhicules.
Un problème généralisé
Selon Alexandre Saillant, co-président du groupe, tous les concessionnaires de la région sont touchés par cette pénurie qui n’est pas près de se résorber. Il espère qu’il faudra probablement attendre un an avant de voir une amélioration et que la situation ne retrouvera une certaine normalité qu’en 2024.
Des voitures de prêt permanentes
Les délais d’attente interminables affectent également les clients, qui doivent parfois échanger leur véhicule pour des voitures de remplacement pendant plusieurs mois. Pierre Collet explique que parfois, lors de la réparation d’un véhicule, on se rend compte qu’il manque des pièces qui n’étaient pas prévues au départ. Par conséquent, il faut geler le véhicule pendant un, deux ou trois mois en attendant la pièce manquante. Cette situation complexe oblige les concessionnaires à posséder près de 40 véhicules de courtoisie qu’ils prêtent aux clients. Cependant, après un mois, deux mois ou trois mois, ils doivent récupérer ces véhicules.
Les compagnies d’assurance sont également contraintes de changer leurs habitudes en acceptant temporairement l’utilisation de pièces d’occasion, afin d’éviter de louer indéfiniment des voitures de remplacement aux clients.
La patience est de mise
Il est encore difficile de déterminer les raisons exactes de ces délais d’attente astronomiques. Plusieurs facteurs sont évoqués, tels que la pénurie de main-d’œuvre, la COVID-19 et les problèmes de transport. Selon M. Collet, il est difficile d’obtenir des explications précises, mais la pénurie de main-d’œuvre affecte particulièrement les concessionnaires automobiles.
Robert Poëti ajoute que des centaines de véhicules sont actuellement stationnés dans les ports de Québec et de Montréal en raison du manque de main-d’œuvre pour leur transport chez les concessionnaires.
En attendant, il faudra faire preuve de patience. Cette pénurie de pièces d’auto est un défi majeur pour l’industrie, et il faudra du temps pour résoudre cette situation complexe.