Vincent, chef d’atelier dans une carrosserie des Hauts-de-France, est parfois désemparé face aux demandes de clients accidentés qui veulent savoir quand ils pourront récupérer leur voiture. La raison de son embarras ? La pénurie de certaines pièces de rechange. Bien que ces cas soient rares, ils peuvent entraîner des attentes interminables et des pertes financières considérables. Vincent nous raconte son expérience avec ces situations frustrantes.
La difficulté de trouver des pièces de rechange
Vincent a rencontré des difficultés avec les optiques de phares. Par exemple, il a récemment reçu une Citroën C4 victime d’un petit choc à l’avant. Rien de grave en soi, mais le projecteur droit est endommagé et doit être remplacé. Malheureusement, la marque ne peut pas lui donner de date de livraison. Pourtant, le véhicule est relativement récent puisqu’il date de 2015.
Sur les véhicules français, il est impossible de réparer avec un phare générique, contrairement aux marques étrangères qui autorisent des pièces adaptables homologuées. Résultat : la voiture est immobilisée sur le parc depuis trois semaines et Vincent ne peut pas donner de date de restitution à son client. Il pourrait bien sûr chercher une pièce d’occasion, mais elles se font rares.
Le même problème se pose avec une Renault Clio de cinquième génération, également très récente. L’optique elle-même n’est pas endommagée, mais les pattes de fixation ont cédé. Malheureusement, la marque ne prévoit aucun kit de réparation, il faut donc changer tout le bloc. Le hic, c’est que Renault annonce une livraison en janvier 2023. Vincent a réussi à “recoller les morceaux” temporairement pour dépanner le client, mais il devra revenir une fois la pièce reçue. Un contretemps dont il aurait bien pu se passer.
D’autres pièces problématiques
Vincent a également été confronté à des problèmes avec le récent MG ZS EV en début d’année. Suite à une collision avec un sanglier, toute la face avant a dû être refaite. Le problème, c’est que la marque n’a pas pu fournir la calandre avant pendant trois mois.
Le client a dû conduire ainsi de janvier à fin mars. Rien de dramatique en apparence, mais il s’inquiète de la disponibilité d’autres pièces en cas de besoin. Un stress qui lui fait regretter son achat.
Les conséquences financières et professionnelles
La situation la plus problématique que Vincent a rencontrée était liée à une aide à la conduite sur une Peugeot 308 récente (moins de quatre ans). Encore une fois, il s’agissait d’une collision à l’avant. Après avoir remplacé et repeint la face avant en moins de dix jours, personne ne pouvait se douter que la voiture n’était pas prête à reprendre la route. Pourtant, il manquait une pièce essentielle : le boîtier ARTIV qui détecte les obstacles et déclenche le freinage automatique d’urgence, une caractéristique essentielle pour l’homologation du véhicule.
Sans cette pièce, impossible de rendre le véhicule au client. Et il a fallu attendre quatre mois pour que la marque la livre. Vincent n’avait pas d’autre choix que de fournir une voiture de courtoisie au client afin qu’il puisse continuer à travailler. Malheureusement, cela lui a coûté cher, car le client a restitué le véhicule avec 17 000 kilomètres supplémentaires. La voiture a dû être révisée et a perdu de la valeur.
La pénurie de pièces de rechange dans l’industrie automobile a des conséquences réelles sur les propriétaires de véhicules accidentés et sur les professionnels de la réparation comme Vincent. Il est essentiel de trouver des solutions à ce problème afin de réduire les attentes interminables et les pertes financières pour tous ceux qui attendent de récupérer leur voiture réparée.