Détendu et sans une once d’inquiétude, le célèbre entraîneur de natation a élu domicile aux Naïades. Dans ses bagages, neuf nageurs dont la star Federica Pellegrini et un objectif : se préparer pour Berlin.
Au bord du bassin de 50 mètres, neuf nageurs, avec leurs corps élancés et athlétiques, plaisantent entre deux plots. L’ambiance “vacances” est palpable au domaine des Naïades, à Grimaud. Une équipe internationale composée d’Italiens, de Bulgares, de Tunisiens, de Néerlandais et de Français partage le même objectif : se préparer pour les championnats d’Europe de Berlin (18-24 août).
Mais la détente ne durera pas longtemps. Hier, pile à 18h15, Philippe Lucas se fraye un chemin rapide le long de la piscine. Son tee-shirt collé à la peau sous le soleil de Grimaud, le coach star de la natation ne passe pas inaperçu. Il impose sa présence charismatique. Les vacanciers du camping ne peuvent détacher leurs yeux de lui. Quant à ses nageurs, ils se jettent tour à tour dans l’eau sans broncher. C’est le rituel quotidien depuis le 15 juin, une aubaine suite à la vidange de la piscine de Narbonne, qui sert habituellement de camp de base à l’équipe Lucas.
“Prendre de l’avance”
“Je connaissais déjà ce camping, qui offre des conditions idéales. L’entraînement y est relaxant”, confie-t-il, avec un sourire en coin. Toutefois, la tranquillité est relative. Chaque jour, le groupe s’entraîne de 7h30 à 10h et de 18h15 à 20h45, sans oublier les séances de musculation. Une vie décontractée, en somme. “J’entraîne depuis 31 ans et je suis exigeant”, déclare-t-il. “Je ne changerai jamais.” Les résultats parlent d’eux-mêmes.
Derrière ses bras musclés, l’homme aux cheveux blonds se montre aimable et détendu. Les années passent, mais il reste au sommet, avec une longueur d’avance pour grimper sur les podiums. “L’entraîneur doit progresser plus rapidement que l’athlète. Je dois prendre de l’avance. Mais même si tu es le meilleur entraîneur du monde, si tu as un attelage et deux bœufs, tu ne pourras rien faire…”
Sa star du moment est l’Italienne Federica Pellegrini. “C’est une fille géniale. Mais il est difficile de fixer des objectifs précis. Pour Berlin, je compte également sur ‘Van Den… je ne me souviens plus de son nom.’ Elle est très forte, cette Néerlandaise !” Le style bien à lui de Philippe Lucas… “Pour gagner, ils doivent faire des sacrifices. La plupart des nageurs ont du mal à joindre les deux bouts financièrement. C’est un sacré métier, entre l’entraînement, les massages et la diététique… La seule star qui ait gagné de l’argent, c’est Manaudou. Elle a arrêté et continue d’avoir des contrats.”
“Merci les Guignols !”
Même si leur histoire aquatique s’est achevée dans la tourmente, les beaux souvenirs restent intacts. “On s’appelle une fois par mois. On prend des nouvelles. C’est tout, c’est bien.”
Remerciant Canal+ pour sa marionnette dans les “Guignols”, il déclare : “Cela a été génial en termes de popularité ! Mais je ne regarde jamais. Je n’ai pas le temps.” La télévision n’est pas son truc. Après trois apparitions en tant que chroniqueur chez Cyril Hanouna, il a décidé de ne plus y aller. “Les allers-retours entre Narbonne et Paris étaient trop lourds à gérer. L’équipe était géniale, mais cela me prenait beaucoup trop de temps. Mon métier, c’est d’être entraîneur de natation. Je me fiche complètement de passer à la télé chez untel. Les gars vont à la télé pour l’argent. Moi, j’aime être au bord des bassins et obtenir des résultats.” Et en dehors de la piscine ? “J’entraîne mes nageurs six heures par jour. Cela suffit : je ne suis pas assistante sociale ! Je bois des coups avec mes potes, nous nous promenons. J’adore le golfe de Saint-Tropez. Ici, tout est détendu.”
Dans quelques jours, Philippe Lucas quittera le Var. Il mettra le cap sur Narbonne, puis enchaînera avec l’Italie et Berlin en août. Prêt à rugir de plaisir pour célébrer les succès de ses protégés.