Disponibilité de l’épargne
L’assurance-vie et le PER sont deux types de placements à moyen et long terme qui offrent des possibilités de fructification de l’argent. Néanmoins, ils diffèrent sur plusieurs points importants. Examinons les avantages et les inconvénients du PER par rapport à l’assurance-vie afin de vous guider dans le choix optimal de votre épargne.
Disponibilité de l’épargne
La disponibilité de l’épargne est l’un des premiers aspects à prendre en compte. Contrairement à l’assurance-vie, le PER est conçu spécifiquement pour l’épargne en vue de la retraite. Par conséquent, les sommes versées dans un PER ne sont pas accessibles à tout moment. Elles ne pourront être retirées qu’à la retraite du souscripteur ou dans des situations exceptionnelles prévues par la loi :
- Achat de votre résidence principale
- Accident de la vie (invalidité ou décès)
- Fin des droits aux allocations de chômage
- Surendettement, liquidation judiciaire de votre entreprise
- Invalidité ou décès de votre conjoint.
En revanche, l’assurance-vie offre une plus grande flexibilité à cet égard. Elle permet des rachats partiels ou totaux des fonds à tout moment. Les sommes peuvent être récupérées en moyenne dans les 15 jours suivant la demande. Toutefois, il convient de noter que la date de rachat du contrat aura un impact sur la fiscalité appliquée aux intérêts générés. Si votre contrat a plus de 8 ans, vous pouvez bénéficier des abattements prévus. La disponibilité de l’épargne est donc un atout majeur de l’assurance-vie par rapport au PER.
Rendement de l’épargne
Le PER et l’assurance-vie sont des enveloppes au sein desquelles le souscripteur peut investir dans différents supports en euros ou en unités de compte. Le rendement de l’épargne placée, qu’il s’agisse d’un PER ou d’une assurance-vie, dépend des supports choisis. En général, le rendement est lié au niveau de risque : plus le support est risqué, plus les rendements potentiels sont importants. Les deux produits proposent une large gamme de supports d’investissement avec des rendements variables, ce qui les rend similaires à cet égard.
Quel que soit le type de placement choisi, le souscripteur peut opter pour une gestion pilotée et confier la gestion de son portefeuille à un professionnel. Cette option est disponible aussi bien pour l’assurance-vie que pour le PER. Elle permet d’éviter d’importantes pertes lorsque l’on est novice en matière de placements financiers. En conclusion, que l’épargne soit investie dans un PER ou une assurance-vie, elle a les mêmes chances de croissance. Ce n’est pas tant le type d’enveloppe qui importe, mais la qualité de la gestion.
Fiscalité appliquée
En ce qui concerne les modes de sortie, tant le PER que l’assurance-vie offrent la possibilité de choisir entre un versement en rente ou en capital. Toutefois, la fiscalité appliquée lors du déblocage des fonds diffère.
Pour les deux produits, la fiscalité est complexe et dépend de plusieurs critères, notamment du mode de sortie. Dans le cas du PER, l’option de déductibilité des versements à l’entrée a également des conséquences sur la fiscalité à la sortie.
Dans le cas d’une sortie en rente viagère d’un PER, les sommes perçues sont soumises à l’impôt sur le revenu après un abattement de 10 %, ainsi qu’aux prélèvements sociaux. Pour l’assurance-vie, la rente viagère est également soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, mais bénéficie d’un abattement de 30 % à 70 % en fonction de l’âge de l’assuré lors du rachat. L’assurance-vie présente donc un avantage sur le plan fiscal.
En cas de sortie en capital, les sommes provenant d’un PER peuvent être imposées soit à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, soit au prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) et aux prélèvements sociaux. L’assurance-vie est plus avantageuse lorsqu’il s’agit d’une sortie en capital et si votre contrat a plus de 8 ans. Après cette durée, seuls les intérêts sont soumis à l’impôt. De plus, un abattement de 4 600 € par an et par personne s’applique. Si le contrat a moins de 8 ans, il est alors imposé en fonction de votre taux marginal d’imposition ou au prélèvement forfaitaire unique (PFU). L’assurance-vie permet donc de récupérer le capital initial et les plus-values sans imposition, à condition que les retraits soient effectués de manière judicieuse.
Bien que le PER ne soit pas aussi avantageux que l’assurance-vie en termes de fiscalité à la sortie, il offre un avantage majeur que l’assurance-vie n’a pas : la déductibilité fiscale des versements volontaires sur le revenu imposable. En d’autres termes, le souscripteur peut déduire fiscalement les sommes placées dans son PER, ce qui lui permet de réduire immédiatement le montant de son impôt. Cette option peut avoir un impact significatif sur le rendement du produit, et peut constituer un argument décisif en faveur du PER pour certains types d’investisseurs.
Succession
En matière de succession, les deux placements présentent des avantages spécifiques, mais l’assurance-vie a une longueur d’avance. En effet, elle permet d’échapper aux droits de succession grâce à la clause bénéficiaire. Si des versements ont été effectués avant l’âge de 70 ans, l’épargne est transmise aux bénéficiaires désignés avec un abattement de 152 500 € par personne.
En revanche, en cas de décès du souscripteur d’un plan d’épargne retraite, les règles successorales varient en fonction du type de PER. Si vous avez souscrit un PER bancaire, celui-ci est inclus dans la succession et des droits de succession doivent donc être réglés. Si vous avez souscrit un PER assurance, la fiscalité applicable est déterminée en fonction de l’âge du souscripteur au moment du décès. En résumé, si le décès survient avant l’âge de 70 ans, les règles de succession de l’assurance-vie s’appliquent. Au-delà de cet âge, le capital transmis est soumis aux droits de succession après un abattement de 30 500 €. Il convient de rappeler que le PER est conçu pour être débloqué au moment de la retraite, et non pour optimiser la succession.
Conclusion
En résumé, le PER et l’assurance-vie présentent des différences significatives en termes de disponibilité de l’épargne, de rendement, de fiscalité et de succession. L’assurance-vie offre une plus grande flexibilité et des avantages fiscaux plus importants, notamment en matière de succession. En revanche, le PER bénéficie de la déductibilité fiscale des versements volontaires, ce qui peut constituer un avantage pour certains investisseurs. Dans tous les cas, il est essentiel de prendre en compte vos objectifs financiers et votre situation personnelle avant de choisir entre ces deux types de placements.